dimanche 18 septembre 2016

Doom Metal Night @ El Diablo (Lille) 17/09/2016


    Je ne sais pas si c’est la chaleur d’Août ou mes semaines de taff ultra speed mais le temps se ralentit énormément les weekend. Après Skepticism et la date de Stoner/Sludge à Valenciennes, me voilà embarqué dans une date 100% doom dans la cave d’El Diablo, qui commence sérieusement à devenir une résidence secondaire pour cérémonials impurs de l’enfer éhé.

    Le temps de se rafraîchir le gosier à grand coup d’Anosteke pression, et c’est Dunwich qui démarre. Ces calaisiens m’étaient totalement inconnus au bataillon, n’étant pas vraiment un connaisseur du Doom et de ses dérivés. Faut savoir qu’il y a une paire de groupes qui me parlent, mais ce n’est pas non plus une scène que je désire spécialement fouiller en ce moment. En gros, le peu que je connais me suffit. Et donc, force est de constater que ce premier groupe démarre sur les chapeaux de roues. Mais là où l’event nous parle de Doom/Sludge, j’ai trouvé le bazar plutôt orienté Stoner/Sludge. Alors, loin d’être déçu du truc, je me rends surtout compte qu’en ce moment, tous les events nous trompent sur la marchandise. Je me sens trahi comme Gilbert Montagné chez l’opticien et c’est bien triste ! M’enfin, revenons au groupe en lui-même. En fait, leur Stoner Sludge envoie quand même du pâté, mais faut pas en attendre quelque chose d’innovant. Ça m’a pas mal rappelé Crowbar en plus Stoner, avec une voix à la Phil Anselmo. D’ailleurs, le chanteur serait aussi à la tête du projet Gouda’s Hole, one man band de cybergrind nordiste assez WTF. Bon, malheureusement ce soir il aura un bras dans le plâtre, donc pas trop de jeu de scène. Mais c’est comme si un des deux guitaristes devait rattrapé le truc. Le mec, un cou à la Kerry King, en grosses postures et motivation à la Kirk Winstein. Alors c’est assez cool, car la musique donne vraiment envie de se retrouver dans une cave avec une teille de whiskey à la main. Bon la cave c’est ok, mais je devrai me contenter de Pils ce soir. Alors jusque là, tout va bien. Le souci c’est qu’ils annoncent une chanson beaucoup plus Doom…Et là ça se gâte. C’est comme si les mecs étaient pas fait pour en jouer. J’ai trouvé ça assez fade et c’est con, parce que leur Stoner est vraiment pas mal putaiiiiin !!!  Bon, je m’étendrai pas là-dessus, mais pour une première partie ça se défend pas mal, et ce rappel avec Zombies était quand même ultra cool ! Mais les gars, essayez pas de faire du pur Doom, vous êtes bien meilleurs dans le Stoner/Sludge.

