Ils en auront eu des couilles Spits Asso ! Tu n’es pas
sans savoir que ce haut lieu des concerts lillois connu sous le nom de La
Chimère a fermé il y a quelques années. Suite à ça, les gérants ont du se
démerder pour trouver d’autres salles et c’est sous l’impulsion de Staif qu’est
né Spits Asso. Leurs premières dates furent organisées à La péniche de Douai
(anciennement localisée à Valenciennes) et aura vu passer notamment Crowbar
(rien que ça !). Du coup, une salle à 5 minutes de chez moi, j’étais en
pleine joie. Oui, mais c’est sans compter la mentalité pitoyable des patrons qui
n’ont jamais su gérer leurs affaires. Résultat : Spits se retrouve à la
rue. Ne baissant pas les bras, les gars se démènent et trouvent une salle à
Roost-Warendin (petite bourgade collée à Douai) avec une capacité intéressante.
Rebelote : problème et suite à une histoire de préemption, ils se
retrouvent baisés…. C’est alors qu’est arrivé la lumière, celle du Red Studio,
dont j’avais entendu parler il y a deux ans avec un concert de lancement auquel
je n’avais pas pu participer, mais depuis, silence radio. En fait le truc fait
studio et salle de concert, mais apparemment, aucune orga n’a été branché sur
la salle. C’est donc un certain soulagement que de voir que Spits se retrouvent
ici-même !
Bon alors, autant te prévenir tout de suite, je ne vais pas
chroniquer tous les groupes de cette soirée. D’une part pour une raison que je
t’expliquerai par la suite et d’autre part car je venais surtout voir Noise
Emission Control.
Bref, arrivés en retard, nous voici sur la fin du premier
groupe : Third from the sun. Quand je dis la fin, ce fut vraiment deux
chansons donc je ne pourrais pas t’en parler ici. Les mecs officient dans un
rock/metal somme toute classique, mais j’ai pas tellement eu le temps de juger.
En revanche, le second groupe, Oruga, je les attendais plus
particulièrement, les ayant déjà chroniqué en ces pages. Dans mes souvenirs, ce
qui avait fait défaut avec ce groupe, c’était le chant et la statique des autre
membres. Eh bien force est de constater que cette fois-ci, leur Doom/Sludge
aura fait mouche et m’aura beaucoup plus convaincu ! En effet, le chanteur
m’a fait une bien plus forte impression. Je parlais d’un manque de nuance à la
date avec Conquerors, mais ce soir, exit ce genre de "soucis" car ils n’avaient
pas leur importance pour apprécier le style du groupe. Alors, je pense que le
son à beaucoup joué. En effet, le Midland, bien qu’ayant subi de nettes
améliorations, n’est pas un modèle d’accoustique idéal. En revanche, au Red
Studio, non seulement t’as une capacité vraiment super pour une salle
intermédiaire dans le Nord, mais l’acoustique y est simplement géniale !
Et du coup, pour en revenir au groupe, leur son monolithique m’a vraiment
convaincu, tel un Tank t’écrasant, broyant chacun de tes os jusqu’à réduire ton
crâne en bouilli, suffoquant dans la poussière et dégobillant tes tripes (pour
le côté bien sale du son comme il se doit de l’être dans ce genre de styles).
Sûrement leur côté Doom ultra poussé, car je trouve qu’ils n’ont de Sludge que
la voix et le son d’ensemble. Enfin….Les étiquettes c’est aussi bien aléatoire
selon les personnes (à moins que t’ais un ego assez surdimensionné pour penser
détenir l’ultime vérité stylistique).
Je conclurai donc en précisant qu’il ne faut pas toujours rester sur une impression mitigée pour un groupe, la preuve en étant Oruga ce
soir !
Alors j’en vient à l’anecdote qui me fait t’expliquer
pourquoi j’ai du louper quelques groupes. Eh bien, vu que je n’avais absolument
personne pour garder mon petit bison de 4 ans et demi, j’ai décidé de l’emmener
voir le début du concert. Bon, si ça avait été du Black Satanique ou du Brutal
Death, ça l’aurait pas fait. Tout comme si le concert avait été cher et
loin de chez moi. Mais pour le coup, les pentacles étaient en parfait alignement
car 10 minutes de route, car rock/metal/punk soft (pour les premiers groupes,
mis à part Oruga) et car PAF libre. De ce fait, faut quand même admettre que
son premier concert metal ça m’a rendu tout chose aha. C’est vrai quoi, c’est
un peu touchant, surtout quand je vois à quel point il a bien aimé éhé. Et
d’ailleurs, je ne sais pas si c’était fait exprès, mais j’ai bien vu 5-6 gosses
tout juste plus grands que lui ce soir-là.
