dimanche 21 août 2016

Metal Méan 2016 @ Méan sur Havelange 20/08/2016


    Bordel je me force parce que je suis vraiment claqué. Mais comme souvent, j’essaye de taper le live report à chaud sinon c’est foutu. Metal Méan 2016 donc, dans cette belle petite bourgade qu’est Méan sur Havelange, ses près, ses fromages, ses vaches, mais surtout ce fest devenu pour moi incontournable depuis 2009.

    Beaucoup ont un peu râlé pour l’affiche, mais ça n’a absolument pas empêché les potes de se bouger. Carrément moins d’affluence malgré tout par rapport aux autres années et c’est bien dommage car ils auront loupé une des meilleures éditions du festival. Si ce n’est pour l’affiche, une ambiance vraiment monstrueuse cette année. Alors faut bien entendu se taper les 2h de route et planter notre tiote baraque pour la nuit et premier choc : matelas troué aaaaargh. Du coup, mon dos me remercie actuellement. .. Une fois l’effort accompli, c’est le début d’un enquillage mémorable de binouzes qui me passeront dans le gosier, mais, contrairement aux autres années, je me serai couché après le derniers groupes et en soit, c’est déjà la vraie victoire.

    Bref, commençons par le commencement : LVTHN se voient la dure tâche d’ouvrir à 13h. Et pour le coup, j’ai l’impression que les groupes seront quasiment tous en avance par rapport à l’heure prévue. En général, le premier groupe du Méan me fout pas plus la trique que ça (sauf Nervosa l’année dernière, mais les atouts du groupe sont indéniables ! Surtout leurs attributs en fait). Alors quand en plus, je vois qu’ils tapent dans toute cette vague d’Orthodox Black Metal, je n’en attends pas grand-chose. Eh bien force est de constater que j’ai vraiment apprécié leur cérémonie, les visages couverts de sang, les cierges et le décorum qui va avec.  Ce qui bute, c’est tout de même ces putain de passages rapides sans forcément forcer sur la double, comme si le batteur se contenter juste de suivre la cadence, mais cadence qui est déjà bien soutenue ! Une vraie tuerie. Je dis pas que je vais tout de suite foncer acheter la disco, mais je pense que c’est un groupe qu’il faudra suivre de près. Une sorte de relève, une alternative à Watain et leur merdique dernière chiasse qu’ils nous ont sortis (à tel point que la seule chanson de bien est, pour moi, la balade avec du chant féminin….Ouais….A ce point-là) et un groupe qui a compris qu’il suffit pas de faire gémir sa guitare sur du corde par corde lancinant qui te fout mal au crâne plus qu’autre chose (et accessoirement, pour écouter ce genre de passages, je préfère m’envoyer Darvulia ou Aosoth) pour faire du Black ritualiste. Inspiré donc, sans tomber dans le cliché d’un énième groupe qui s’auto parodie. 

    Vient alors le tour de Reveal et franchement, j’ai du mal à en penser du bien. Les mecs sont en mode total touriste, avec ce chanteur qui est le sosie de Kurt Cobain et le guitariste portant un gris-gris indien ou je n’sait quoi autour du cou. Alors ce côté à l’arrache c’est quand même sympa car tu te retrouves propulsé dans les années 90, à l’époque où Mayhem s’emmerdait pas avec des os humains (si si, c’est bien au Méan en 2010 qu’il y avait eu ce truc là) et Immortal était encore loin de fouler les planches du Wacken. Une époque bénie (paraît-il, perso je suis encore trop jeune pour raisonner comme ça…Hein, tous ces Jean-Michel Metal en mode « c’était mieux avant » mais qui se branlent devant Kataklysm). Bref, musicalement par contre, c’est là que ça pêche un peu. Le gars s’égosille à tel point qu’il en devient rouge comme la vulve d’une star du X après une semaine de tournage. Une manière de chanter qui rappelle justement Watain sur les bords, mais SURTOUT (et putain que ça me soûle, je l’ai déjà dit au Throne Fest), une posture totalement pompée sur Erik Danielsson. Merde quoi, achetez-vous une identité les gars parce que là ça devient grave ! Du coup, j’ai vraiment pas été convaincu. L’impression d’entendre une sorte de sous-Tribulation en somme. Ça mérite peut-être une écoute approfondie sur cd mais je pense que ça ne sera pas pour moi. Je préfère aller me réécouter The Formulas of Death, tellement parfait.

    Bon, du coup on retourne au campement, on évite les cadavres humains (dont un magnifique Monsieur endormi près de notre tente en pleine séance de dédicace épidermique par ses amis) et on essaye de faire abstraction des branleurs avec leur tipi runique qui écoutent Rammstein… Franchement, ce qui était super cette année par contre, c’est qu’en plus d’avoir pu voir tous les groupes, j’ai l’impression qu’on a passé autant de temps au camping à rire comme des cons que sur le fest devant les groupes. Et pour moi, c’est ça aussi qui fait le force d’un festival. Malgré quelques Jean-Kevin Bourré ou Jean-Michel Hellfest qui se baladaient par-ci par-là, on aura pas trop eu à se plaindre du public. Petit truc cool aussi au niveau de la bouffe : vraiment plus de choix que les autres années j’ai l’impression (j’adore la paëlla), et des burgers qui dégueulent d’oignons !

