dimanche 15 janvier 2017

Black Death Invasion Part III @ El Diablo (Lille) 14/01/2047


    Ce que j’aime ces week-ends où je peux me taper deux concerts d’affilé. Ce soir, j’hésitais avec une date bien plus salivante en Belgique mais finalement, me voilà optant pour ce concert quasi local sur Lille dans une salle qui me plaît, en compagnie de personnages au verbe haut et à la personnalité forte.

    Ne pouvant décoller avant 19h (ben oui, y’en a qui bossent les samedi), je loupe le premier groupe qui était Cryptogenic, et j’en suis désolé, non pas parce que ça avait l’air bien, mais tout au contraire histoire de rire un coup.

    Metrydia a déjà attaqué lorsque nous descendons prendre la première bière et, dès le début, je sais que je n’aimerai absolument pas. Les gars officient dans un Black/Death à la voix de corbeau asthmatique qui insupporte au possible, reprenant tous les codes classiques de ce genre de truc, mais sans intérêt. Il y a tellement de groupes interchangeables aujourd’hui, surtout dans le Black, mais alors là, ça m’a vraiment fait ni chaud ni froid. Le seul truc que j’ai trouvé raccord, c’est le look des mecs en fait aha. Avec un chanteur tout droit sorti de l’asile et chaque membre du groupe habillé d’un T shirt blanc déchiré, le corpse paint ultra blafard. Du coup, manque plus qu’à trouver la recette qui marche…Ou splitter, c’est selon.

    Bon alors faut aussi savoir que j’en attendais absolument rien de cette date et que j’y allais surtout pour voir les potes (mon petit Ulf !), mais bon, toujours curieux de découverte, je me poste devant Epidemian, totalement inconnus au bataillon. Seul groupe purement Death de la soirée, les mecs ont pris leur pied en te balançant un gros Brutal Death flirtant parfois avec des breaks « core » en 0000 0000 0000 (les musiciens comprendront), pas trop mal placés et qui en auront fait fuir certain (alalah, le public BM de base hein ^^). Perso, bien que très classique, j’ai trouvé leur rouleau compresseur musical comme une brise d’air frais mais qui t’assomme quand même à grands coups de tabassages en règle soutenus par un batteur assez fou en fait et une technicité assez travaillée au niveau des instru. Par contre je ne vois absolument pas l’intérêt d’avoir deux chanteurs. M’enfin, ils ont l’air de s’éclater c’est le principal. Et puis au fur et à mesure du concert, tu te sens tout simplement écrasé sous un monticule de cadavres en putréfaction qui t’étouffe. Bref, de la bagarre qui tâche ton falzar de puceau, accompagné d’une technique, parfois un peu à la limite du démonstratif mais les mecs arrivent quand même à éviter ce travers. Et puis c’est un peu un détail inhérent à ce genre de trucs. Un bon petit groupe de première partie en somme.

    Sans transition, c’est au tour de Nirnaeth que j’attendais assez. Alors faut quand même que je te parles de mon rapport avec un groupe qui tourne autant dans la région. Franchement, quand quelqu’un me dit qu’il ne les a jamais vu, je me dis « autant demander à un aveugle s’il veut entendre ». J’aurais chroniqué trois ans en arrière, je les aurais descendus en flèche. Car j’ai bien dû les voir cinq fois et, à chaque fois, je me barrais au bout de 2-3 chansons, ne comprenant pas l'engouement autour de ce groupe. Et puis, un jour au Midland (l’année dernière il me semble), je suis resté…tout le concert, tellement j’avais trouvé un intérêt que j’avais occulté avant ça. J'appris par la suite que les mecs avaient un nouveau batteur depuis la dernière fois où je les avais vus, batteur qui avait officié dans un autre groupe local et m’avait assez subjugué par sa technique et sa puissance de frappe : Duwarhk. Du coup, est-ce que la batterie faisait défaut auparavant ou est-ce moi qui ai eu un déclic providentiel…La question me passe un peu au-dessus et je m’en branle un peu de la réponse. Je retiens surtout le fait qu’il est jamais trop tard pour apprécier un groupe. 

