dimanche 27 novembre 2016

Doom Wood Festival @ Maison des Jeunes (Sambreville) 26/11/2016


    Une semaine après cette date de porc en Belgique, me revoici dans les contrées de la frite pour un nouveau concert qui s’annonce somme toute assez lourd. Car oui, le Doom est à l’honneur ce soir avec pas moins de 5 groupes pour 5 euros seulement. De l’initiative de ce bon vieux Tiph, chanteur de Wallifornian Degeneration qui organise énormément de dates tout au long de l’année. J’ai l’impression que c’est vraiment pas humain aha.

Bref, le Doom Wood festival se tient dans la petite bourgade de Sambreville, pays du chanteur de Sepulchral Voices soit dit en passant, et qui devient ce soir un haut lieu de la lenteur et de la crasse. Le tout à la maison des jeunes de la ville, s'il-vous-plaît!

    Arrivé pile poil à 19h30, Absynth a la dure tâche d’ouvrir et de poser l’ambiance. Et vu l’âge des mecs, je prends peur. On est pas loin de la sortie du lycée. Alors quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver à bouger tranquillement la nuque. Car les mecs, bien que très jeunes, ont dû être nourri à Electric Wizard jusqu’à l’endoctrinement. Tout y est : de la voix crachée avec rage au riff ultra lourd et influencé par un Stoner dépressif (je me comprends aha), jusqu’à la batterie ultra classique mais qui fait son boulot comme un barbu chez Air Israel. Et puis même jusqu’aux soli, c’est du pur hommage, le côté psychédélique en moins cela dit. Et puis je me rappelle aussi cette chanson à la rythmique qui s’accélère sans prévenir et qui passe vraiment niquel! Alors sans réinventer le style, Absynth réussit quand même à te foutre dans une ambiance totalement adéquate pour cette date. Et vu l’âge des mecs, ils ont de quoi évoluer. Reste plus qu’à trouver le petit truc en plus qui leur permettra de se démarquer. Pour une première partie, on se retrouve quand même face à un mur du son somme toute bien qualitatif ! Mention spéciale au guitariste avec son T-Shirt Revenge !

    Enchaînons ensuite avec les fils d'un homme recherché. Car si la date est résolument Doom, Sons of a Wanted Man s’égarent dans les méandre d’un Post-Metal purement inspiré par Deafheaven et consorts. Et ce n’est pas moi qui vais cracher dessus, étant un gros fan de la scène Post-Rock. Et quand un groupe marie de manière aussi parfaite Post-Rock et Metal, je ne peux qu’apprécier particulièrement. D’autant plus que j’ai rarement l’occasion d’aller à des concerts de ce style. Ce que j’apprécie, notamment chez les SOAWM aussi du coup, c’est qu’ils ne tombent pas dans les travers du Post-Black/Postcore à la mode (bien que ces groupes me plaisent, mais là est un autre débat), ni dans la mélancolie du pur Post-Rock. Je mettrai aussi le doigt sur la voix particulièrement arrachée du chanteur, qui a l’air de savoir varier tout en nuances, alternant passages vraiment écorchés et grosse machinerie Hardcore. Pour ce qui est de l’aspect purement instrumental, franchement, les mecs ont trouvé la recette qui marche. Ces montées en puissances constantes si caractéristiques du Post-Rock me touchent particulièrement et tu te retrouves face à un truc totalement monstrueux avec le lead qui fait mouche, une basse vraiment bien maîtrisée et un batteur qui peut pas tenir la même structure plus de 5 secondes. Petit bémol au sein de ce Maelstrom de qualité pour public à lunettes : les passages plus calmes avec le chant clair. J’apprécie vraiment l’audace, mais ça n’a pas du tout pris avec moi. En fait, les passages en eux-même apportent tout de même quelque chose, mais je pense que l’instrumental se suffit à lui-même et qu’il n’y a pas besoin de chant par-dessus. Ça apporterait même encore plus d'impact lorsque les hurlements reprennent. Regarde Russian Circles avec leur Post-Metal instru. Et on s’emmerde pas une seule seconde. Mais mis à part ça, j’ai vraiment trouvé les SOAWM ultra prenants, avec juste tout ce qu’il faut pour que ça prenne. Et quand même un chanteur qui est franchement à l’aise sur scène. Et je ne sais pas pourquoi mais le côté « je chante dos au public » la moitié du temps m’a pas dérangé. Je pense même que j’ai apprécié ce côté un peu nihiliste du groupe aha. Bref, une bien belle surprise, à suivre !

