Ce que j’aime ces week-ends où je peux me taper deux
concerts d’affilé. Ce soir, j’hésitais avec une date bien plus salivante en Belgique
mais finalement, me voilà optant pour ce concert quasi local sur Lille dans
une salle qui me plaît, en compagnie de personnages au verbe haut et à la
personnalité forte.
Ne pouvant décoller avant 19h (ben oui, y’en a qui bossent
les samedi), je loupe le premier groupe qui était Cryptogenic, et j’en suis
désolé, non pas parce que ça avait l’air bien, mais tout au contraire histoire
de rire un coup.
Metrydia a déjà attaqué lorsque nous descendons prendre la
première bière et, dès le début, je sais que je n’aimerai absolument pas. Les
gars officient dans un Black/Death à la voix de corbeau asthmatique qui insupporte au possible, reprenant tous les codes classiques de ce genre de truc, mais sans
intérêt. Il y a tellement de groupes interchangeables aujourd’hui, surtout dans
le Black, mais alors là, ça m’a vraiment fait ni chaud ni froid. Le seul truc
que j’ai trouvé raccord, c’est le look des mecs en fait aha. Avec un chanteur
tout droit sorti de l’asile et chaque membre du groupe habillé d’un T shirt
blanc déchiré, le corpse paint ultra blafard. Du coup, manque plus qu’à trouver
la recette qui marche…Ou splitter, c’est selon.
Bon alors faut aussi savoir que j’en attendais absolument
rien de cette date et que j’y allais surtout pour voir les potes (mon petit Ulf !),
mais bon, toujours curieux de découverte, je me poste devant Epidemian,
totalement inconnus au bataillon. Seul groupe purement Death de la soirée, les
mecs ont pris leur pied en te balançant un gros Brutal Death flirtant parfois
avec des breaks « core » en 0000 0000 0000 (les musiciens comprendront),
pas trop mal placés et qui en auront fait fuir certain (alalah, le public BM de
base hein ^^). Perso, bien que très classique, j’ai trouvé leur rouleau
compresseur musical comme une brise d’air frais mais qui t’assomme quand même à
grands coups de tabassages en règle soutenus par un batteur assez fou en fait
et une technicité assez travaillée au niveau des instru. Par contre je ne vois
absolument pas l’intérêt d’avoir deux chanteurs. M’enfin, ils ont l’air de s’éclater
c’est le principal. Et puis au fur et à mesure du concert, tu te sens tout simplement
écrasé sous un monticule de cadavres en putréfaction qui t’étouffe. Bref, de la
bagarre qui tâche ton falzar de puceau, accompagné d’une technique, parfois un
peu à la limite du démonstratif mais les mecs arrivent quand même à éviter ce
travers. Et puis c’est un peu un détail inhérent à ce genre de trucs. Un bon
petit groupe de première partie en somme.
Sans transition, c’est au tour de Nirnaeth que j’attendais
assez. Alors faut quand même que je te parles de mon rapport avec un groupe qui
tourne autant dans la région. Franchement, quand quelqu’un me dit qu’il ne les
a jamais vu, je me dis « autant demander à un aveugle s’il veut entendre ».
J’aurais chroniqué trois ans en arrière, je les aurais descendus en flèche. Car j’ai
bien dû les voir cinq fois et, à chaque fois, je me barrais au bout de 2-3 chansons, ne comprenant pas l'engouement autour de ce groupe. Et puis, un
jour au Midland (l’année dernière il me semble), je suis resté…tout le concert,
tellement j’avais trouvé un intérêt que j’avais occulté avant ça.
J'appris par la suite que les mecs avaient un nouveau batteur
depuis la dernière fois où je les avais vus, batteur qui avait officié dans un autre
groupe local et m’avait assez subjugué par sa technique et sa puissance de
frappe : Duwarhk. Du coup, est-ce que la batterie faisait défaut auparavant ou est-ce moi qui ai eu un déclic providentiel…La question me passe
un peu au-dessus et je m’en branle un peu de la réponse. Je retiens surtout le
fait qu’il est jamais trop tard pour apprécier un groupe.