    Bref, depuis ce temps-là, je les revois encore une fois et j’apprécie encore plus, et pour être franc, ce soir, ce fut absolument qualitatif. Ce que j’aime énormément dans leur Black/Death traditionnel, c’est surtout cette alternance blast-beats et mid-tempo et, puisque je te parlais du batteur plus haut, le mec est juste ultra bourrin en fait. Alors t’en as qui jouent vite et triggent le bazar pour apporter plus de puissance. Je dis pas, ça passe, mais j’ai tendance à préférer les sons plus franc et naturels avec le temps, et c’est exactement ça avec Nirnaeth. A la fois instinctif et travaillé, sans tomber dans un Raw black inaudible et tout en restant intègre. Et puis j’adore ce chanteur, un Collin Farrel aux cheveux longs, qui a sa manière bien à lui d’occuper la scène. Je lui trouve quelque chose d’aristocratique en fait, je ne sais pas pourquoi aha. Sa voix, ni trop black, ni trop death trouve un assez bon équilibre. Alors certains diront que c’est un peu surfait. Perso, bien que pensant ça auparavant, je me rends compte que c’est tellement bien joué que finalement, ça prend facilement aux tripes, et j’en veux pour preuve cette dernière chanson ultra inspirée. Et même si t’as l’impression que les gars appliquent une recette dans la plus pure tradition, ça suinte quand même la passion et le travail derrière. Il leur manque juste un petit plus pour se démarquer définitivement et devenir un groupe qui ne fait pas que des premières parties comme c’est le cas jusqu’à présent, mais ils sont bien partis pour connaître une évolution de la sorte. Bon, je conclus là juste en disant que ça m’a fait plaisir de pouvoir chroniquer un groupe local que je détestais avant et qui m’a fait fermer ma gueule depuis 2016 éhé.

    Passons ensuite au dernier groupe de la soirée : Spectre. Belge mais francophone, ne pas confondre avec le talentueux Spektr de France. Ils auront déjà commencé lorsque je descends m’envahir les esgourdes d’un Black Metal froid et dans la plus pure tradition norvégienne. La première chanson avait l’air assez posée et mid tempo, mais la suite viendra casser ce faux avis grâce à une déferlante qui provient directement des enfers, comme si Cerbère lui-même était envoyé sur Terre afin de dévorer nos âmes de larves inutiles. Ouais, je sais, le Black traditionnel, ça m’inspire pas mal éhé. Et puis j’insiste, mais c’est tellement dans la plus pure tradition nordique, rappelant tantôt un Mayhem période Wolf’s Lair Abyss, tantôt un vieux Marduk qui aurait copulé avec un 1349 sur fond de breaks lancinants. Froideur incisive et corpse paint assez effrayant, les mecs savent en imposer et se cachent parfois derrière un mur de fumigènes qui nous laisse entrapercevoir cette aura inquiétante dégagée par leur musique. Y’a pas à dire, c’est tellement bien fait que ça marche du feu de Satan, comme si Lucifer lui-même s’était invité à Liège, susurrant à l’oreille des mecs la façon d’endoctriner la plèbe avec ses maléfices. Et puis l’effet que ça me fait, le résultat final qui me percute le crâne si tu veux, c’est que j’y retrouve autant des groupes précités que du Aosoth ou du 1349. Mais absolument pas dans la musique, juste dans l’effet qu’elle me procure. Bref, je me comprends et j’ai carrément apprécié cette découverte, même si je leur reprocherai juste une chose : c’est ces blancs entre chaque chanson. Il manquerait des transitions ritualistes ou des invocations sataniques et le truc, en plus d’éviter au public de revenir à la réalité toutes les cinq minutes, transcenderais l’ambiance que cherche à dégager le groupe. Allez, la prochaine fois j’y tiens et j’y  crois. La bonne surprise de la soirée donc, avec un nom très évocateur et qui marche du tonnerre, qui vient défourailler la chatte de ta grand-mère en mode Leatherface. Ah oui, et j’oublie mais j’en parle : pas de bassiste ce soir. Mais bon, c’est du True Black, y’a pas besoin éhé.


    Bref, en conclusion, malgré un début de concert qui démarrait pas top, un enchaînement où la qualité est monté d’un cran à chaque groupe, nous proposant chacun à leur façon une approche différente de la violence et de l’intégrité dans leur propre style. L’occasion pour moi de passer un bon moment (et j’avoue, de picoler un coup quand même aha). Et je tiens à remercier encore une fois El Diablo qui commence à devenir un second foyer les week-ends. Et bien évidemment les groupes et le public présent (bien que quelques mecs lourds de chez lourds m’ont assez hérissés le poil). 