    Le temps de continuer à boire de la bonne Jupi pression (Belgique oblige ! à 1.80 tu craches pas dessus!) et de discuter à droite à gauche avec un public vraiment cool, et c’est au tour de Lethvm, venant encore de Belgique (décidément !) de nous offrir un Sludge crasseux comme on l’aime. Les mecs arrivent sur une courte intro qui, comme a pu me le faire remarquer l’homme de bonne compagnie qui se tient à mes côtés,  me rappelle du Urfaust. Mais attention, qu'on ne s'y trompe pas, il s'agit simplement d'une intro, car PAF !!! Les mecs te balancent du gros gros Sludge qui tâche les culottes de ta grand-mère nymphomane.  Pouah!!!!! Mais écoute-moi un peu ces passages où la lourdeur du Doom n’a d’égal que la poisse du Sludge, accompagné par une voix assez classique mais tellement salace qui te donne l’impression qu’une scie circulaire te lamine les esgourdes ! AAAAAAARGH chez moi ça marche du tonnerre  ce genre de trucs !! Le chanteur démarre aussi le concert avec sa capuche, élément qui, dans le Black Metal m’horripile totalement, mais qui, chez Lethvm, passe totalement avec le genre de truc qu’ils font. Mais très vite, à force de hurler, le gars fait tomber carrément tout le haut pour se retrouver en communion avec la chaleur de la salle. Et c’est sans compter l’écran derrière le groupe qui diffuse dès le milieu du concert des extraits vidéos perchés et malsains. Une chanson qui m’a marqué, c’est la troisième qu’ils ont jouée. On était franchement proche d’une frontière très ténue avec le Funeral Doom. Mais du coup je pensais pas que le truc pouvait être encore plus lourd et poisseux jusqu’à présent mais là, tout est tellement crasseux comme un SDF noyé dans la fange de son vomi que je me retrouve totalement déconnecté du monde réel aha.  Et les mecs savent juste te poser ce qu’il faut de dissonance pour varier encore plus leur Sludge déjà fort qualitatif. J’ai même été cherché loin mais un passage m’a fait penser à The Great Old Ones meets Crowbar. C’est peut-être un peu tiré par les cheveux mais c’est mon ressenti à chaud (c’est d’ailleurs un peu le but de Unholy Ceremonials From Hell). Et pour conclure, sur la dernière chanson, la moitié du groupe descend de scène pour aller jouer au milieu du public très réceptif, et finir sur du tambour en mode tam-tam. Arriver sur une intro aussi planante et conclure par quelque chose de tribal comme ça, c’est juste ultra parfait. Que dire de plus ? Aucune idée, j’ai l’impression que j’ai fait le tour et que j’aurai du mal à trouver encore mieux que Lethvm en Sludge. Pourtant l’année dernière,  j’avais pris une claque avec Crowbar à Douai où le public n’excédait pas les 250 personnes, mais ça m’a vraiment pas fait le même effet qu’hier soir. 
Je me rends compte que plus le temps passe, moins je ne saurai me ramener dans une grande salle du genre l’Aéronef ou le Splendid à Lille tellement je privilégie et apprécie beaucoup plus tous ces petit troquets sympathiques devant des groupes peu connus mais tellement qualitatifs. C’est simple, tu sens que des gars comme ceux de Lethvm te balancent tout ça avec une vraie passion. Parce que le petit branleur de base qui attends juste une énième tournée Marduk/Immolation/Origin dans une de ces grandes salles et ne se bouge absolument pas à ces petites dates, je lui chie monumentalement à la gueule.
Bref, ne nous égarons pas et concluons ici pour Lethvm que tu ne peux louper dès qu’ils passent non loin de chez toi. J’ai cru voir qu’ils étaient le 2 Décembre à Bruxelles. Je ne pourrais malheureusement pas mais le coeur y sera!

    Bref, je ferai l’impasse sur Path, groupe apparemment Atmospheric Black Metal, qui n’aura d’atmosphérique que l’éther soporifique qu’ils dégagent. De toute façon, alors qu'ils jouaient, je me suis retrouvé en grande conversation avec un peuple au verbe haut comme dirait l’autre !