    Second groupe de la soirée : Mantras, de Poitiers (comme notre tête d’affiche que j’attends avec impatience). J’arrive un peu à la bourre. J’ai vraiment pas l’habitude quand les salles jouent plus ou moins à l’heure. J’t’assure, ça me perturbe c’est dingue. Enfin bref, j’arrive sur ce qui me semble être la deuxième chanson et là, je suis sur le cul. Parce que j’ai l’impression d’entendre du Stoner….mais avec une de ces influences Post-Rock à mooooooooooooooooooooooort !!!! Alors ils sont que trois en plus, mais bordel quelle claque inattendu Oo Un mélange que je n’avais jamais osé imaginé, moi, grand fan de Post-Rock aaaaarrrrrrrgh ! Par contre, le souci c’est que c’était absolument la seule chanson dans cette veine… Eh oui, c’est con, du coup je me suis fait une fausse idée du truc. Le reste ressemble simplement à du Stoner, dans la veine d’un Orange Goblin en beaucoup plus réfléchi et complexe, on sent que les mecs taffent vraiment bien leurs instrus à tel point qu’on pourrait parfois entendre du Prog aha. Alors ça m’a vraiment plu, mais y’a toujours cette déception qui veut pas sortir de mon esprit, celle de la découverte d’une chanson mélangeant Post-Rock et Stoner, qui m’a vendu du rêve, mais qui retombe dans carrément autre chose après. Enfin bref, mis à part ça, c’est vraiment sympa, peut-être un peu plus mélancolique que le premier groupe (ouais ok, c’est Stoner donc ça donne envie de picoler, de faire de la moto et de tuer des hommes d’affaires sodomites, mais chez eux y’a vraiment un petit truc en plus qui font qu’ils se démarquent du reste). Par contre….Je vais encore râler, mais pour moi la voix ne sert absolument à rien. La musique est tellement intéressante qu’elle se suffit à elle-même. Après le gars chante vraiment pas mal mais pour moi, ça n’apporte absolument rien au truc. Bon, heureusement pour moi, les vocalises sont aussi anecdotiques qu’un africain au centre communal des jeunesses Hitlériennes, et ça m’aura pas vraiment gâché le truc. Par contre, encore une fois, je viens à une soirée Doom et on se retrouve une fois de plus avec un groupe qui officie dans un autre genre. Ouais mais tu me diras, c’est un sous-genre, c’est pour englober le truc etc…Non, mais vu la tête d’affiche de ce soir, y’a pas de soucis à être pointu, je vois pas où est le problème. Et puis, entre du Doom bien dégueu et poisseux et du Stoner lourd et ultra joyeux, y’a un fossé… Enfin bref. Pour résumer Mantras : un groupe à voir au moins une fois, intéressant malgré de subtils défauts pour ma part. Ah oui, et puis ce côté jazzy dans la basse sur la chanson annoncée comme composition du Bassiste (forcément !).

    Je passe au groupe suivant avec un peu moins de transition que d’habitude (dimanche chargé oblige !), et je ne te parlerai pas de Smog, tout simplement parce que je suis descendu dans la salle, j’ai entendu une sorte de Motörhead version…Stoner…Eh oui, encore, du coup ça m’a soûlé, je voulais voir plus de vrai Doom ce soir…Ils avaient l’air pas mal mais bon, y’a souvent un groupe que je zappe en concert parce que j’ai envie de discuter avec les potes, m’en griller quelques-unes, etc… Bref, pas de LR pour Smog du coup.

