samedi 17 décembre 2016

Seth + Hemelbestormer + Mortier @ El Diablo (Lille) 16/12/2016



    Je te laisse imaginer le bordel que fut cet enchaînement de week-ends. J’ai enchaîné six concerts sur deux week-ends d’affilée, à savoir les Vendredi, Samedi et Dimanche à chaque fois. Du coup, un peu la gueule dans le cul, je n’aurais fait que deux Live Report. Mais je me rattrape aujourd’hui avec une date ayant eu lieu hier chez notre bon vieux de La Chimère : El Diablo. Et mine de rien, avec le week-end prochain et leur date de Chiptune, ça me fera fouler ce sol démoniaque au moins une fois par week-end en un mois éhé. Mais ils le méritent, car le choix des bières est très bon, le son est juste excellent pour une salle lilloise. Peut-être l’éternel problème du pilier central mais c’est le cas dans chaque salle de concert en sous-sol. Perso, ça me dérange pas et c’est avec plaisir que je me bouge le cul, non sans préalablement avoir déjà sifflé une bonne Anosteke Hiver, pour voir un des vétérans de la scène Black française : Seth.

    A savoir que je ne connaissais absolument rien des premières parties, m’en fichant un peu bizarrement, mais ayant finalement eu deux surprises. Et je commencerai par la mauvaise. C’est triste car Mortier donnent leur premier concert ce soir et je vais pas spécialement être encourageant, mais le but de mon blog, si tu me lis de temps en temps, c’est de donner un ressenti sur de petites dates, que ce soit bon ou mauvais. Sachant que je pars du principe qu’une chronique, implicitement,  est quelque chose de totalement subjectif. Ou alors, faudrait vraiment avoir un melon pas possible pour prétendre donner des critiques objectives (mais si si, y’a des connards qui osent le sortir).

    Bref, Mortier démarrent donc, pratiquant un Sludge/Doom des plus classiques et, dès la première chanson, force est de constater que je n’arrive pas le moins du monde à ressentir la poisse qu’ils essaient de générer. Et c’est con parce que leur son est juste énorme, comme on en entend rarement dans ce genre de truc. Alors je me dis que c’est peut-être dû à l’effet « première chanson », comme beaucoup de groupes aiment poser ce genre d’ambiances lentes avant d’attaquer sur une track plus représentative du truc. Mais malheuuuuuuuuuuuur. La seconde me fait le même effet : l’impression constante d’entendre du break encore et encore et encore…Aaaaargh mais il est où le feeling là-dedans ? Autant j’arrive a apprécier l’expérience auditive d’un Sunn O))), ou les longues plages soporifiques d’un Dark Ambiant des plus classiques, mais là, pitiééééééé. Je me suis vraiment fait chier quoi. Et pour le coup, les mecs portent bien leur nom, sauf que pour consolider leur Doom/Sludge pachydermique , faudra penser à varier le truc. Alors je sais pas si j’étais pas en condition ce soir-là, où si c’est le fait que j’ai enchaîné pas mal de dates où le Sludge était à l’honneur, ou encore si après avoir vu Lethvm, je me dis qu’il sera difficile de trouver mieux… En tout cas, le mortier n’aura pas pris avec moi. Et je me répète mais c’est con, parce qu’il y a un son terrible pourtant, et les mecs savent jouer ça se voit… Une déception du coup, mais la plupart du public a eu l’air d’apprécier (la subjectivité je disais?). Pour moi, ça reste un groupe interchangeable, mais qui sait... j’ai déjà été surpris d’apprécier un groupe que j’avais détesté auparavant et je leur redonnerai sûrement une chance si je les recroise en première partie.