    Viens alors la tant attendue tête d'affiche. 
Au 19ème siècle, Bathsheba était une femme accusée de sorcellerie, ayant tué son bébé à la gloire de Satan. C’est ça ou alors un personnage biblique…ou encore un village de pêcheurs situé dans les Caraïbes. Bon alors pour le coup je penche plus pour le coup de la sorcière.  Et quelle sorcière ! Je t’avoue avoir trouvé très charmante Michelle au chant. Et du coup je me rends compte que ça se développe pas mal ce style de Doom à chanteuse en mode sorcellerie. Alors les gens peuvent critiquer ou quoique ce soit, mais tant qu’on tombe pas dans du sous-Coven qui cherche à vendre du fait qu’il y aie un individu de sexe féminin derrière le micro, ça ne me dérange absolument pas de voir autant de groupes se former autour de ce concept. 
Alors là où Cauchemar m’avait impressionné par sa musique très Black Sabbath il y a deux semaines, Bathsheba me subjugue totalement par son côté tellement lourd, généré par un Doom assez traditionnel mais tout de même éloigné des Black Sabbath-Wosrhip et consorts. Il y avait quelque chose de vraiment très poisseux dans ce qu’ils font : imagine-toi un peu, plongé pendant trois quart d’heure dans un marécage, t'enfonçant au fil des minutes qui s’écoulent et apercevant au fond la sorcière qui ricane en te voyant te noyer dans cette fange où la lenteur n’a d’égal que l’atmosphère qu’ils dégagent. Mais malgré ce côté atmosphérique justement, t’as quand même une bonne paire de couilles dans la manière dont c‘est joué et je me retrouve au premier rang, me brisant lentement mais sûrement la nuque, impossible de me dépêtrer de cette poisse qui me tire vers le fond. Et le seul espoir qui m’empêche de sombrer totalement est cette voix incantatoire, douce et ensorcelante à la fois où les lignes vocales sont assénées avec force et lenteur. Ce qui me plait également c’est leur côté décontracté, notamment cette chanteuse qui ne peut s’empêcher de se mouvoir comme si c’était la nuit de Samhain éhé. Et puis pas besoin de foutre un costume maléfique ou de s'habiller en gothopouf pour t’envoyer quelque chose d’aussi incantatoire. Alors certes, la plupart du temps, un décor de circonstance permet de transcender la musique, notamment dans toute cette mode de black-othodoxe-mes-couilles, mais force est de constater que, ce soir, Bathsheba n’aura pas eu besoin d’avoir recours à une quelconque façade mystique pour envoûter le public très réceptif à la lourdeur qu’ils dégagent. Par contre, j’aurai quelque chose à redire c’est pour la qualité sonore. Je sais qu’il faut jouer fort dans le Doom mais bon, j’ai eu la facheuse impression que la voix était trop en retrait. Alors je peux comprendre que le groupe veuille laisser cette voix lointaine, mais là c’était juste trop loin. En fait ça dépendait un peu des chansons, mais bon, ça ne m’aura pas empêcher d’apprécier et je suis impatient de découvrir l’album qui est actuellement en préparation. Dernier petit détail qui m’a fait totalement adhérer au truc également, ce sont tous ces passages où le Doom accélère la cadence et ajoute juste un sentiment d’empressement à sortir de ce marécage dans lequel tu t’enfonces, mais qui finit par t’asséner à nouveau un coup fatal et achève de t’écraser sans pitié.

    Bien belle claque donc que cette date, où Tiph a vraiment bien géré, nous sortant des groupes d’outre-tombe et toujours avec un éclectisme qui lui est propre. Encore félicitations mec !! C’est toujours un plaisir.

    Un immense merci aux groupes belges (les seuls, les bons, car après tout, Path, le groupe qui m'a fait chier, était allemand aha), au public qui s’est bougé même si il y aurait pu avoir plus de monde. Et merci aux potes avec qui j’ai pu discuté (Alex, Gianpetro, Mélo et plusieurs autres rencontres mais dont les noms m’échappent totalement).

    Bref, plus j’écoute du Black, plus je me rends compte que le Doom et le Sludge c’est la vie aha.