    Et là on attaque la véritable poisse éthylique de la soirée. A savoir le groupe de Poitiers The Bottle Doom Lazy Band, groupe qui est déjà venu plusieurs fois sur Lille, mais que j’ai malheureusement toujours loupé. Ce soir, plus d’excuses, je suis au premier rang, dans un état déjà bien avancé éhé. En même temps, il FAUT pour apprécier ce groupe en concert. C’est pas péjoratif du tout, attention. C’est juste que c’est une condition optimale pour apprécier leur Doom aviné et imbibé autant par le rejet de la fange sociale que par leur éthylisme intense. J'ai connu le truc grâce à leur Interview dans le fanzine nordiste In Extremis (abonne-toi, c'est magique!), il y a quatre ou cinq ans, et les gaillards, ce sont pas des tristes, pour sûr ! Après, pour l’anecdote, faut savoir que dedans, tu comptes le batteur de Pulmonary Fibrosis (pour le coup, ça va plus vite quand même) et le bassiste officie également dans Angmar, très bon groupe de Black Français (Zurück in Die Unterwelt bordel !!!!). J’avais pas mal écouté Blood for the Bloodking à l’époque, mais je t’avoue que j’ai pas pris le temps de réviser le truc, d’autant plus que, depuis ils ont sorti un autre album. Tout ça pour te dire que je serai pas foutu de citer un seul titre qu’ils ont joué. En revanche, ça démarre sans prévenir, avec toute la lenteur qu’on leur connaît, et je pensais qu’ils étaient encore sur les balances, mais le chanteur débarque au bout de quelques minutes et nous balance ses fameuses vocalises à la limite du « lyrique » (les auditeurs comprendront ce que je veux dire je pense), dans un ton totalement lancinant et possédé par le Dieu du sang ! Car oui, le sang pour le roi du sang, titre de leur premier album, pose directement cette base d’imagerie grandiloquente, à leur façon, dans la poisse d’une cave humide, le houblon imbibant la pièce. Et leur Doom transcendé par cette voix royale justement, le genre de truc qui te donne envie de t’ouvrir les veines juste pour en emplir une coupe en honneur au roi du sang arrrrrgh. Bon alors ok, je suis influencé par le titre du premier album, mais je le ressens comme ça, et je pense qu'on peut s'approprier une oeuvre quelle qu'elle soit. Après sache que les paroles et moi, dans un groupe ça fait quand même deux. Bon sinon, ils annoncent leur dernière chanson alors qu’il ne s’agit que de la quatrième…Je me dis que c’est une blague quoi…. Et puis heureusement, ils enchaînent avec une, puis deux chansons, avant de finir sur un rappel ! Ouf ! Alors je sais que ça dure 8-10 minutes en moyenne aha, mais vu la longueur du set des premiers groupes, j’aurai trouvé ça un peu exagéré de raccourcir le temps de la tête d’affiche… Enfin bref, pour l’anecdote, ça devait faire depuis février et le No Compromise After Party que je n’étais plus sorti en sueur comme ça et avec autant de noeux dans les cheveux d’un concert…Qui aurait pu croire que c’était à une date de Doom (fin…un groupe de Doom sur quatre finalement). Et faut dire aussi que je parlais de lenteur, mais en fait, ils savent excessivement bien doser les passages plus rapides et leur feeling très lent sur d’autres passages. Et ça c’est bien bien fat en tout cas !
En gros, vraiment une claque incroyable, comme je me l’imaginais, mais en mieux éhé. J’en avait tellement entendu parlé, j’avais tellement adoré le premier opus, que ce soir fut vraiment une sacrée date qui valait, avec TBDLB, bien plus que 5 euros vu la qualité du Doom qu’ils nous proposent.

    C’est pas tout, mais cette lourdeur me rends tellement moite et poisseux qu’il est grand temps de repartir, le premier album et la première démo en main, la poisse dans l’âme et le sourire aux lèvres.

    Un groupe à voir d’urgence, deux premières parties sympa malgré quelques défauts qui auront pu me faire tiquer, mais pour une fois, un public vraiment cool (en même temps, il y avait pas de Black Metal, donc ça évite la masse de cons qui se baladent dans ces concerts), de la bière à profusion, des bonnes personnes à mes côtés et une ambiance pas loin de me rappeler la divine époque de la chimère ! J'ai peut-être fait ce Live Report encore plus à l'arrache que d'habitude, mais sache que j'ai vraiment pas le temps aujourd'hui. Et une Live Report une semaine après, c'est vraiment inutile car plus assez frais.

    Merci à la salle qui nous proposent vraiment de super dates, de super bonnes bières, merci aux groupes présents et aux bons gars qui se sont déplacés!


    Prochaine étape : No compromise Fest dans deux semaines !!! Histoire de se prendre de bonnes claques heavy/black/speed/thrash en pleine gueule

