Voici la consécration de toute une année de « chroniqueur »
indépendant. J’avais toujours dit que j’accepterai jamais les invitations pour
faire du Live Report mais voilà ici qui est différent. Quand Ulf m‘a proposé de
devenir membre à part entière de son asso (que je suis depuis presque le
début), j’étais donc aussi heureux qu’un prêtre devant de nouvelles recrues chez les enfants de chœur.
Et c’est donc avec cette date de Doooooooom que j’attaque mon début de
carrière, mais rassure-toi : le style d'écriture ne change pas d’un iota !
C’est pile à l’heure, après avoir glorifié le territoire des Gaulles au Parc
Astérix, que j’arrive au Midland, salle qui m’est de plus en plus chère ces
derniers temps et qui est devenue incontournable pour ses Chiens Enragés. Le temps
d’aller tirer de l’argent vite fait et de dire bonjour à toute la populace présente (quasiment autant qu’à Cruciamentum, c’est plutôt une bonne nouvelle)
et c’est à Hyde d’ouvrir. Autant le dire tout de suite : je suis pas du
tout un fan de Gothic/Doom à chanteuse donc mon avis risque d’être mitigé. Bien
qu’ayant eu une période Sympho dans ma lointaine jeunesse, je suis devenu
autant friand des chants lyriques féminins qu’un Israélien finance Daesh. Néanmoins,
je ravale mon mauvais goût (c’est toujours plus facile que de ravaler sa
gerbe), et je tends tout de même l’oreille. On a là de la lenteur pas trop mal
inspirée, lorgnant vers un Doom traditionnel et musicalement c’est même pas
dégueu en fait. J’arrive à apprécier pas mal de passages, notamment ceux en
trémolos sur des fins de chansons enchaînées avec d’autres plutôt doom…Mais ce
duo de voix me parle absolument pas : une jeune chantant lyrique
accompagnée d’une autre comparse tirant vers le chant plus rocailleux (parfois
blackisé même !), mais chez moi ça prend pas des masses. Alors nul doute
que chez les aficionados de Gothic/Doom, ça puisse parler, et même être d’une
grande qualité, mais pour moi ça retombe à plat. Et, au final, lorsqu’ils
nous annoncent qu’après la chanson qu’ils vont faire, ils reviendront à du Doom
plus tradi…Bah c’est justement cette chanson sous-entendue moins Doom que j’ai
le plus apprécié. Je les aurais carrément vu dans un concert de Sympho en fait.
Du coup, ça aura parlé aux amateurs du genre, mais pour moi, pas trop ma came.
Autant demander à un aveugle s’il veut entendre.
SETLIST
The Brightest Star
Corvus Corax
Ghost Train
One
Seed of Doom (The Seed)
Seed of Doom (The Beast)
Malgré cette première partie, je m’étonne à n’avoir qu’une
bière à la main. Et voilà qui est bien malheureux, car The Bottle Doom Lazy
Band va jouer, et si tu connais pas ce groupe de pochtrons, bien mal t’en fasse !
Je t’invite cordialement à aller te noyer dans une cuve fermentée de vieille Villageoise.
En gros, t’as affaire ici à du groooooos Dooooom de cuite. Je les avais déjà
chroniqué l’année dernière, mais j’ai tant de choses à redire dessus. Les mecs
sont tous des gros bûcherons houblonnés, avec leur grosse barbe et leurs cheveux
longs pas coiffés. Rien qu’en entrant dans la salle, nous voilà imbibés de
bonne sueur de mâle et les vapeurs de bière envahissent tous les sens. Le
mélange sied parfaitement à c’t’ambiance d’homme, les vrais, ceux qui
pratiquent leur metal comme le coït : avec force et détermination. Bref,
dès les premières notes PAAAAAAF, tu sens que le concert va t’emmener
trèèèèèèèèès trèèèèèèès loin de toute considération sociale, avec cette
première chanson à l’intro à rallonge, avec ses solos psychédéliques tout droit
sortis d’un groupe de Stoner, lorgnant avec une autre galaxie, le tout dans un
bouillon de riffs pas loin de sonner « Post ». AAAAAArgh et putain
quand le chanteur débarque !!!! J’avais oublié à quel point le « lyrisme »
de sa voix apportait énormément au groupe. Mais un lyrisme qui aurait des
années de consommation de Jack Daniels derrière lui, avec toutes les fioritures
rocailleuses qui vont avec. Et c’est pas la seconde chanson qui me contredira :
ce Lost’N Drunk tiré du deuxième album passe comme le menton des frère Bogdanov
dans un stand de pastèques. Ce début qui te fait vibrer tout le Midland aaaaargh.
