dimanche 2 avril 2017

Wolves Doom Mass @ Midland (Lille) 01/04/2017



    Voici la consécration de toute une année de « chroniqueur » indépendant. J’avais toujours dit que j’accepterai jamais les invitations pour faire du Live Report mais voilà ici qui est différent. Quand Ulf m‘a proposé de devenir membre à part entière de son asso (que je suis depuis presque le début), j’étais donc aussi heureux qu’un prêtre devant de nouvelles recrues chez les enfants de chœur. Et c’est donc avec cette date de Doooooooom que j’attaque mon début de carrière, mais rassure-toi : le style d'écriture ne change pas d’un iota !

    C’est pile à l’heure, après avoir glorifié le territoire des Gaulles au Parc Astérix, que j’arrive au Midland, salle qui m’est de plus en plus chère ces derniers temps et qui est devenue incontournable pour ses Chiens Enragés. Le temps d’aller tirer de l’argent vite fait et de dire bonjour à toute la populace présente (quasiment autant qu’à Cruciamentum, c’est plutôt une bonne nouvelle) et c’est à Hyde d’ouvrir. Autant le dire tout de suite : je suis pas du tout un fan de Gothic/Doom à chanteuse donc mon avis risque d’être mitigé. Bien qu’ayant eu une période Sympho dans ma lointaine jeunesse, je suis devenu autant friand des chants lyriques féminins qu’un Israélien finance Daesh. Néanmoins, je ravale mon mauvais goût (c’est toujours plus facile que de ravaler sa gerbe), et je tends tout de même l’oreille. On a là de la lenteur pas trop mal inspirée, lorgnant vers un Doom traditionnel et musicalement c’est même pas dégueu en fait. J’arrive à apprécier pas mal de passages, notamment ceux en trémolos sur des fins de chansons enchaînées avec d’autres plutôt doom…Mais ce duo de voix me parle absolument pas : une jeune chantant lyrique accompagnée d’une autre comparse tirant vers le chant plus rocailleux (parfois blackisé même !), mais chez moi ça prend pas des masses. Alors nul doute que chez les aficionados de Gothic/Doom, ça puisse parler, et même être d’une grande qualité, mais pour moi ça retombe à plat. Et, au final, lorsqu’ils nous annoncent qu’après la chanson qu’ils vont faire, ils reviendront à du Doom plus tradi…Bah c’est justement cette chanson sous-entendue moins Doom que j’ai le plus apprécié. Je les aurais carrément vu dans un concert de Sympho en fait. Du coup, ça aura parlé aux amateurs du genre, mais pour moi, pas trop ma came. Autant demander à un aveugle s’il veut entendre.

SETLIST
The Brightest Star
Corvus Corax
Ghost Train
One
Seed of Doom (The Seed)
Seed of Doom (The Beast)

    Malgré cette première partie, je m’étonne à n’avoir qu’une bière à la main. Et voilà qui est bien malheureux, car The Bottle Doom Lazy Band va jouer, et si tu connais pas ce groupe de pochtrons, bien mal t’en fasse ! Je t’invite cordialement à aller te noyer dans une cuve fermentée de vieille Villageoise. En gros, t’as affaire ici à du groooooos Dooooom de cuite. Je les avais déjà chroniqué l’année dernière, mais j’ai tant de choses à redire dessus. Les mecs sont tous des gros bûcherons houblonnés, avec leur grosse barbe et leurs cheveux longs pas coiffés. Rien qu’en entrant dans la salle, nous voilà imbibés de bonne sueur de mâle et les vapeurs de bière envahissent tous les sens. Le mélange sied parfaitement à c’t’ambiance d’homme, les vrais, ceux qui pratiquent leur metal comme le coït : avec force et détermination. Bref, dès les premières notes PAAAAAAF, tu sens que le concert va t’emmener trèèèèèèèèès trèèèèèèès loin de toute considération sociale, avec cette première chanson à l’intro à rallonge, avec ses solos psychédéliques tout droit sortis d’un groupe de Stoner, lorgnant avec une autre galaxie, le tout dans un bouillon de riffs pas loin de sonner « Post ». AAAAAArgh et putain quand le chanteur débarque !!!! J’avais oublié à quel point le « lyrisme » de sa voix apportait énormément au groupe. Mais un lyrisme qui aurait des années de consommation de Jack Daniels derrière lui, avec toutes les fioritures rocailleuses qui vont avec. Et c’est pas la seconde chanson qui me contredira : ce Lost’N Drunk tiré du deuxième album passe comme le menton des frère Bogdanov dans un stand de pastèques. Ce début qui te fait vibrer tout le Midland aaaaargh. Je sais pas ce qu’ils ont mais le son est excessivement fort en ce moment là-bas, et c’est pas pour me déplaire !! Ajoute à ça des solos ultra psychés tout au long des chansons qui te feraient passer Jimmy Hendrix pour un mec clean et tu tutoies les anges immédiatement…Mais des anges imbibés, avec une gigantesque barbe et des perf d’alcool fluo dans les veines….Un peu comme ces vieux briscards au premier rang avec leur barbe blanche énorme et leur calvitie à te défriser la barbe d’un taliban. En fait ce sont tous des sosie de Wino aha ! Et justement, en parlant de ce mec, tu ne peux pas te tromper sur les références du groupe : j’en veux pour preuve le logo de Saint Vitus tatoué sur le bras du chanteur. Tu sais que les gaillards ont bien été appris et ça c’est beau !