dimanche 11 septembre 2016

Mutilation Rites + Wiegedood + Zardens @ Magasin 4 (Bruxelles) 10/09/2016


    A peine remis de la claque au Liverpool qu’il faut enchaîner avec cette magnifique affiche du Magasin 4 à Bruxelles. Je t’avoues que ça faisait une paye que j’y avais pas foutu les pieds (la dernière étant Cult of Fire en Décembre 2014 ). Par chance, un ami s’est proposé de conduire et ça m’arrange pas mal (putain de semaine sur Paris….), d’autant plus qu’on ouvre les Affli triple à l’arrière et, durant la dernière heure, la soirée commence déjà fort…à 17h. Pour une fois, pas trop de bouchons ni de travaux (ouais, parce qu’en Belgique, t’as autant de travaux sur l’autoroute que de mouches à merde autour de Michael Vendetta) et on profite d’un Macdo Top Budget arrivé sur place. Malgré tout ça il n’est que 19h30 et la salle ouvre dans 30 minutes alors on décide de s’arrêter digérer avec une bonne Jupiler dans un bar/restaurant. Putain on est tombé sur une sorte d’Afrique délocalisée avec des clips en mode Pascal Obispo noir sur fond de Frankie Vincent. Avec une carte vieille de 15 ans bourrée de fautes d’orthographes et dont la moitié des bières sont pas en stock e te vendant la qualité du rade grâce à des termes bidon comme "festival des cannes"... Sans compter qu’on a été reçu comme des colonisateurs. Et après on nous parle de s’ouvrir à d’autre culture. Lolilel…

    M’enfin, il est temps de retourner fouler la fosse du Magasin 4, salle ô combien chère à mes oreilles pour ces dates magiques auxquelles j’ai pu assister par le passé. Bizarrement, le lieu me semble plus petit que dans mes souvenirs, mais je pense qu’ils ont rapproché les grilles sur les côtés de la salle. Point positif : une sortie pour les fumeurs proposée à droite dans la salle, ce qui évite de s’entasser devant. Parce que là, on est loin d’être dans un bar comme là où j'ai été la veille. Ici, c’est une capacité de 300 personnes facile. Par contre, la musique de fond est quand même ultra forte. Je fais pas mon fragile hein, mais un iota en dessous ça passerait crème. Et puis la chaleur constante qui me fait me sentir comme un vieux bédouin en plein accouplement avec sa chamelle sous le soleil du Sahara. Bon, et puis histoire de bien démarrer la soirée, je me rends compte que je n’ai plus mon portable… Il s’avérera par la suite qu’il est tombé quelque part dans la salle et j’attends de leurs news pour le récupérer.

    Bref, je m’étends un peu sur le lieu mais passons au réel intérêt de ce blog (enfin… si intérêt il y a), et c’est à Zardens de commencer. Je les avais loupés fin Août, ils étaient passés avec Antilife au MPC Apache, bien bonne petite salle punk, et j’en avais entendu que du bon suite à ça. Bon malheureusement, je fus loin d’être aussi emballé. Alors je ne sais pas si c’est à cause du son excessivement fort de la salle ou si c’est le son de la basse mis bien trop en avant à tel point que la guitare m’a fait l'effet d’un grésillement dans le fond (une décision de l’ingé son ? Du groupe ? Quid du Magasin 4 en somme !)… En tout cas, ça m’a un peu laissé de marbre. Pourtant les mecs ont l’énergie qu’il faut, le chanteur étant vraiment charismatique (un mix entre les chanteurs de Primordial et Behemoth aujourd’hui pour le look) avec une voix pas loin de rappeler le mythique Deathcrush (dont je ne te ferai pas l’affront de citer le groupe…Auquel cas barre-toi tout de suite de cette page). Et c’est justement ça le très bon point du groupe. C’est con parce que je ne peux m’empêcher de penser que leur Black laissant poindre une touche de Death dans le feeling regorge de bonnes idées. Mais quand le son veut pas…. Du coup je me suis senti totalement neutre vis-à-vis de Zardens. Mais j’espère les revoir sur une affiche avec un meilleur son. Par contre, si c’est de la décision du groupe cette basse trop en avant, ça risque d’évoluer en rejet total.

