(Bon, par contre j'ai a nouveau des soucis de mise en page et de couleurs dès que je fais un copier/coller, que je n'arrive pas à régler. J'espère que ça ne te gâchera pas la lecture!)
Le Live Report d’Urfaust à peine en ligne que je vois cette
annonce : « He oui les
gars. La surprise était de taille. Et il est l'heure de la révéler: ce soir au
el diablo, la venue magique et exclusive de Pensées Nocturnes sous le nom de
Paria, beau cadeau de Ondes Noires Lille à tous les fans nordistes du groupe. On vous aime. Bougez vous. ».
Mais bordel, deux jours à enchaîner des concerts et ne dormir que 4 heures,
associé à la reprise du taff du lendemain, je t’avoues que j’ai exceptionnellement badé. Déjà les dimanches soirs sont pas forcément joyeux,
mais alors là… Finalement, après deux heures de réflexion, à pas me sentir
capable d’y aller, ni une ni deux, je saute dans ma caisse direction Lille. Le
tout premier concert d’un groupe qui a une signification tellement particulière
pour moi… J’aurai regretté toute ma vie de les avoir loupés.
Bref ! En 30 minutes, me voici
devant El Diablo, et il s’agit d’Ave Tenebrae qui nous abreuve de leur
Black/Death mélodique. T’auras bien sûr compris que j’aurais donc loupé Hast,
mais je les avais déjà vu auparavant donc c’est un moindre mal (c’est aussi
pourquoi je ne les ai pas mis dans le titre de ce LR). Une mousse en main, je
retrouve donc les personnes de bonne compagnie qui m’avaient motivés à me bouger
et, force est de constater qu’il y a peu de monde pour un tel événement. Tant
pis pour l’asso, tant mieux pour moi. Au moins, pas de soucis pour se placer et
apprécier le Black/Death des français. J’aurais malheureusement loupé la moitié
du concert avec mon arrivée tardive, mais les trois chansons que j’ai entendues m’ont
totalement convaincu. En fait imagine une sorte de Sacrificia Mortuorum qui
se mettrait à faire du Black/Death. Le résultat est assez convaincant et les
mecs assurent comme il faut. Entre le chanteur et ses airs à la Tonton Benton,
le bassiste très motivé, le guitariste un peu en retrait qui vit sa musique à
sa manière et un batteur qui sait frapper fort, la recette marche du
tonnerre. J’ai quand même l’impression que les mecs tirent un peu sur l’avant-garde
parfois, ne serait-ce que par ces breaks où la basse est très présente, sur
fond de guitare lead résonnant comme une invitation à la contemplation.
Contemplation vite balayée par une tempête de blast et de riffs tous plus
mélodiques les uns que les autres, mais pas en mode tapette soyons clair !
Non, ici tu prends du riffs et du lead purement black mélo et tu le fait
tournoyer juste assez pour fermer les yeux…Et devoir les rouvrir car un autre
break qui sort de nulle part s’insinue dans tes esgourdes pour que ton cerveau
pète un fusible. Alors dit comme ça, ça aurait pu être un descriptif d’un
groupe de prog, mais détrompe-toi ! J’ai l’impression que la recherche de
la variété des différents passages est une priorité première pour le groupe,
sans tomber dans des travers casse-couilles comme on en voit trop souvent dans
le metal à lunettes. Et puis ça permet aussi de pas se faire chier une seule
seconde parce que ce sont quand même des chansons à rallonges aha. Je pense
avoir fait le tour de mon ressenti. Je finirai juste sur ce final où l’ensemble
te donne simplement envie de brandir le poing tellement ce fut prenant, avant d’enchaîner
avec une conclusion ultra mélancolique, où chaque instrument finit par s’éteindre
peu à peu, afin de laisser place au calme et au retour à la réalité. Il n’en
aura pas fallu plus pour me convaincre d’acheter leurs deux albums. Et d’ailleurs, j’écoute
justement Tandis que les parjures se meurent, et je constate que la dernière
chanson live fut la dernière de l’abum. Alors fonce écouter cette chanson
éponyme de ce pas !
Peu d’attente entre les deux
groupes, et c’est notamment ça que j’aime chez Ondes Noires : l’aspect
très pro du truc. Pas que ça me dérange de faire durer un peu entre chaque
groupe mais là, j’ai quand même un taff à assurer le lendemain aha. Bref, pour
l’anecdote, la tête d’affiche était censé être un groupe factice nommé Paria. L’idée
m’a quelque peu énervé à l’annonce de la chose mais j’ai eu certaines explications
après coup. Notamment l’envie du groupe de voir comment se passe leur premier
concert, en mode assez intimiste. Et quand j’y repense, le descriptif de Paria
était un putain d’indice pour découvrir que Pensées Nocturnes jouerait ce soir (je te fous en bas d'article ce descriptif d'ailleurs). Ajoute à ça l’envie de PN de monter un line-up live en début d’année, ainsi qu’une
question lancée sur leur facebook afin de savoir quelles chansons les gens
voulaient entendre.... En résumé, plusieurs indices qui,
mis bout à bout, se rendent assez évident.