Bref, depuis ce
temps-là, je les revois encore une fois et j’apprécie encore plus, et pour être
franc, ce soir, ce fut absolument qualitatif. Ce que j’aime énormément dans
leur Black/Death traditionnel, c’est surtout cette alternance blast-beats et
mid-tempo et, puisque je te parlais du batteur plus haut, le mec est juste
ultra bourrin en fait. Alors t’en as qui jouent vite et triggent le bazar pour
apporter plus de puissance. Je dis pas, ça passe, mais j’ai tendance à préférer
les sons plus franc et naturels avec le temps, et c’est exactement ça avec
Nirnaeth. A la fois instinctif et travaillé, sans tomber dans un Raw black
inaudible et tout en restant intègre. Et puis j’adore ce chanteur, un Collin
Farrel aux cheveux longs, qui a sa manière bien à lui d’occuper la scène. Je
lui trouve quelque chose d’aristocratique en fait, je ne sais pas pourquoi aha. Sa
voix, ni trop black, ni trop death trouve un assez bon équilibre. Alors
certains diront que c’est un peu surfait. Perso, bien que pensant ça
auparavant, je me rends compte que c’est tellement bien joué que finalement, ça
prend facilement aux tripes, et j’en veux pour preuve cette dernière chanson
ultra inspirée. Et même si t’as l’impression que les gars appliquent une
recette dans la plus pure tradition, ça suinte quand même la passion et le
travail derrière. Il leur manque juste un petit plus pour se démarquer
définitivement et devenir un groupe qui ne fait pas que des premières parties
comme c’est le cas jusqu’à présent, mais ils sont bien partis pour connaître une évolution de la sorte. Bon, je conclus là juste en disant que ça m’a
fait plaisir de pouvoir chroniquer un groupe local que je détestais avant et
qui m’a fait fermer ma gueule depuis 2016 éhé.
Passons ensuite au dernier groupe de la soirée :
Spectre. Belge mais francophone, ne pas confondre avec le talentueux Spektr de France.
Ils auront déjà commencé lorsque je descends m’envahir les esgourdes d’un Black
Metal froid et dans la plus pure tradition norvégienne. La première chanson
avait l’air assez posée et mid tempo, mais la suite viendra casser ce faux avis
grâce à une déferlante qui provient directement des enfers, comme si Cerbère
lui-même était envoyé sur Terre afin de dévorer nos âmes de larves inutiles.
Ouais, je sais, le Black traditionnel, ça m’inspire pas mal éhé. Et puis j’insiste,
mais c’est tellement dans la plus pure tradition nordique, rappelant tantôt un
Mayhem période Wolf’s Lair Abyss, tantôt un vieux Marduk qui aurait copulé avec
un 1349 sur fond de breaks lancinants. Froideur incisive et corpse paint assez
effrayant, les mecs savent en imposer et se cachent parfois derrière un mur de
fumigènes qui nous laisse entrapercevoir cette aura inquiétante dégagée par
leur musique. Y’a pas à dire, c’est tellement bien fait que ça marche du feu de
Satan, comme si Lucifer lui-même s’était invité à Liège, susurrant à l’oreille
des mecs la façon d’endoctriner la plèbe avec ses maléfices. Et puis l’effet
que ça me fait, le résultat final qui me percute le crâne si tu veux, c’est que
j’y retrouve autant des groupes précités que du Aosoth ou du 1349. Mais
absolument pas dans la musique, juste dans l’effet qu’elle me procure. Bref, je
me comprends et j’ai carrément apprécié cette découverte, même si je leur
reprocherai juste une chose : c’est ces blancs entre chaque chanson. Il
manquerait des transitions ritualistes ou des invocations sataniques et le
truc, en plus d’éviter au public de revenir à la réalité toutes les cinq
minutes, transcenderais l’ambiance que cherche à dégager le groupe. Allez, la
prochaine fois j’y tiens et j’y crois. La
bonne surprise de la soirée donc, avec un nom très évocateur et qui marche du
tonnerre, qui vient défourailler la chatte de ta grand-mère en mode
Leatherface. Ah oui, et j’oublie mais j’en parle : pas de bassiste ce soir.
Mais bon, c’est du True Black, y’a pas besoin éhé.
Bref, en conclusion, malgré un début de concert qui
démarrait pas top, un enchaînement où la qualité est monté d’un cran à chaque
groupe, nous proposant chacun à leur façon une approche différente de la
violence et de l’intégrité dans leur propre style. L’occasion pour moi de
passer un bon moment (et j’avoue, de picoler un coup quand même aha). Et je
tiens à remercier encore une fois El Diablo qui commence à devenir un second
foyer les week-ends. Et bien évidemment les groupes et le public présent
(bien que quelques mecs lourds de chez lourds m’ont assez hérissés le poil).
Et
la prochaine (mais je ne sais absolument pas si je ferai un Live Report, sachant que les portables y seront interdits, et par conséquent, je ne pourrai pas trop prendre de notes),
parlera de Reich et d’humanité aryenne. Le tout sur la région lyonnaise.