    Prochaine étape, Urfaust accompagné de Death in Rome et autres joyeusetés glorifiant la mort dans d’astrales considérations métaphysiques, le tout au Magasin 4 de Bruxelles.

dimanche 20 novembre 2016

Slaughter Messiah + Hellish Crossfire + POX + Neverlight Horizon @ La Zone (Liège) 19/11/2016


    C’est toujours un véritable plaisir que d’assister à un concert en Belgique. J’avais vu le flyer de l’event au No Compromise en Septembre dernier et j’étais plus que motivé à faire les deux heures de route pour revoir Slaughter Messiah (ainsi que Pox, qui m’avait bien botté au NCMF justement). Nous voici donc partis direction Liège, prenant au passage ces bons vieux David et Christine à La Louvière, afin d’assister à la destruction de La Zone, salle au nom assez évocateur car il s’avérera qu’il s’agit d’un lieu totalement antifa. Bon, du coup, c’est peut-être pas le bon endroit pour parler de ma venue au Call of Terror aha. Et d’ailleurs, j’ai trouvé ça assez drôle de voir des fans au sweat Peste Nègre et Baise ma Hache venir et avoir un tampon « Zone Antifa » sur la main. Si tu me lis un peu, tu sauras que niveau politique j’en ai absolument rien à battre (ce qui ne m’empêche pas de sortir des blagues Godwin, je l’admet) car on a déjà assez à faire avec le public particulier de la scène. Et justement, j’adore venir en Belgique car, contrairement aux dates qu’on a dans le Nord, rares sont les branleurs/poseurs/squatteurs/merdeux/faux misanthropes qui se baladent dans la salle. Disons que j’ai eu l’impression hier soir d’être entouré de mecs qui ont grandis avec le Metal extrême, jusqu’à en suer du Maiden et pisser du Destruction. Du coup, les choses s’annoncent plutôt bien.

    Un peu de retard, chose rare en Belgique mais qui ne me dérange absolument pas cela dit, les locaux Neverlight Horizon entament les hostilités. Car si, dans mon dernier Live Report, je te parlais d’un concert guerrier, ici c’est à nouveau le cas, mais d’une autre façon. Les assauts sont remplacés par des armes de destruction massive avec NH. Leur Death Brutal ne plaira pas forcément à tout le monde, mais perso, sans être un fan de ce style (privilégiant comme beaucoup les bon vieux Death Old-School, il faut l’avouer), je me surprends à apprécier. Et je pense que c’est leur côté pas trop technique tout en ayant le solo placé au bon endroit qui fait mouche chez moi. Et puis bon, les gars ont roulé leur bosse (formé en 1999 !!) avec trois albums au compteur. Et tu le sens, les gars sont heureux d’être là et le chanteur (Glen Benton ??? aha) se marre entre chaque morceau.  En fait, ça me fait penser au fruit incestueux d’une partouze entre les derniers Deicide et Cannibal Corpse qui est à la frontière du Grind. Bon, finalement le Brutal Death et le Grind sont pas si loin que ça l’un de l’autre, mais ici, difficile de parler Brutal Death ou Grindcore, c’est un peu flou mais tellement efficace. Après, vu que c’est pas mon style de prédilection, ça m’a pas non plus donné envie de me claquer les noyaux dans le mixeur mais j’ai bien apprécié. Finalement, si les groupes d'aujourd’hui chevaucheront le malin sur leurs rythmiques démoniaques, Neverlight Horizon s’est occupé de préparer l’offensive en nous déshumanisant totalement.

    Repos des esgourdes, entretien du cancer et de ma cirrhose et c’est reparti pour POX, groupe des Flandres belges que j’avais déjà pu apprécier au No Compromise de cette année. En général, j’aime pas chroniquer deux fois la même chose parce que j’ai l’impression que je ne saurai pas quoi dire de plus, mais finalement, ce ne sera pas le cas ici. Car si le premier concert m’avait fait plutôt bonne impression, ce soir ce fut tout simplement EXCELLENT. Les mecs se pointent avec tout le décorum et le bon vieux War Paint dégueulasse fait à l’arrache. Ils entament leur rituel sur fond d’introduction que n’aurait pas renié le Folk apocalyptique de Current 93, à savoir un savant mélange entre apocalypse symphonique et dark ambiant ritualiste. L’ambiance est posée et tu ne comprends absolument rien car les mecs t’envoient directement de la riffaille Black/Thrash en puissance à te réveiller arrière-grand-mamie en mode Evil Dead. A cela vient s’ajouter une voix possédée et rocailleuse comme il faut. Ah ouais, et je t’ai pas dit mais le son de la salle est juste PARFAIT. En général, dans une cave, on peut être assez étonné, mais pour le coup, aucune mauvaise surprise ce soir. Plus le concert avance et plus je me rend compte que j’ai totalement fabulé au NCMF car j’avais trouvé qu’il y avait plusieurs parties dissonantes. Mais alors là, je devais déjà être bien entamé parce que autant ces parties n’existent pas dans POX, autant les mecs savent te balancer pas mal de riffs totalement sortis de A Blaze in the Northern Sky. Non mais sérieux les gars ont tout compris, alternant ces passages avec des Poum-Tchak ultra efficaces de Black/Thrash qui te donnent juste envie de te démolir les cervicales. Y’a pas : chez moi ça marche du feu de Satan ce genre de truc !!! Et puis à nouveau, un chanteur très heureux d’être là et franchement, je les ai trouvés encore plus à l’aise sur scène qu’au NCMF. Les gars aux manches occupent l’espace comme il faut et le batteur est ultra fluide et arrive à ne jamais garder la même façon de jouer plus de 15 secondes. Et le point d’honneur qui me fait totalement mouiller le falzar, c’est ce putain de feeling rock’n roll, limite punk qui achève de me convaincre. Comme quoi, les origines… Bref, arrête immédiatement de me lire et fonce te jeter sur leur deux mini galettes, ou sur youtube, ou sur bandcamp mais écoute ce qu’ils font !!!