Et si je parle de ça maintenant, c’est surtout parce que les
Disgrace ont tellement envoyé que même mon tio à bougé son boule dessus éhéhé.
Les mecs te jouent un mix entre metal et punk somme toute classique mais putain
d’efficace !!! Après, je t’avoue que je connais vraiment très peu cette
scène donc je n’ai aucune référence sous le coude. Il y a quelques passages qui
m’ont pas mal fait pensé aux Noise Emission Control. Et d’ailleurs, le groupe
vient aussi de Douai ! Comme quoi…. Ehé ! D’ailleurs ils ont fait
monter Dany, le gratteux de NEC pour chanter sur une chanson, et c’était
peut-être même le point culminant du concert. Petite anecdote
sympathique : les gars sont pro et ont sûrement dû rouler leur bosse au
sein d’autres formations, car quand tu vois la moyenne d’âge ! Les gars
ont pas moins de 40 ans et ont la patate ! Mention spéciale au bassiste,
peut-être le plus âgé du groupe, vraiment à fond du début à la fin. Et puis ce petit passage repris d’Everybody
Need Somebody en final fut des plus appréciable ! Rien de plus à dire
dessus, si ce n’est qu’après Oruga, ça m’a fait l’effet d’un bol d’air frais,
histoire de s’aérer le cerveau avant le Stoner enfumé des groupes suivants.
Et malheureusement, c’est à ce moment-là que j’ai dû rentrer, aie aie aie. Bon alors j’ai maté deux chansons de Spiritual Driver. Ça
m’a ultra botté ! Du peu que j’en ai vu, je les ai trouvé vraiment rock’n
Roll dans leur Stoner (plutôt éthylique qu’enfumé d’ailleurs), le son juste
parfait pour ce genre de groupes et une voix qui gère, avec sa propre
personnalité tout en respectant les codes du Stoner. Je ne peux malheureusement
rien dire d’autre. J’espère juste pouvoir les recroiser au détour d’une affiche
nordiste, car ça m’avait l’air tout bon !
Je reviens donc pendant Glowsun, le temps de rentrer, mettre
le tio au pieu et briefer la maternelle sur la soirée. Me voici de retour donc
au début du show de Glowsun, mais le temps de retrouver les potes, s’en rejeter
une dans le gosier etc…. Je me rends compte que le temps passe trop vite. Bon
après, il s’agit d’un groupe que j’ai déjà vu 5-6 fois. Et encore, tu les vois
vraiment régulièrement sur Lille, donc faudrait pas frôler l’indigestion. Du
coup, ce n’est que partie remise car je pense que je les recroiserai forcément
au détour d’une date nordiste.
Mais maintenant faut parler sérieusement. Car si les
premiers groupes m’ont laissé une bonne impression, là on parle d’autre chose.
Du véritable caviar à côté de ces amuses-gueules 4 étoiles. Noise Emission
Control est un groupe de Douai donc, existant depuis une bonne dizaine
d’années. C’est d’ailleurs il y a dix ans que je les ai connu, en parallèle de
ma découverte du metal extrême, alors que je n’étais encore qu’un simple lycéen
se préparant au Bac. Une fête de la musique et HOP ! Le groupe m’a
directement convaincu, à tel point que je les avais fait ouvrir lors de ma
seule expérience d’organisateur de concert. Ça faisait bien deux ans que je n’avais
pas pris le temps d’aller les revoir et c’était totalement l’occasion ce soir,
à l’occasion de la sortie de leur nouvel EP : Désordre et mépris. Alors
rentrons dans le vif du sujet. La foule se rapproche et, si jusqu’à présent, le
public était assez disséminé entre l’extérieur et les concerts, on se rend bien
compte qui mettra tout le monde d’accord aujourd’hui. Les mecs sont assez
réputés dans le coin finalement, mais bizarrement, rameutent pas tellement de 20-30
ans. Le souci, c’est qu’ils sont trop punk pour les auditeurs de metal et trop
metal pour ceux qui écoutent du punk. Alors forcément, la jeunesse à du mal.
