Je ne sais pas si c’est la chaleur d’Août ou mes semaines de
taff ultra speed mais le temps se ralentit énormément les weekend. Après
Skepticism et la date de Stoner/Sludge à Valenciennes, me voilà embarqué dans
une date 100% doom dans la cave d’El Diablo, qui commence sérieusement à
devenir une résidence secondaire pour cérémonials impurs de l’enfer éhé.
Le temps de se rafraîchir le gosier à grand coup d’Anosteke
pression, et c’est Dunwich qui démarre. Ces calaisiens m’étaient totalement
inconnus au bataillon, n’étant pas vraiment un connaisseur du Doom et de ses
dérivés. Faut savoir qu’il y a une paire de groupes qui me parlent, mais ce
n’est pas non plus une scène que je désire spécialement fouiller en ce moment.
En gros, le peu que je connais me suffit. Et donc, force est de constater que
ce premier groupe démarre sur les chapeaux de roues. Mais là où l’event nous
parle de Doom/Sludge, j’ai trouvé le bazar plutôt orienté Stoner/Sludge. Alors,
loin d’être déçu du truc, je me rends surtout compte qu’en ce moment, tous les
events nous trompent sur la marchandise. Je me sens trahi comme Gilbert
Montagné chez l’opticien et c’est bien triste ! M’enfin, revenons au
groupe en lui-même. En fait, leur Stoner Sludge envoie quand même du pâté, mais
faut pas en attendre quelque chose d’innovant. Ça m’a pas mal rappelé Crowbar
en plus Stoner, avec une voix à la Phil Anselmo. D’ailleurs, le chanteur serait
aussi à la tête du projet Gouda’s Hole, one man band de cybergrind nordiste assez
WTF. Bon, malheureusement ce soir il aura un bras dans le plâtre, donc pas trop
de jeu de scène. Mais c’est comme si un des deux guitaristes devait rattrapé le
truc. Le mec, un cou à la Kerry King, en grosses postures et motivation à la
Kirk Winstein. Alors c’est assez cool, car la musique donne vraiment envie de
se retrouver dans une cave avec une teille de whiskey à la main. Bon la cave
c’est ok, mais je devrai me contenter de Pils ce soir. Alors jusque là,
tout va bien. Le souci c’est qu’ils annoncent une chanson beaucoup plus Doom…Et
là ça se gâte. C’est comme si les mecs étaient pas fait pour en jouer. J’ai
trouvé ça assez fade et c’est con, parce que leur Stoner est vraiment pas mal
putaiiiiin !!! Bon, je m’étendrai
pas là-dessus, mais pour une première partie ça se défend pas mal, et ce rappel
avec Zombies était quand même ultra cool ! Mais les gars, essayez pas de
faire du pur Doom, vous êtes bien meilleurs dans le Stoner/Sludge.
Second groupe de la soirée : Mantras, de Poitiers
(comme notre tête d’affiche que j’attends avec impatience). J’arrive un peu à
la bourre. J’ai vraiment pas l’habitude quand les salles jouent plus ou moins à
l’heure. J’t’assure, ça me perturbe c’est dingue. Enfin bref, j’arrive sur ce
qui me semble être la deuxième chanson et là, je suis sur le cul. Parce que
j’ai l’impression d’entendre du Stoner….mais avec une de ces influences
Post-Rock à mooooooooooooooooooooooort !!!! Alors ils sont que trois en
plus, mais bordel quelle claque inattendu Oo Un mélange que je n’avais jamais
osé imaginé, moi, grand fan de Post-Rock aaaaarrrrrrrgh ! Par contre, le
souci c’est que c’était absolument la seule chanson dans cette veine… Eh oui,
c’est con, du coup je me suis fait une fausse idée du truc. Le reste ressemble
simplement à du Stoner, dans la veine d’un Orange Goblin en beaucoup plus
réfléchi et complexe, on sent que les mecs taffent vraiment bien leurs instrus
à tel point qu’on pourrait parfois entendre du Prog aha. Alors ça m’a vraiment
plu, mais y’a toujours cette déception qui veut pas sortir de mon esprit, celle de la découverte d’une chanson mélangeant
Post-Rock et Stoner, qui m’a vendu du rêve, mais qui retombe dans carrément
autre chose après. Enfin bref, mis à part ça, c’est vraiment sympa, peut-être
un peu plus mélancolique que le premier groupe (ouais ok, c’est Stoner donc ça
donne envie de picoler, de faire de la moto et de tuer des hommes d’affaires
sodomites, mais chez eux y’a vraiment un petit truc en plus qui font qu’ils se
démarquent du reste). Par contre….Je vais encore râler, mais pour moi la
voix ne sert absolument à rien. La musique est tellement intéressante qu’elle
se suffit à elle-même. Après le gars chante vraiment pas mal mais pour moi, ça
n’apporte absolument rien au truc. Bon, heureusement pour moi, les vocalises
sont aussi anecdotiques qu’un africain au centre communal des jeunesses
Hitlériennes, et ça m’aura pas vraiment gâché le truc. Par contre, encore une
fois, je viens à une soirée Doom et on se retrouve une fois de plus avec un
groupe qui officie dans un autre genre. Ouais mais tu me diras, c’est un
sous-genre, c’est pour englober le truc etc…Non, mais vu la tête d’affiche de
ce soir, y’a pas de soucis à être pointu, je vois pas où est le problème. Et
puis, entre du Doom bien dégueu et poisseux et du Stoner lourd et ultra joyeux,
y’a un fossé… Enfin bref. Pour résumer Mantras : un groupe à voir au moins
une fois, intéressant malgré de subtils défauts pour ma part. Ah oui, et puis
ce côté jazzy dans la basse sur la chanson annoncée comme composition du
Bassiste (forcément !).