    Mine de rien le retard se prolonge et c’est plus tard que prévu que Slaughter Messiah monte sur scène. Si tu veux, là je m’envoie le dernier EP : Morbid Re-Incantations dans les cages à miel et laisse-moi te faire une petite parenthèse pour te dire que c’est juste une pure tuerie. La prod s’est vraiment améliorée et le son, juste parfait ! (Après, j’ai pas encore écouté Putrid Invokation). Bref, le groupe monte sur scène, emmené par un Lord Sabathan toujours à fond. Les mecs ont mis en place le décorum idéal : cierges et grosses torches qui nous enivreront d’essence, crâne et corpse paint satanique as fuck. Bref, je pense que tu les as déjà vu par-ci par-là, sinon remédies-y vite. C’est simple, les mecs arrivent sur Swamp of Torment de Putrid Invokation justement (faudra sérieusement que je me le procure !) et là, t’as exactement tout compris. Férocité, violence et agressivité seront les maîtres mots de ce rituel satanique sur fond de Black/Thrash à la Belge. C’est-à-dire comme un vieux Enthroned des familles (forcément, on ne peut pas ne pas en parler), sauf que ce serait un Enthroned cultivé sous OGM pour en faire éclore une version bâtarde ultra violente. J’ai jamais vu le vieux Enthroned en live mais j’ai du mal à imaginer que ça puisse être plus violent et plus perfectible que Slaughter Messiah. Ça doit bien faire la 4ème fois que je les vois et j’ai l’impression (quoiqu’en dise le guitariste) que chaque concert enterre le précèdent, tout en me demandant sérieusement comment est-il possible que le prochain concert soit mieux que ça??? Bref, après la première offensive, pas de temps mort, car le groupe annonce « We are….Slaughter Messiah !!!! » et là, tu sais que tu vas prendre cher, car c’est forcément avec la chanson éponyme que le groupe enchaîne. Tu ramasses ta gueule à terre, mais interdiction de se reposer, car les gars ne te laisse aucune trêve possible. En effet, la « testostéronée » Black Speed Terror jouée en troisième morceau poursuit l’assaut lancé avec horreur par un groupe au sommet de sa forme… Je me retrouve à gueuler le refrain et de subtils passages tels que HAAAAAIL SAAAATAAAAN!!! ou BURN YOUR FUCKIN CROSS!!!! Sérieux, je m’attendais à un enchaînement comme ça en rappel, mais pas dès le début aha. Mais ce n’est pas un mal quand je vois la suite du set. Outch !!! Les gars t’ont sortis un nouvel EP (qui d’ailleurs tourne depuis tout à l’heure en boucle) et te le présentent déjà ce soir. Une sorte d’avant-première avant la release party en fait. Mais c’est quoi ces morceaux sérieux ??? Tu te reprends une grosse mandale en pleine tronche comme pas possible. Et le mieux dans tout ça, c’est que, alors que je ne l'avais as encore écouté hier soir, je me surprends à scander les titres des chansons, comme Blasphemous exhumation et le déjà culte Bells of Damnation ! Tu vois, j’ai pas pour habitude de détailler les setlist dans mes Live Report, d’une parce que je refuse de me la jouer intello critique, et de deux parce que ça me ferait chier de pas profiter du concert juste parce que je me prendrai pour un journaliste (n’est-ce pas Metallchiasse ?) . Bref, tout ça pour dire que je m’étonne moi-même de réussir à ressortir tous ces titres, mais c’est que ce fut tout simplement une victoire mémorable pour le groupe qui a su me foutre une vraie tarte dans la gueule à grand coup de rythmique Black/Thrash, soutenus par des riffs tous plus dévastateurs les uns que les autres et transcendés par la voix tellement unique de Lord Sabathan, à tel point que t’as l’impression que c’est le micro qui va lâcher avant ses cordes vocales aha. Et puis ces tellement classiques mais efficaces envolées aiguës si typique du vieux Thrash. Moi ça me subjugue totalement. Et attends, car je ne t’ai pas encore parlé de ce final monumental. Sa majesté empoigne une coupe qu’il porte à ses lèvres et tu te doutes que ça va pas être de la limonade. En effet, le Lord nous crache à la gueule une bonne rasade de sang, ce qui me valut d’être aspergé comme il faut. Mais je me dis que des filles un tant soit peu maquillées (comme la grande Alexia à tout hasard ! ) doivent regretter la position en première ligne pour assister à la Blitzkrieg dévastatrice, mais ce sera de courte durée car le groupe n’a pas fait ça pour rien. Non, il s’agit surtout de rendre hommage aux racines du Black Metal au travers d’une reprise (présente sur leur dernier EP) de Bathory : Die in Fire !!! PUTAIN MAIS QUELLE SURPRISE !!!! Ce qui vaudra au public de bouger ENFIN, car si jusqu’à présent la nuque prenait chère, j’étais un poil déçu de voir que personne ne se bousculait autour de moi. Pourtant, à leur dernier concert au NC After Party, j’avais juste pris cher comme pas possible, mais pas ce soir, jusqu’à cette reprise où tout le monde s’est mit à scander le mythique DIE IN FIRE !!!!!! et qui vaudra également à ce bon vieux Alex Martinez de prendre le micro pour hurler le refrain culte de chez culte.  
Pour résumer, imagine simplement une armée de démons catcheurs te fonçant dessus, armés de tridents et de lances enflammées pour t’embrocher par là où je pense, te maintenant en vie et te démolissant pour l’éternité en gueulant 666 et Hail Satan à tout va, jusqu’à ce que ta tête explose, piétinée par les sabots d’une horde de cornus démoniaques… AAAAAAAAAAAAAARGH je m’emballe mais BORDEL de Satan !!!! Le meilleur groupe de Black Metal belge existe, il n’est pas mort dans des élucubrations proto-sataniques et ritualistes, non il s’appelle désormais Slaughter Messiah et est guidé avec brio dans sa quête satanique par Lord Sabathan, Iron Bitch Desecrator, Exhumator et le monstrueux et impressionant Johy Berry.