    Un petit tour aux chiottes pour vidanger et constater que leur état est toujours en gros mode squat punk, et c’est au tour de Wiegedood de fouler les planches du Magasin 4. Groupe dont je t’avais déjà parlé ici-même lors de leur excellent passage au Throne Fest d'ailleurs et que je me réjouissais de revoir ce soir. Mais j’appréhende légèrement avec la qualité sonore ultra forte de la salle. La recette est assez simple : le groupe jouera une fois de plus leur premier album dans l’ordre. Parfait pour le fan que je suis. Et force est de constater que le son est juste parfait ! Rassuré, je constate aussi que le volume maximal que l’ingé son nous propose sied parfaitement au Post-Black de ces Flamands. Imagine un peu l’introspection d’un groupe de Post-Black à la Regarde les hommes tomber, Déluge ou The Great Old Ones, sans le côté Postcore tellement à la mode dans ce genre de groupes, avec la violence d’un groupe de True Black. Ça alterne entre passages survitaminés par un batteur inhumain sur fond de guitare au riffing mélodique, juste ce qu’il faut pour te prendre aux tripes (putain le passage lead sur Kwaad Bloed !!!!) et break plus calmes (j’en veux pour preuve simplement la première chanson et ses 13 minutes de jouissance auditive totale arrrrrrgh !! Si je pouvais juter des oreilles, j’aurais inondé la salle).  Bref, si t’as aucune idée de ce dont je parle, il est CAPITAL de te mettre à écouter du Post-Black. J’aurai aimé être surpris par une nouvelle chanson (le second album sort en février), mais malheureusement on se contentera du premier opus en entier. Ce qui est tout de même magnifique en soit. Et puis regarde ce chanteur vivant le truc comme jamais, à se démolir les cordes vocales pour nous assaillir de hurlements viscéraux, éraillés et crachant jusqu’à en vomir. Et puis cette dernière chanson avec ce « Bearer of Scythe Come » scandé tel un hymne à la douleur, juste avant le final de l’album et la voix qui nous parle en une sorte de dialecte russe sur fond de guitares mélodiques. AAAAAAAARGH mais moi je me relève pas après un truc pareil!! Un mix parfait entre l’introspection, la violence, la mélodie et l’élévation. Bien que ce terme soit devenu un lieu commun dans la scène car utilisé par beaucoup de petits branleurs qui ont découvert Metallica à 18 ans, je ne peux m’empêcher de dire que ça m’a totalement transcendé. Du coup c’est sans y réfléchir à deux fois que je me rue sur leur stand pour acheter la version vynil de De Doden  Hebben Het Goed. D’ailleurs, c’est très plaisant de voir la ruée du public vers le stand juste après le concert. Comme quoi, il y avait pas photo : ils ont plus que convaincus !

    Du coup, dur de se remettre de la claque Wiegedood, il est nécessaire de prendre l’air. Mais à peine le temps de respirer toute la nicotine de mon tube à cancer que Mutilation Rites entame déjà leur set. Putain du calme, faut un peu de répit pour mes oreilles les gars ! Du coup je t’avouerais que j’ai quand même laissé passer 1/3 du concert avant de rentrer voir un peu le truc. Pour l’anecdote, sur l’event, on te vend ça comme du Black/Doom/Crust. Alors je comprends pourquoi il y a autant de punks dans la salle. Mais du vrai punk attention, pas de la petite tapette qui se la joue en mode veste de clodo mais va bouffer chez Macdo. Par contre, je ne comprends pas le côté crust du groupe. Ou alors c’est parce que je suis assez peu friand de ce genre de scène. Cela dit, Mutilation Rites, c’est un peu une sorte de Deah/Black ultra lourd avec des putain de passages Black/Thrash et un feeling punk vraiment pas dégueu. J’ai quand même mis un temps avant de rentrer dans le concert mais putain que c’était cool ! Pas non plus mon concert de l’année, mais une surprise pareille, ça ne peut que me réjouir. Le son du Magasin 4 toujours aussi fort, mais curieusement, depuis le groupe précédent, ça ne me dérange absolument pas et tu ne peux que te sentir sombrer dans ce marécage poisseux et dégueulasse qui t’aspire comme la bouche d’une salariée du bois de Boulogne. Non mais sérieux, cette crasse c’est assez inhumain. J’ai l’impression d’entendre du Necrowretch en mode keupon avec la lourdeur d’un Immolation. Et puis l’alternance des deux voix est tout bonnement parfaitement bien dosée. Une très bonne découverte donc, qui mérite que je creuse un peu la discographie de ces New Yorkais.