    Et la prochaine (mais je ne sais absolument pas si je ferai un Live Report, sachant que les portables y seront interdits, et par conséquent, je ne pourrai pas trop prendre de notes), parlera de Reich et d’humanité aryenne. Le tout sur la région lyonnaise.

samedi 14 janvier 2017

Eastrain Party @ Bistrot Saint Sauveur (Lille) 13/01/2017


    Premier Live report de 2017 ! Ça faisait quasiment un mois que j’en avais pas écris et faut dire que ça me démangeait pas mal. Pourtant ce ne sont pas les occasions qui ont manqué, mais plutôt le temps. Y’a eu la Pixmas party à El Diablo juste avant Noël et une date de grind le week-end dernier qui m’aura valu d’enfin voir Brutal Sphincter

    Mais rentrons dans la vif du sujet avec ce concert au Bistrot de Saint So qui promet de bonnes choses.
Barque ayant malheureusement dû annuler leur participation, c’est Discomfort qui ouvrira les hostilités. T’es face à une sorte de mélange entre Powerviolence et Hardcore dans une plus pure tradition mais ô combien jouissif !! A peine le temps d’entretenir le cancer du poumon que les gars t’envoient une bonne flopée de chansons dépassant jamais les trois minutes (et encore … aha) avec un son qui tâche encore plus qu’une vierge asiatique devant son premier porno scatophile. 

J’en profite pour préciser que j’hésitais un peu à faire un live Report de cette date sachant que tous les groupes officient dans un sous-genre que je connais très peu finalement, mais je me suis dit que je m’en battais les couilles car ça me faisait plutôt plaisir de taper pour une date qui m’avait énormément plu. Et puis bon…je n’ai absolument rien d’officiel donc je m'en bas la bite avec un fer à friser.

 Bref, pour en revenir aux excellents Discomfort, j’ai bien l’impression que les mecs ont été putain d’influencés par la scène Hardcore mais sans les breaks moisis qui me rebutent tellement. A la base, si tu me connais un peu, tu sauras que 60% de mes écoutes sont orientées Black Metal, mais s’il y a bien quelque chose que je ne comprendrai jamais, c’est ce rejet absolu du blackeux de base en ce qui concerne la scène à tendance « core » et tous ses dérivés, alors que, en définitive, Discomfort sont peut-être carrément plus négatifs que l’ado à lunette qui fait joujou avec son clavier dans sa chambre et vient de découvrir Infernal Circle en croyant que le Black Metal c’est ce genre de groupe moisis. Bref, je m’éloigne du sujet mais ça me semblait nécessaire de le préciser. Ah oui, et sinon, le blackeux de base adore Nails…Va-t’en comprendre quelque chose… Et justement, tu retrouves un peu de Nails dans la façon dont c’est envoyé (t'as vu la transition réfléchie as fuck!). Je sais pas mais les gars ont bien du jouer une quinzaine de morceaux en trente minutes. Et c’est bien ça qui fait leur force : aussi rapide qu’une Blitzkrieg, aussi intense qu’un nuage de Napalm. Et en parlant de ça (putain mes enchaînement sont inspirés aujourd’hui aha), ça peut me rappeler la façon de faire d’un Napalm Death ou d’un Nasum des familles, mais toujours avec cette influence Hardcore au premier plan. Franchement, ceux qui ont loupé ça ont forcément eu tort ! En plus c’est une date gratuite, comme toujours dans cette salle ! C’est peut-être aussi pour ça que je traîne un peu des pieds à chaque fois que je vais là-bas, car comme le « métalleuleux » de base est un gros con qui se plaint du prix des concerts (allez à Paris les gars vous verrez…) mais se gênent pas pour claquer 200 boules pour faire le Hellfest, ce genre de lieu ramène déjà pas mal de kékouzes… M’enfin, hier ça pouvait aller. Et puis faut dire aussi que ça me passe au-dessus le public maintenant. Sauf dans le Black peut-être…Mais y’a tellement de quoi rire…  

Enfin, au niveau du son, les gars suintaient juste une haine incomparable à base de riffs tellement lourds mais bourrin à la fois. PAF la bagarre !!! Et les gars étaient vraiment heureux d’être là franchement, et ils étaient à fond. En même temps, dans ce genre de truc, j’imagine mal les gars rester statiques éhé. Bref, je suis un peu parti dans tous les sens sur ce premier groupe mais c’est un truc à suivre de près car les gars sont juste phénoménaux !