Je passe au groupe suivant avec un peu moins de transition
que d’habitude (dimanche chargé oblige !), et je ne te parlerai pas de
Smog, tout simplement parce que je suis descendu dans la salle, j’ai entendu
une sorte de Motörhead version…Stoner…Eh oui, encore, du coup ça m’a soûlé, je
voulais voir plus de vrai Doom ce soir…Ils avaient l’air pas mal mais bon, y’a
souvent un groupe que je zappe en concert parce que j’ai envie de discuter avec
les potes, m’en griller quelques-unes, etc… Bref, pas de LR pour Smog du coup.
Et là on attaque la véritable poisse éthylique de la soirée.
A savoir le groupe de Poitiers The Bottle Doom Lazy Band, groupe qui est déjà
venu plusieurs fois sur Lille, mais que j’ai malheureusement toujours loupé. Ce soir,
plus d’excuses, je suis au premier rang, dans un état déjà bien avancé éhé. En
même temps, il FAUT pour apprécier ce groupe en concert. C’est pas péjoratif du
tout, attention. C’est juste que c’est une condition optimale pour apprécier
leur Doom aviné et imbibé autant par le rejet de la fange sociale que par leur
éthylisme intense. J'ai connu le truc grâce à leur Interview dans le fanzine
nordiste In Extremis (abonne-toi, c'est magique!), il y a quatre ou cinq ans, et les gaillards, ce sont pas
des tristes, pour sûr ! Après, pour l’anecdote, faut savoir que dedans, tu
comptes le batteur de Pulmonary Fibrosis (pour le coup, ça va plus vite quand même) et le bassiste officie également dans Angmar, très bon groupe de Black
Français (Zurück in Die Unterwelt bordel !!!!). J’avais pas mal écouté
Blood for the Bloodking à l’époque, mais je t’avoue que j’ai pas pris le temps
de réviser le truc, d’autant plus que, depuis ils ont sorti un autre album.
Tout ça pour te dire que je serai pas foutu de citer un seul titre qu’ils ont
joué. En revanche, ça démarre sans prévenir, avec toute la lenteur qu’on leur
connaît, et je pensais qu’ils étaient encore sur les balances, mais le chanteur
débarque au bout de quelques minutes et nous balance ses fameuses vocalises à
la limite du « lyrique » (les auditeurs comprendront ce que je veux dire je pense), dans un ton totalement lancinant et possédé par le Dieu du
sang ! Car oui, le sang pour le roi du sang, titre de leur premier album,
pose directement cette base d’imagerie grandiloquente, à leur façon, dans la
poisse d’une cave humide, le houblon imbibant la pièce. Et leur Doom transcendé
par cette voix royale justement, le genre de truc qui te donne envie de
t’ouvrir les veines juste pour en emplir une coupe en honneur au roi du sang
arrrrrgh. Bon alors ok, je suis influencé par le titre du premier album, mais
je le ressens comme ça, et je pense qu'on peut s'approprier une oeuvre quelle qu'elle soit. Après sache que les paroles et moi, dans un groupe ça
fait quand même deux. Bon sinon, ils annoncent leur dernière chanson alors qu’il ne s’agit
que de la quatrième…Je me dis que c’est une blague quoi…. Et puis heureusement,
ils enchaînent avec une, puis deux chansons, avant de finir sur un
rappel ! Ouf ! Alors je sais que ça dure 8-10 minutes en moyenne aha,
mais vu la longueur du set des premiers groupes, j’aurai trouvé ça un peu
exagéré de raccourcir le temps de la tête d’affiche… Enfin bref, pour
l’anecdote, ça devait faire depuis février et le No Compromise After Party que
je n’étais plus sorti en sueur comme ça et avec autant de noeux dans les
cheveux d’un concert…Qui aurait pu croire que c’était à une date de Doom
(fin…un groupe de Doom sur quatre finalement). Et faut dire aussi que je parlais de
lenteur, mais en fait, ils savent excessivement bien doser les passages plus
rapides et leur feeling très lent sur d’autres passages. Et ça c’est bien bien
fat en tout cas !
En gros, vraiment une claque incroyable, comme je me l’imaginais,
mais en mieux éhé. J’en avait tellement entendu parlé, j’avais tellement adoré
le premier opus, que ce soir fut vraiment une sacrée date qui valait, avec
TBDLB, bien plus que 5 euros vu la qualité du Doom qu’ils nous proposent.
C’est pas tout, mais cette lourdeur me rends tellement moite
et poisseux qu’il est grand temps de repartir, le premier album et la première
démo en main, la poisse dans l’âme et le sourire aux lèvres.
Un groupe à voir d’urgence, deux premières parties sympa malgré
quelques défauts qui auront pu me faire tiquer, mais pour une fois, un public
vraiment cool (en même temps, il y avait pas de Black Metal, donc ça évite la
masse de cons qui se baladent dans ces concerts), de la bière à profusion, des
bonnes personnes à mes côtés et une ambiance pas loin de me rappeler la divine
époque de la chimère ! J'ai peut-être fait ce Live Report encore plus à l'arrache que d'habitude, mais sache que j'ai vraiment pas le temps aujourd'hui. Et une Live Report une semaine après, c'est vraiment inutile car plus assez frais.
Merci à la salle qui nous proposent vraiment de super dates, de super bonnes bières, merci aux groupes présents et aux bons gars qui se sont déplacés!
Prochaine étape : No compromise Fest dans deux
semaines !!! Histoire de se prendre de bonnes claques
heavy/black/speed/thrash en pleine gueule