    En résumé : de l’attente pour Zardens qui devra me convaincre une autre fois, une jouissance totale pour Wiegedood, une découverte monstrueuse pour Mutilation Rites, un son vraiment très fort comme toujours mais qui passe crème pour ce genre de trucs, un public qui, pour une fois, ne m’a pas énervé plus que ça (putain une chronique sans râler sur les gens….C’est unique je crois) et où tu croises autant de keupons que de mecs au backpatch Baise ma hache ou Peste Noire (et oui, le métissage des cultu…Ah bah non en fait) et un super moment passé dans une salle comme il nous en manque dans la Nord.

    Merci à l’orga, aux groupes, à la salle (et aussi de m’avoir retrouvé mon téléphone aha) et aux gens qui ont fait le déplacement pour une date de tueur !


    Prochaine étape…Pas encore décidé mais y’a du Doom la semaine prochaine à El Diablo…A réfléchir. Sinon le No Compromise Metal Fest approche à grand pas ! Venez nombreux, il reste des places en vente, il FAUT soutenir David et Christine plus que jamais les gars ! Ils le méritent amplement !!!!!

samedi 10 septembre 2016

El Cam + Luda @ Le Liverpool (Valenciennes) 09/09/2016


    C’est pas faute d’enchaîner quelque peu les concerts, mais comme j’en ai jamais assez, il faut en plus que le pote m’embusque à l’arrache dans un truc gratuit 2h avant que ça commence. A savoir ici, deux groupes bien de chez nous qui nous proposent, à leur manière, une approche de la lourdeur à faire passer une canicule dans une maison de retraite pour une sinécure. Et c’est donc au Liverpool que ça se passe, un bar bien sympa qui propose, en plus de bonnes bières belges, une scène petite mais suffisante pour la soirée, et une console d'arcade ultra rétro qui permettra à ces deux messieurs m’accompagnant une initiation à des jeux tels que Street Fighter 2 ou Metal Slug X.

    Ayant patienté assez longtemps, le premier groupe se met en place avec 1h30 de plus que ce qui était prévu. La classique dans le Nord mais, comme je l’ai dit dans d’autres LR, ça ne me dérange absolument pas. El Cam pose directement les bonnes bases : un Stoner ultra inspiré par les maîtres dans le genre, Kyuss, en plus Metal cela dit. Pour l'anecdote, le mec qui a fait leur T-shirt n'est autre que CLLK Artwork, le même gars qui a créé la couverture de mon bouquin (tu l'as vu le placement produit!). Bref, les deux uniques membres maîtrisent super bien leur truc et savent où ils veulent aller, et c’est pas le côté totalement instrumental du groupe qui me dérangera. Non, le seul hic, c’est le son de batterie, vraiment trop en avant. Alors ok, dans les bars en général, le son est pas dans les potards non plus, mais au Liverpool, on s’en contrefiche des voisins et le but est peut-être bien de te faire vibrer les tympans jusqu’au saignement. Alors je n’y vois aucun inconvénient, mais le souci, c’est que la guitare était un poil en retrait pour le coup. Mis à part ce petit bémol, ça fait vraiment plaisir de voir un groupe du coin tapant dans ce style et qui s’appelle pas Glowsun, ni ne joue 10 fois par an sur Lille. Et puis imagine-toi qu’il n’y a pas de bassiste alors que les mecs te tapent un Stoner au son ultra louuuuuuuurd. Comme quoi, pas besoin de se casser le cul, parfois la guitare se suffit à elle-même, et c’est vachement cool de voir le rendu live avec uniquement deux mecs sur scène. 