    Du coup, comment tu veux passer après un assaut pareil ??? Sérieux, si je portais un minimum d’intérêt à Hellish Crossfire ce soir, je n’aurai pas eu le courage de rester plus de deux chansons (surtout que vu le retard, les HC ont du enchaîner 5 minutes après Slaughter Messiah). Alors pour le coup, je vais pas pouvoir t’en dire grand-chose, mis à part que les gars t’envoient un Thrash ultra carré mais vraiment dans une veine à l’ancienne, celle où le Thrash posait les bases du Black/Thrash. Et je ne sais pas si c’est l’alcool ou mes oreilles mais j’ai eu l’impression que le son avait monté d’un cran pour leur concert. Mais franchement, vu la qualité de la salle et son insonorisation lorsque tu remontes au Rez-de-Chaussée, je doute que le bourgmestre de Liège nous fasse une Aubry. Beh ouais, le malheur de la France…Lille et ses salles qui ferment les unes derrière les autres, mais là est un autre débat….

    En résumé, un concert énorme, avec des groupes sélectionné avec passion et qui étaient tous heureux d’être ici ce soir. Et d’ailleurs je me demande si l’organisatrice s’est démerdée toute seule pour mettre en place cette date ? Parce que sincèrement, elle à l’air assez jeune et franchement, avoir été à la tête de ce projet ainsi, chapeau la miss ! Du moins, je suppose qu’elle a occupé une grande place derrière cette date vu qu’elle postais presque tous les jour dans l’évènement.

    Bref, un immense merci aux groupes et à leur investissement sur la scène pour cette date, au public pour la plupart qui me redonne un peu foi en ce qu’est le metal aujourd’hui et surtout à l’orga The Nameless Squad qui a su faire vivre l’Underground et les vrais groupes hier soir sur scène !