    Bon, par contre là y’a du lourd qui se prépare. Sous le nom mystérieux d’Hemelbestormer se cache un quatuor qui officie dans un Post-Metal qui m’aura surpris et foutu une bien bonne claque. Pour faire simple et être direct, c’est pile poil le genre de mélange entre Post-Rock et Metal qui marche du tonnerre chez moi. T’as absolument tout : du riff ultra lourd qui t’assomme comme un char te tombant en pleine gueule, de la mélodie déstructurée avoisinant régulièrement la dissonance et des structures alambiquées où la recherche est primordiale, tout en restant simpliste mais tellement détonant. Pouaaaaah mais ces mecs ce sont les dignes fils de Russian Circles, c’est pas possible !!! Pas pu décrocher de tout le concert tellement c’était hypnotique, avec leur 666 pédales d’effets, les mecs savent te poser une ambiance introspective as fuck sans tomber dans les travers de la branlette de manche qui les ferait passer derrière la barrière du prog. Non, eux savent doser les choses comme il faut, imposant leur lourdeur, illuminant leur chanson au bon moment d’une mélodie purement Post-Rock avant d’exploser d’un cocktail détonnant et ultra prenant. Et le côté instrumental du truc renforce encore plus cet aspect introspectif que je ressens quand je vois ce genre de groupe. Les mecs en ont bouffé du Post-Rock depuis le berceau et ça se sent ! J’en veux pour preuve ce batteur au jeu purement alambiqué, typiquement déstructuré mais qui sait monter en puissance comme il faut. Et le pire dans tout ça, c’est qu’ils trouvent le riff aussi incisif que si tu déchirais l’hymen de ta petite sœur. Convaincu, j’achète donc leur cd les yeux fermés avant de me placer de manière pas trop dégueulasse pour Seth.

    M’y étant mis il y a peu avec leur superbe album Les blessures de l’âme, je n’avais absolument aucune idée de ce qu’ils faisaient aujourd’hui, ayant toujours un peu peur de l’évolution d’un groupe après un album aussi culte. Je fais un petit aparté mais j’apprécie énormément  ce côté osé du premier album où les mecs te foutent juste un petit synthé sans tomber dans les travers d’un black symphonique ultra surfait. Et mon premier ressenti aura été que les gars savent te jouer un truc presque raw mélodique finalement, qui marche assez bien à grand coup de riffs majestueux et une voix reconnaissable entre mille : celle de Saint Vincent (Blacklodge, Vorkreist, The Arrival of Satan…Rien que ça éhé) venu pousser la chansonnette derrière le micro depuis 2016. Je sais pas mais j’ai un truc avec la voix de ce mec qui sonne peut-être assez classique mais je trouve vraiment qu’elle se démarque de l’éternel cri de corbeau asthmatique qu’on entend souvent dans cette scène. Alors ici, exit les aiguilles et l’héroïne, mais quelque chose subsiste dans la prestance du mec, à savoir toujours un satanisme pur et dur insufflé dans le micro qui ira jusqu’à te posséder totalement au fil du concert. Beaucoup de passages rythmiques, peut-être un peu trop par moment, mais qui fait flirter le groupe aux confins du Black/Indus (et ça m’étonnerai même pas qu’en cd, ça tire beaucoup vers ce sous-genre). Ou alors c’est la fameuse patte française qu’on reconnait au sein de ces groupes si particuliers. Bah oui, parce que pour moi (même si je suis assez fan malgré tout), le Black français n’est pas représenté par Peste Noire (entre autres), mais bien par toute une lignée de groupes assez dissonants et particuliers tels que Seth justement, mais aussi Aosoth, Antaeus, Deathell Omega ou Blut Aus Nord. Pour en revenir à mon ressenti du concert, je trouve ça juste GENIAL les passages hyper blastés sur fond de dissonance avec ce guitariste ultra réservé qui est peut-être le seul à ne presque pas porter de corpse paint. Mais bizarrement, c’est le genre de truc qui me passe au-dessus. Alors chez un Behexen ou Azaghal, ça m’aurait choqué, mais absolument pas chez Seth.  Et les mecs arrivent à être ultra carrés tout en restant assez true dans leur démarche. Je ne saurais pas l’expliquer mais ça se sent totalement ce genre de truc. Enfin bref, je pense avoir fait le tour, étant donné que je ne connais qu’un album et justement, quel plaisir d’avoir enfin une chanson des Blessures de l’âme en fin de set, et quelle chanson ! Celle-là même qui clôture l’album en question puisqu’il s’agit de A la mémoire de nos frères avec son riffing saccadé du début et ces mélodies limite pagan parfois. Mais ça marche à fond et c’est totalement sur le cul que je finis le concert, à la limite du PLS cervical.


    Deux claques sur trois groupes, je trouve ça plus qu’honnête et je tiens à remercier particulièrement Riffeater qui nous a permis d’assister à une date monumentale avec un groupe que j’estime assez bien calé dans la scène. Merci aux groupes ayant joué également, au public qui s’est bougé et également au El Diablo, qui est une salle que j’apprécie énormément avec le temps. Changez pas les gars, c’est juste parfait !

Prochaine étape : la soirée Nintendocore/Chiptune à El Diablo également.

ONLY LIVE IS REAL

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