    En résumé : un putain de son monolithique, une voix au sommet, une ambiance qui te donne envie de te saouler la gueule jusqu’à la mort et un public assez réceptif à leur Drunk Doom ! Et puis cette dernière chanson ENORME tirée d’un de leur split : Night of the living Dead AAAAAARGH !!! Dommage qu’on entendait pas trop le backing vocaux du bassiste. Putain le mec c’est le chanteur d’Angmar quoi ! Il a une putain de voix !


SETLIST
Welcome to your nearest grave
Lost'N Drunk
Smiling Tomb
Practise a last rite
The dead can't lose again
Too old
Night of the living dead


    Mais si j’avais déjà pu apprécier le Doom éthylique de TBDLB, je ne connaissais pas du tout Hooded Priest. Et seigneur! mais quelle surprise !!!! En fait, le vieux briscard au premier rang qui était à fond sur les poitevins d'avant, c’est le chanteur de Hooded Priest, habillé pour l’occasion en chasuble. Imagine un mix entre Hagrid, Père Fourras et Panoramix ahaha. En fait t’as l’impression de mater un Remake de Au nom de la rose. Pour faire bref : Une PUTAIN de prestance scénique ! Je découvre totalement ce soir, mais quelle claque. Imagine du Saint Vitus dans la totale continuité de TBDLB, mais en plus traditionnel et occulte, un peu à la manière d’un Candlemass mais avec une voix toujours tirant sur le lyrisme de pochard.  Dès les premières notes, t’as droit à une lenteur qui ferait passer Professeur Hawking pour un lévrier de compet. Putain je te jure, ça te fait vibrer autant mon verre dans ma main que mes balloches.  Mais très vite (aha), ça part dans un Doom vachement rock’n roll et qui bute, qui BUTE et qui SURBUTTE BORDEL !!! AAAARgh mais ce mélange c’est tout simplement monstrueux ! Et j’enfonce le clou mais ce chanteur à une prestance scénique de MALADE. Totalement possédé, écarquillant les yeux, comme étant le grand maître de cérémonie d’une messe funéraire. Manquait plus que les corbeaux et c’est parfait ! En fait, comme TBDLB, ils ont les enchaînements parfaits entre cavalcade rapide, rock’n roll et passages ultra lent qui peut te faire croire que la Terre s’est arrêté de tourner le temps d’un  concert.

    Et ça c’est totalement merveilleux.  Car si j’en attendais finalement pas grand-chose, je me suis pris une putain de claque inimaginable. Alors pour The Bottle Doom…, je savais à quoi m’attendre, et c’est tout autant excellent, mais pour Hooded Priest, je me dis que la vie est trop courte pour passer à côté du Doom (oui, je me rends compte que cette phrase est un paradoxe aha).

SETLIST
Call for the Hearse
Alibi
Herod Again
Locust Reaper
Mrs. Satan
These Skies Must Break
8 O'Clock Witch
Devil Wosrhip Reckoning

Une excellente date, un Ulf au sommet de sa forme qui a super bien géré et franchement, je suis super heureux qu’on ai eu autant de monde (me demande pas le nombre d’entrée ou autre chose, je gère que le Live Report hein ^^). 

Entouré comme je l‘étais, ce fut un réel plaisir en tout cas ! De bons potes, de bonnes rencontres et des gars que je vois pas souvent. Quelle ambiance ! Quel concert ! Quel son massif ! Une victoire pour le retour du loup ! Le loup était mort VIVE LE LOUP !!!

ONLY LIVE IS REAL !!!