Et finalement, cette démarche est
totalement à l’image du groupe. Grotesque et absurde, tout en restant sérieuse.
C’est donc excité comme un gosse s’apprétant à voir entrer le clown sur la
piste de cirque que je me sens : curieux et impatient à la fois. Et force est de
constater que les mecs font fort. Rien que leur habillage est juste
PARFAITEMENT à leur image. Le chanteur (tête pensante de ce one-man-band
studio) torse nu, avec ses bretelles et son maquillage de clown inquiétant,
entouré de son orchestre de fantômes décharnés. Parfait, le spectacle peut
démarrer. Tous les instruments réguliers sur albums y passeront :
trompette, harmonica, accordéon… Le tout accompagné par les guitares tantôt black, tantôt lancinantes, tantôt jazzy, la basse suintant la mélancolie, la batterie juste extrêmement violente (je ne m'en rendais pas compte à l'écoute des cds, pourtant c'est flagrant, notamment sur Rahu!) et la voix dépressive si caractéristique de Vaerohn, mais alterné
également avec celui d’un des guitaristes. Mais pas que ! Car si tu
connais PN, tu reconnaîtras également ce chant clair tellement lancinant et
déclamé tel un artiste dans le cabaret dépressif qu’est devenu El Diablo ce
soir. Et sérieux, les interludes trompettes et piano sont juste ultra magiques.
Et tu te retrouves plongé en plein théâtre du Grand-Guignol où le grotesque
tient une place de premier choix. Un peu à l’image de la démarche du groupe.
Car si Vacuum nous offrait un Black Dépressif aux relents de Chopin et de
musique néo-classique, le second a tout de suite posé les bases d’un
style unique en son genre, comme si Vaerohn avait juste envie d’aller
véritablement en contre-courant d’un courant musical qui se suicide à petit
feu. Et bizarrement, sans vraiment arriver à mettre le doigt dessus, j’arrive à
comprendre la démarche et la voie qu’il a trouvé, me délectant depuis tant d’année
de ces lancinantes pièces contenues dans chaque album. En fait, il ne
manquerait plus que le marionnettiste penché au-dessus de la scène, faisant
vivre cet orchestre décharné, tellement grotesque où les parias du Black Metal
se sont imposés comme une référence en matière d’avant-garde à la française. Et
justement, t’es totalement projeté dans cette vieille France du XIXème siècle,
au sein même de Paris pour être plus précis, avec ses ruelles pavées infestées
de rats où l’artiste ivre se perd, comme s’il se retrouvait projeté au cœur même
des méandres de sa vie. Car chez Pensées Nocturne, il est impossible de
dissocier la dépression de cet absurde tableau peint par notre existence. Et ils auront
réussis à nous le prouver à merveille via ce premier échange avec les marionnettes que nous sommes, manipulés par l'artiste qui aura su nous modeler dans ce moule
d'absurdité grand guignol sans faille, ni limite.
Et quoi de plus enthousiasmant au sein de cette folie que de découvrir un nouveau titre nommé Deux bals dans la tête, ne laissant présager que de bonnes choses pour l'avenir du groupe, poussant le concept du cirque absurde encore plus loin. Lorsque les lumières se rallument, je suis tout simplement subjugué par ce concert qui m'aura paru durer que 5 minutes. Une chose est donc sûre : la magie manipulatrice de Pensées Nocturnes fonctionne donc bien en concert!
N'oubliez pas : Ceci est de la musique!
En bonus, je rajoute la setlist du concert, chose
que je ne fais jamais, mais dans le cas de Pensées Nocturnes, il me fallait
ajouter un peu de sérieux dans ce blog où le ressenti à chaud prime sur la
rigueur et l’analyse pseudo intellectuelle comme le fond certains magazines à l'ego surdimensionné.
Un immense merci à Ondes Noires du
coup, qui m’ont permis d’assister à un de mes concerts coup de cœur de l’année. Merci à la salle et merci aussi aux groupes, qui m’ont tout simplement subjugués par leur
concept.
"Comme un vide oppressant dans une allée sans lumière, comme un cirque ridicule et grandiose, comme un air de musette sali par la pisse et rongé par les vers, comme une table remplie de victuailles et de boissons, la musique de Paria Ne se laisse pas apprécier facilement, car elle vit par elle même. Elle se tortille, se mélange, se crispe. Les voix chantent, sifflent, hurlent. Les instruments se marient, divorcent et font la fête, ou se tabassent.
Paria Nourrit une belle part d'expérimentation, de pensées sombres, et fort de déjà quatre albums, le projet, mené d'une main verdatre par son chef d'orchestre malade va se produire pour la première fois sur les planches, chez nous, à Lille. Ceci est de la chance que nous avons. Il ne faut pas la laisser passer. "
SETLIST :
Monosis
Paria
Le Marionnettiste
Rahu
Deux bals dans la tête
Les Yeux Boiteux.
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