    On retourne s’abreuver de Jupiler et parler avec deux trois potes que j’ai pas souvent l’occasion de voir, et c’est au tour de Love Sex Machine de nous retourner le cerveau, mais d’une manière absolument toute autre. Car là où Discomfort avait de quoi démolir le marbre, LSM t’enterre totalement jusqu’à la mort par asphyxie, pratiquant un Sludge Doomy d’une lourdeur sans équivoque. Et si tu penses automatiquement à Crowbar, je ne peux que t’inviter à jeter une oreille dessus expressément car on en est très très loin. Ces cris arrachés balancés comme un astéroïde qui te tomberait sur la gueule sont juste monumentaux. A l’image de la musique, avec des cris tantôt gravissimes, tantôt écorchés, tout ça me donne la nette impression que le soleil est en train de foncer sur la Terre et nous réchauffe jusqu’à ce que l'on fonde sous la lourdeur de l’astre qui nous fera juste cramer vif. C’est peut-être la bière mais voilà l’image qui me vient automatiquement en tête. Leur lourdeur est tellement intense que j’ai l’impression que la salle s’est transformée en véritable fournaise! Ce que j’ai adoré chez eux c’est aussi leur feeling sans pareil. En fait, c’est un groupe qui reprend la pure crasse d’un Sludge des plus classique, mais tellement inspiré par la scène Doom traditionnelle. Je me fais peut-être des idées mais sérieux, c’est le pur ressenti que j’ai, et ça donne un mélange juste parfait. T’as pas le temps de t’ennuyer une seule fois et ça te prend aux tripes comme il faut, voire plus. Peut-être aussi le peu de vocaux finalement qui me permet de rentrer encore plus dedans. En parlant de ça, j’ai trouvé qu’ils étaient assez bien dosés mais très peu présent, mais quand même présent régulièrement aha. Je me comprends. En bref, ça hurle quand il faut et ça en fait pas des caisse. Et pareil que le premier groupe : on voit des gars heureux d’être ici, tout simplement. Je finirai juste sur cette dernière chanson que j’ai trouvé tellement au-dessus de tout, avec son break qui reprend à la batterie, exactement le genre de choses que je surkiffe éhé. Et chose non négligeable : ils sont lillois !


    C’est pas tout, mais la Jupi fait son petit effet et je me rends compte que je reste devant absolument toutes les chansons de tous les groupes, chose plutôt rare chez moi. M’enfin, la plupart de mes concerts tapent dans le Black et, soit je tombe sur des premières parties assez quelconques, soit des groupes qui me déçoivent en concert. Du coup, dès que ça tape dans le Sludge ou la bagarre comme ce soir, ça me permet d’apprécier quand même assez bien les groupes. Parlons donc de la tête d’affiche qu’est False Light qui nous viennent quand même de Caroline du Sud (rien que ça !) ! L’occasion aussi pour eux de promouvoir leur split avec Discomfort justement !Alors tout de suite, tu ne peux t’empêcher de penser directement à Nails, mais un Nails qui viendrait de la rue. Y’a qu’à voir les deux trois gars dans le public qui en profitent pour te taper du Mosh sur les breaks. Et bizarrement, ce sont justement les breaks que j’ai pas trouvé spécialement « utiles » en fait. Disons que leur Grind/Powerviolence est tellement efficace que je me demande à quoi ça sert de ralentir le tempo aha. Et pour en revenir à ma comparaison avec Nails, c’est autrement plus efficace que ce groupe (que j’apprécie aussi cela dit) et encore plus qualitatif. Et comme Discomfort, t’as cette voix qui tire un peu sur la façon de faire d’un groupe de Hardcore, mais en tellement haineux et violent. Ce qui est assez fun, c’est de voir ce chanteur à la carrure assez soft finalement, et tu t’imagines pas qu’il peut avoir ce genre de vocaux aha. Les mecs sont, eux aussi, très motivés et je pense qu’on leur aura bien rendu. Ce genre de tabassage des familles, moi ça me fait toujours un effet monstre. Simple et efficace, avec un son assez fort (mais toujours moins qu’un truc comme le Magasin 4) à tel point que j’en ai les noyaux qui vibrent. Et puis par moment, t’es une sorte de feeling assez punk qui te sort de nulle part ! Pas besoin de tourner autour du pot : False Light, c’est juste une intense bagarre, un condensé d’hyperviolence qui emprunte aussi bien au Hardcore qu’au Grind ou qu’à leur contemporains Punks , et ça donne un groupe qui donne envie de taper du tétraplégique en se masturbant avec du gros graviers dans les mains. Saignement auditif, liquéfaction des tripes et marteau-piqueur dans ton crâne. Je pense que ça résume assez bien les choses.

    Au final, alors que je me fichais un peu de cette date et que j’y allais plus ou moins pour suivre les potes, j’ai pris juste ma première grosse tarte sérieuse de l’année avec trois groupes qui m’ont juste donné envie de fouiller un peu plus cette scène où la frontière entre lourdeur et violence est assez ténue.


Je reviens demain matin avec un petit Report d’une date assez quelconque à Lille : le Black Death invasion à El Diablo (ça fera juste le septième concert là-bas en deux mois).