    Prochaine étape : le Doom Wood à Sambreville. Ce qui sera dans la continuité de la date (pas de Live Report, pas eu le temps) de Cauchemar mardi dernier au Pit’s à Courtrai.

dimanche 13 novembre 2016

Lunaris French Tour @ Le Midland (Lille) 12/11/2016


    Un mois sans Live Report. Et pourtant j’en ai fait du concert encore bien épique, à savoir une date de Hard et Heavy à Douai voyant Vulcain côtoyer ADX en tête d’affiche, et également Krisiun accompagné de Dark Funeral au Métaphone à Oignies. Alors c’est pas que je me suis emmerdé totalement (bien que Krisiun et Dark Fufu c’était pas excellent non plus), mais je me rend compte que je ne vois absolument AUCUN putain d’intérêt à chroniquer des concerts avec pareilles affiches. Trop connu, j’aurai absolument rien de spécial à dire, et si j’ai démarré ce blog, c’est aussi pour pouvoir parler en priorité des petites dates organisées par des assos qui se bougent le cul pour promouvoir l’underground de la scène extrême. Enchaînement aussi fluide que mon foie devient fluorescent, parlons de Ondes Noires ce soir, cette association basée initialement sur Lille mais qui a ouvert une antenne à Paris. C’est d’ailleurs avec eux que j’ai pu faire mon premier LR (souviens-toi : Psychonaut 4, Hypothermia et Antilife en Avril), et ce soir, nous aurons la chance de partir en guerre aux côtés de la Pologne.

    Autant le dire tout de suite, je n’attendais rien de spécial pour cette date, ayant déjà vu les deux groupes principaux de l’affiche et n’en ayant pas spécialement retiré grand chose à l'époque. Bien heureusement, les choses auront été différentes ce soir.

    Mais commençons par la déclaration de guerre, début des hostilité que j’aurais loupé malgré toute ma bonne volonté…  Car si la route vers Lille est en général casse-couille, ça n’aura rien été par rapport à ce Samedi 12 Novembre. Bordel, tu fous le combo travaux et accident à une heure de moyenne affluence sur l'échangeur A1/A25 et les gens sont plus foutus de conduire. Sans compter ces raclures qui attendent bien le dernier moment pour se rabattre, histoire de doubler tout le monde. Et après ça vient nous parler de respecter les gens…Perso, après 9 semaines passées sur Paris, le respect pour ceux que je ne connais pas, je me torche avec. Mais là est un autre débat. 
Tout ça pour dire qu’on se pointe enfin au Midland pour prendre nos entrées, et Beleriand termine le premier assaut dévastateur. Mais quand je te dis qu’ils terminent, j’arrive vraiment sur le dernier des cadavres agonisant sous une couche de napalm et l’assaut des bombes. Bref, tu l’auras compris, j’ai entendu 30 secondes et les mecs annoncent The Negation. Un peu dégoûté du coup, car vu le peu de monde dehors en train de fumer, le groupe a eu l’air de satisfaire l’assemblée venue assister au carnage.

    C’est donc dans la houblon que je me rabattrais, tout en attendant la fureur des français de The Negation, groupe de Black Metal parisien qui regroupe en son sein des membres de Moonreich et Azziard, pour ne citer que les plus connus. Alors autant Azziard m’avait laissé un arrière-goût défaitiste récemment, autant The Negation m’ont vraiment captivé. Bon faut savoir que les influences des autres groupes dont font partie les membres ont forcément un impact sur The Negation, à savoir un petit break par-ci par-là qui te rappelle l’ambiance véhiculée par les autres projets. En tout cas, une chose est sûre, tu ne seras pas en reste de tabassages en règle. Mais justement, là où certains groupes se contentent de taper à 280bpm dans un style qui se répète à l’infini, eh bien parfois tu tombes sur des mecs qui ont de la bouteilles et qui appliquent la recette idéale et te font passer un putain de bon moment. Parce que si le batteur s’esquinte à démolir ses fûts, comme un boucher atteint de Parkinson s’évertuant à attendrir sa viande, une belle part est laissée au break qui fait mouche, avec la mélodie purement Black à la norvégienne, celle enseignée par Mayhem et consorts. Ajoute à ça quelques passages dissonants comme il faut, sans trop en abuser, et tu obtiens la qualité à la Française du Black Metal. Et en fait, j’ai l’impression que tous ces passages (martelage de batterie, dissonances, mélodie qui fait mouche) s’équilibrent de manière adéquate. Alors après, l’offensive française fut somme toute classique, mais quand une pareille BlitzKrieg se déroule de manière aussi bien codifiée, on ne peut qu’applaudir le carnage laissé derrière le groupe. Rajoute à ça l’introduction et les interludes entre chaque chanson super ambiancées, avec le bruit des chaînes (présentes aussi sur scène d’ailleurs), comme si tu attendais juste que le Napalm te brûle le visage, et t’as une ambiance de mort juste géniale.  Petit bémol (mais c’est plus un problème assez inhérent au Midland malheureusement…), c’est l’équilibre des sons. J’ai eu la fâcheuse impression que les guitares étaient bien trop en retrait, au profit d’une batterie bien trop forte. En théorie, c’est le genre de truc qui peut facilement me gâcher un concert, mais ici, j’ai plus eu l’impression que c’était un détail et qu’il suffisait de s’y faire pour oublier ce souci. Et quoi de mieux que ce final, introduit par un discours du Général De Gaulle, et le groupe brandissant un drapeau Gaulois? "La fin de l'espoir est le commencement de la mort".