    A 1/3 du concert, les lights s’éteignent et on se retrouve avec un jeu de lumières multicolores et épileptiques. Putain manquait plus que ça et là, le concert, bien que local, te prend au tripes comme jamais. Je sais pas si c’est mon foie qui parle, mais j’en garde un putain de souvenir. Mention spéciale à l’une des toutes dernières chansons ultra énergique qui te fout une patate telle que je me demande pourquoi ce genre de groupe n’est pas programmé au Hellfest. Parce que pour proposer des premiers groupes déjà signés sur un big label ou se taper des reformations moisies (#Mutiilation), ça sait y faire, mais quand il s’agit de soutenir la vraie scène Underground de France, celle qui se sort les doigts du cul et a quand même du bon potentiel on peut toujours attendre. Et heureusement qu’il existe tant de bonnes dates dans le coin ainsi que des groupes qui sont extrêmement agréables pour les cages à miel. Et puis je sais pas, dans le Stoner, y’a ce petit côté Route 66 et Whisky que t’as pas dans les autres sous-genres, avec ces effets wah-wah et les 666 pédales d’effet du gratteux. Bon et puis ce que j’ai énormément apprécié (pour certain ça ne sera qu’un détail), c’est ce côté « on ne se démonte pas » quand le batteur perd ses baguettes à deux reprises aha. Limite si tu fermais les yeux, tu n’y faisais absolument pas gaffe. Bon je vais arrêter là pour El Cam car je pense avoir tout dit. 

    Un très bon groupe de Stoner à soutenir, qui change des énièmes concerts vus 10 000 fois dans le Nord, une patte très Kyuss-Style adaptée à leur sauce (plus de violence par moments), petit bémol pour le son trop fort de batterie, mais un putain de concert de prêt d’une heure ! A ne pas louper la prochaine fois qu’ils passent près de ton bidonville.

    Entre deux, nous aurons eu le temps de rhimbiber notre foie et d'entretenir le cancer broncho-pulmonaire. C'est ultra cool de rencontrer aussi un gars qui était au Throne Fest et fan de Plaga avec qui tu peux parler NSBM sans tomber dans la mentalité salace ni dans celle un peu conne aussi des antifas! Bref, sans transition : il y avait aussi une promo sympa (enfin...qui aurait pu l'être) au bar. 6 bières + 1 T shirt = 18 euros. Seulement voilà, le souci c'est que c'est pour de la Corona. Je n'avais jamais goûté et, sous la pression de Monsieur Je Chronique Chez Horns Up, je me suis retrouvé contraint d'en boire une... Eh bien franchement, j'étais beaucoup plus heureux quand j'en ignorais encore le goût. Vite, une Westmalle pour rattraper le coup et c'est parti pour le second et dernier groupe de la soirée.

   Luda, en provenance de Noeux-les-mines. 62 represent ! Et là mon gars, t’auras une toute autre approche de la lourdeur. Car si El Cam t’écrasait tel un éboulement de roche en fusion sur la gueule, Luda te retourne le cerveau à grand coup de Postcore influencé Sludge assez violent mais d’une lourdeur vraiment éprouvante. Et ce n’est en rien négatif. Imagine un peu la patte Neurosis pour ce côté dichotomique « passages atmosphériques/gros bulldozer dans la gueule » sur fond de feeling très Post-Metal finalement. En fait, ça me fait aussi pas mal penser à tous ces groupes hype en ce moment dans la scène Post-Black Metal comme Regarde les hommes tomber ou Wiegedood, mais sans toutes ces fioritures Black Metal en fait. 