Je sais pas ce qu’ils ont mais le son est excessivement fort en ce moment
là-bas, et c’est pas pour me déplaire !! Ajoute à ça des solos ultra
psychés tout au long des chansons qui te feraient passer Jimmy Hendrix pour un
mec clean et tu tutoies les anges immédiatement…Mais des anges imbibés, avec
une gigantesque barbe et des perf d’alcool fluo dans les veines….Un peu comme
ces vieux briscards au premier rang avec leur barbe blanche énorme et leur
calvitie à te défriser la barbe d’un taliban. En fait ce sont tous des sosie de
Wino aha ! Et justement, en parlant de ce mec, tu ne peux pas te tromper sur les références
du groupe : j’en veux pour preuve le logo de Saint Vitus tatoué sur le
bras du chanteur. Tu sais que les gaillards ont bien été appris et ça c’est
beau !
En résumé : un putain de son monolithique, une voix au
sommet, une ambiance qui te donne envie de te saouler la gueule jusqu’à la mort
et un public assez réceptif à leur Drunk Doom ! Et puis cette dernière
chanson ENORME tirée d’un de leur split : Night of the living Dead
AAAAAARGH !!! Dommage qu’on entendait pas trop le backing vocaux du
bassiste. Putain le mec c’est le chanteur d’Angmar quoi ! Il a une putain
de voix !
SETLIST
Welcome to your nearest grave
Lost'N Drunk
Smiling Tomb
Practise a last rite
The dead can't lose again
Too old
Night of the living dead
Mais si j’avais déjà pu apprécier le Doom éthylique de
TBDLB, je ne connaissais pas du tout Hooded Priest. Et seigneur! mais quelle
surprise !!!! En fait, le vieux briscard au premier rang qui était à fond
sur les poitevins d'avant, c’est le chanteur de Hooded Priest, habillé pour l’occasion en
chasuble. Imagine un mix entre Hagrid, Père Fourras et Panoramix ahaha. En fait
t’as l’impression de mater un Remake de Au nom de la rose. Pour faire bref : Une PUTAIN de
prestance scénique ! Je découvre totalement ce soir, mais quelle claque.
Imagine du Saint Vitus dans la totale continuité de TBDLB, mais en plus
traditionnel et occulte, un peu à la manière d’un Candlemass mais avec une voix
toujours tirant sur le lyrisme de pochard.
Dès les premières notes, t’as droit à une lenteur qui ferait passer
Professeur Hawking pour un lévrier de compet. Putain je te jure, ça te fait
vibrer autant mon verre dans ma main que mes balloches. Mais très vite (aha), ça part dans un Doom
vachement rock’n roll et qui bute, qui BUTE et qui SURBUTTE BORDEL !!!
AAAARgh mais ce mélange c’est tout simplement monstrueux ! Et j’enfonce le
clou mais ce chanteur à une prestance scénique de MALADE. Totalement possédé,
écarquillant les yeux, comme étant le grand maître de cérémonie d’une messe
funéraire. Manquait plus que les corbeaux et c’est parfait ! En fait,
comme TBDLB, ils ont les enchaînements parfaits entre cavalcade rapide, rock’n
roll et passages ultra lent qui peut te faire croire que la Terre s’est arrêté
de tourner le temps d’un concert.
Et ça c’est totalement merveilleux. Car si j’en attendais finalement pas grand-chose,
je me suis pris une putain de claque inimaginable. Alors pour The Bottle Doom…,
je savais à quoi m’attendre, et c’est tout autant excellent, mais pour Hooded
Priest, je me dis que la vie est trop courte pour passer à côté du Doom (oui, je me rends compte que cette phrase est un paradoxe aha).
SETLIST
Call for the Hearse
Alibi
Herod Again
Locust Reaper
Mrs. Satan
These Skies Must Break
8 O'Clock Witch
Devil Wosrhip Reckoning
Une excellente date, un Ulf au sommet de sa forme qui a super bien géré et
franchement, je suis super heureux qu’on ai eu autant de monde (me demande pas
le nombre d’entrée ou autre chose, je gère que le Live Report hein ^^).
Entouré
comme je l‘étais, ce fut un réel plaisir en tout cas ! De bons potes, de
bonnes rencontres et des gars que je vois pas souvent. Quelle ambiance !
Quel concert ! Quel son massif ! Une victoire pour le retour du loup !
Le loup était mort VIVE LE LOUP !!!
ONLY LIVE IS REAL !!!