    Une fois sorti de sous les chenilles du char The Negation, me voici les oreilles fumantes du bruit des balles et le nez envahi par l’odeur des fumigènes létaux, m’en grillant une pour me remettre de mes émotions. Car les choses ne sont pas fini et il est temps de se faire envahir par la Pologne.

    Loin de la branlette païenne à hippie-pouf du groupe russe, nous parlons ici du Arkona du pays préféré du Führer. Et inutile de te dire que les choses sont très différentes. Ici, point de flutiaux de tapettes, ni de tambourin invitant à la nuit du solstice d’hiver. Non, ici, le paganisme est indivisible du satanisme, celui tapi dans l’obscurité. J’avais déjà pu les voir au Throne Fest en 2014 mais je ne m’étais pas attardé, car j’estimais que le groupe faisait un peu tâche sur l’affiche. Disons que ça manquait de pêche pour une date où la violence prédominait. Mais ce soir, peut-être est-ce le lieu intimiste ou mon appréciation des choses qui change, mais j’ai pris une bien belle claque. En fait, je me demande comment j’ai pu trouver que ça tapait pas assez au Throne Fest, car l’envahisseur sait marteler quand il faut et où il faut. Le seul truc qui pourrait en déranger certain, c’est ce côté Negura Bunget old school, sans toutes les fioritures et les instruments traditionnels qu’ils te foutent derrière. Va écouter Chaos.Ice.Fire et vient me dire que tu ne vois pas une ressemblance avec des albums comme Zirnindu-Sa ou ‘N Crugu Bradului des roumains susnommés. Du coup, la part belle est faite aux ambiances qui te prennent aux tripes, mais tout en restant bien violent et franchement, le mélange passe super bien. J’en veut pour preuve cette première chanson où l’orgue résonne, chantant l’éloge funèbre des cadavres laissés derrière The Negation, avant de balancer une nuée de bombes sur le public encore debout, prêt à affronter une nouvelle guerre sans merci à coup de blast, de hurlements éraillés et de riffing (une fois encore ici) mélodique sans tomber dans l’auto-parodie. Du coup, ça te prend aux tripes comme il faut et le concert défile ultra vite. Ce qui est bien c’est que c’est le genre de truc qui peut aussi bien plaire au fan de Black Lambda qu’à celui qui recherche des choses plus pointues et même les chansons plus lancinantes passent niquel, accompagnées par du String Ensemble pour seul son de synthé. Malheureusement, le groupe aura perdu un temps fou à cause d’une corde pété (il me semble) en fin de concert mais nous auront droit à un assaut final retournant et violent, où tu sais que la mort t’entoure et que tu n’auras absolument aucun échappatoire.

    C’est donc démoli que je ressors du Midland, le cerveau encore enfumé de gaz moutarde, les muscles endoloris par l’effort de guerre et le mental renforcé par les atrocités de la violence. Un conflit auquel je ne pensais pas vraiment participer et qui, finalement, m’aura envoyé en première ligne.

    Mais la vraie victoire revient sans aucun doute à Ondes Noires, qui, une fois de plus, aura su créer une bien belle affiche (20 ans d'existence et 6 albums pour Arkona, rien que ça), le tout en partenariat avec Kaotoxin. Merci aux groupes également pour leur investissement et la volonté d’en découdre. Et le public…eh bien, tu connais mon avis sur le public Black Metal français donc je ne vois pas l’intérêt de m’étaler dessus encore une fois.

    La semaine prochaine, Hellish Crossfire, Slaughter Messiah, POX… A Liège en Belgique. Une autre affiche, une autre vision de la guerre.