    Faut dire aussi que dans la scène, c’est un peu la mode de se la jouer Post-Black/Postcore/Screamo à lunettes.  Mais si le public et les « journalistes spécialisés » se la jouent branlette intellectuelle quand il s’agit de ces groupes (Metallianus ?), j’avoue être totalement sous le charme de ce genre de truc. Et ce n’est pas Luda qui réussira à réfuter mon avis là-dessus. Putain mais regarde-moi ces trois gratteux (notification de mes recherches internet, en fait il s’agirait plutôt de deux guitares et de deux basses !!!) et ce chanteur possédé à la dégaine purement Rock. Il m’a pas mal fait pensé au chanteur de Noise Emission Control pour son attitude d’ailleurs et, dans ce genre de trucs, c’est vrai que ça passe crème. Le truc cool aussi (qui rejoint ce que je disais plus haut d’ailleurs), c’est tous ces passages en chants clairs qui transcendent le Postcore de Luda, pour le faire s’élever ultra high high high. Perso, je me suis carrément retrouvé en plein maelstrom apocalyptique durant un instant, occultant totalement Valenciennes et sa populace de BC BG. Mention spéciale aussi au batteur avec son putain de tatoo de bélier. Comme quoi, pas besoin de jouer du Black Orthodoxe mes couilles pour être intègre. Et puis aucun membre du groupe au cheveux longs, ce qui prouve qu’il n’y a pas besoin de se la jouer hardos pour envoyer du très très lourd. Et putain, je me rends compte qu’en fait, c’est ultra fat d’avoir un groupe d’une telle qualité à Noeux-les-mines quoi ! Vraiment la bonne surprise de ce soir. 

    Bon, par contre (ah oui, tu m’avais pas encore vu râler jusque là, et pourtant….), y’a toujours un mec ou deux qui n’est franchement pas à sa place dans un concert. Alors quand c’est juste une histoire de look, ça me dérange pas, ça me fait même plaiz de voir un gars en mode costard-cravate qui vient à un concert de Marduk. Mais quand le comportement suit pas du tout avec la démarches d’un groupe en concert, d’autant plus quand c’est pas, mais alors PAS DU TOUT assumé comme les deux gars dont je vais te parler, ça ne peut que me hérisser les poils de cul. En gros, je sais pas d’où ils sortaient, mais t’avais deux sortes de mini punk à la fin du concert, venus nous faire une sorte de pogo en mode punkachien mais alors ultra gentillet. De une, ça ne suivait pas du tout avec la musique surdimensionnelle de Luda, et de deux, mais vu la dégaine des mecs, faut assumer un peu et pas le faire en mode « on est tout gentil ». Perso, ça m’a fait cet effet, comme si un fan de Hardcore poussait son voisin en s’excusant parce qu’il lui à frôlé le bras. Je sais pas, y’a un moment il faut un peu s’assumer et arrêter d’être là parce qu’il y a de la lumière et que c’est gratuit…

    Enfin bref, du coup je suis super content d’être venu ce soir-là, soutenir deux groupes locaux qui méritent une place de choix au sein de la scène actuelle. Ca fait plaiz de voir deux pareilles conceptions de la lourdeur.

    Merci à la salle et leurs magnifiques bière, merci à Monsieur Doomovich pour l'invitation à l’arrache, merci à El Cam et Luda qui m’ont impressionné ce soir, et merci à l’orga (si orga il y avait aha).


    Prochaine date, eh ben aujourd’hui même, car Wiegedood passent sur Bruxelles en compagnie de Zardens et Mutilation Rites.

    Ah oui je t’avais pas précisé, mais entre-temps j’avais été ramener mon cul au dernier moment le Samedi au Fall of Summer. Grosse claque, super cadre, super découvertes (Goblin quoi !!! Et Skepticism !!!), mais honnêtement, j’avais une flemme monstrueuse de taper un live report. Donc osef, c’est mon blog, si j’ai aucune envie de me bouger j’écris pas pis c’est tout.

    Au plaisir d’en croiser certain aux prochaines dates. Restez intègres, only live is real !