Perso, jamais eu de souci à apprécier leur High Energy Rock de bonne facture.
Jamais un style n’a aussi bien porté son nom qu’avec Noise Emission
Control ! Tout au long de près d’une heure de concert, on aura droit à un
groupe ultra motivé, un batteur juste totalement fou et concentré à la fois sur
sa batterie, un bassiste en pleine dégaine de fan de Stoner avec sa grosse barbe, un guitariste ultra
expressif et un chanteur….Diable ! Quelle énergie !!! Je ne sais pas
si c’est parce que je ne les vois que tous les deux ans, voire une fois par an,
mais ce concert m’a paru surpasser absolument tous les autres (et qui aurait
cru que ce fut possible ??!!!). Ce qui est assez génial dans ce genre de
salle et avec ce genre de groupes, c’est qu’il y a une interaction avec le
public juste phénoménale, sans tomber dans un quelconque cliché du gros groupe
qui demande des Wall of Death (Black Bomb A ??? aha). Non, là il s’agit
surtout d’un chanteur en sueur dès le premier titre, se baladant constamment
dans le public, faisant chanter les mecs qu’il voit motivé sur des refrains
accrocheurs et bourré de testostérone. Et quelle comportement Messieur-dames ! Quel soif d’en découdre avec…Eh bien avec rien en particulier,
juste au service de la musique, de l’énergie, du riff qui fait mouche sur fond
de rythmique basique mais tellement efficace car bien incisive et chaque frappe
te laissant un arrière-goût de marteau-piqueur burinant directement dans ton
crâne. Aaaaaargh moi je deviens totalement taré !! Surtout quand tu
entends tous les hymnes phares du groupe ainsi que de nouvelles chansons tout
aussi efficaces ! Putain mais moi quand j’entends Aigri balancé à même pas
la moitié du concert, je deviens totalement taré. D’ailleurs ça m’étonnais car,
dans mes souvenirs, ils la jouaient plutôt vers la fin. Mais ça
laisse présager un final encore plus fou donc ! Nous auront également
droit à la démoniaque et possédée Lucie ("laisse Lucie faire laisse faire
Lucifer" éhé) qui me retournera totalement le cerveau. Peut-être car cette
chanson est plus mid-tempo mais son riffing aurait totalement sa place dans
une chanson de Stoner ! De toutes manières, quand je parle au chanteur je
comprends bien la foultitude d’influences dont le groupe peut s’inspirer, en
assimilant les codes pour en extraire la substance qui se résume à une violence
condensée comme jamais dans un groupe de ce genre. Matérialiser passe toujours plus que bien également, tout comme l'excellent nouveau titre : Désordre et mépris. Et puis ce final qui, en
effet, enterre totalement Aigri, car l’enchaînement Tu t’affoles/Crève (chanson
que je ne connaissais pas encore à vrai dire) est tout simplement magistral. Un
peu l’impression de me rouler dans des couilles de taureau, me prenant des jets
de taurine directement injectés dans les veines. Et pour rebondir sur cette
scabreuse métaphore, je conclurai en t’assurant que jamais un groupe de
Thrash, de Black/Thrash ou de Death old School n’a su me foutre une patate
pareille. Eh oui, carrément ! Alors si t’as jamais eu l’occasion de voir
le groupe Douaisien, ne cherche plus, fonce et prépare tes esgourdes,
attends-toi à une déferlante d’adrénaline auditive. Et plus que ça :
physique aussi, car aujourd’hui je douille à mort sur les cervicales. Je te
raconte pas, même au No Compromise je ne m’étais pas autant déchaîné… Et puis,
ça fait un plaisir immense d’entendre Fred me dédicacer une chanson…Un grand
moment d’émotion éhé.
Un immense merci aux groupes qui ont joué ce soir (désolé à
ceux que je n’ai pas pu chroniquer du coup), au public qui s’est bougé le cul
pour cette date vraiment cool, aux potes qui ont répondus présent pour cette
date et surtout à l’association qui, contre vents et marées, a su garder le cap
et s’en sortir !!!!
Ma prochaine date devait être ADX et Vulcain au même
endroit, mais je suis absolument dégoûté et déprimé de voir que c’est Sold Out….Et dire
que je pensais prendre mes préventes la semaine dernière, j’ai carrément zappé…Outch….Ça
fout le bad en tout cas…. Bref, à la prochaine !
ONLY LIVE IS REAL !!!!