    Soit, c’est quand même Sigh qui démarre (après au moins 1h30 de squattage de camping), l’occasion d’accueillir aussi des amis qui arrivent enfin (dur de taffer le matin !) même si du coup, on loupe 1/3 du concert, mais vu ce que j’en entendais de loin, je n’ai rien loupé, les meilleurs chansons étaient réservées pour la fin. J’avais vu pas mal de photos du groupe sur scène, quelque chose d’assez perché : une chanteuse avec des ailes d’anges ou couverte de sang jouant du Saxophone, un chanteur en cape avec sa canne de dandy britannique et un guitariste tout droit sorti de The Grudge… Beh oui, cherche pas, c’est le Japon ! Alors pour ma relation avec ce groupe, j’aime énormément quand ils y vont à fond sur le côté symphonique (Hangman’s Hymns et sa réinterprétation génialissime du requiem de Mozart), délaissant un peu leurs expérimentations perchée (Imaginary Soundscape…dur à écouter). Et c’est aussi pour ça que j’ai énormément apprécié la deuxième partie du show. Déjà parce qu’ils ont sortis pas mal de chansons de l’album cité précédemment, mais aussi de Scenes from Hell (bien que j’aurai adoré entendre L’art de mourir et qu'ils ne l'aient pas joué).  Et puis faut admettre que la chanteuse, bien que ne portant pas ses ailes d’ange ce jour-là, était affublée d’un corset mettant en valeur ce qu’il faut où il faut éhé. Madame d’ailleurs, se ramenant en plein milieu du concert avec une coupe enflammée remplie de sang qu’elle se versera à deux reprises sur le visage (jusque dans le corset éhéhé), faisant bien attention de ne pas éteindre la flamme. Un exercice dangereux et risqué mais franchement agréable à voir sur scène. Disons qu’ils font vraiment un show particulier. Mais à côté, Rammstein peuvent aller se rhabiller avec leurs effets pyrotechnique car Dr Mikannibal (oui, c’est bien son pseudo) apporte vraiment quelque chose en plus au groupe. Puis, je pensais que seul le mec chantait mais non, elle occupe pas mal de parties vocales tout au long du concert. Pour un groupe qui ne m’avait jamais attiré en concert, je me suis tout de même pris une belle petite claque. Par contre, j’émettrai tout de même un petit bémol pour le son de samplers que l’on entendait vraiment pas assez.

    Bon du coup, la terre commence déjà bien à tourner mine de rien et l’enchaînement risque de faire mal car ce n’est pas moins que les Finlandais de Demilich qui démarrent en pleine après-midi. Si tu connais pas ce groupe mythique des années 90, fonce écouter Nespithe, leur unique album de 1993 et écoute-moi cette voiiiiiiix ! Putain mais mis à part de l’écho, il n’y a absolument aucun effet dessus et le mec te sort des raclements gutturaux de malade ! Et du coup, leur reformation me faisait de l’œil depuis un certain temps. Seulement voilà, quand on mise pas mal sur quelque chose d’aussi particulier qu’une pareille voix, bah 25 ans après….faut pas se louper. Et malheureusement, le mec à plus du tout la même voix. Alors ok, ça envoyait quand même du lourd avec leur death technique et pesant qui te retourne le cerveau, mais j’attendais tellement de la voix que je n’ai pu m’empêcher d’être excessivement déçu. En tout cas, les mecs ont pris de la bouteille, ça se sent, ils régurgitent leur Death de manière pro, mais je ne peux m’empêcher de penser que ce sont des opportunistes qui surfent sur la vague des reformations. Dommage…

    Mais du coup, il y a du lourd qui enchaîne, car ce ne sont pas moins que les Thrasheurs américains de Vektor qui ont eu l’honneur de jouer un des plus longs concerts de la journée sur cette scène. Pas moins d’une heure de tabassage en règle, ultra carré, ultra rapide (sérieux mais même Kill’em All c’est pas aussi rapide j’ai l’impression) avec un son mooooooooooooonstrueux ! Alors autant j’aime quand ça thrashe en mode répète, autant un truc aussi perché et futuriste que Vektor se DEVAIT d’être réglé au millimètre près et là-dessus, les mecs m’ont pas déçu. D’ailleurs c’est vraiment fun de voir la dégaine de vieux thrasheurs des mecs, en mode convers’ et jean Slim alors qu’ils te balancent un Thrash assez moderne et futuriste.  Et finalement, même s’ils ont pas joué Black Future, les morceaux tapaient pas mal dans leur disco et ça c’est cool ! Que dire de plus sur eux à part qu’ils avaient vraiment un gros son de malade et, contrairement à Demilich, la voix ne m’a absolument pas déçue alors qu’ici aussi, on est face à quelque chose de particulier, ultra aiguë, à la limite du Black Metal, et le mec assure vraiment à ce niveau-là. 

    Bon c’est pas tout mais la nuque a pris cher quand même et c’est de loin que je regarderai Entombed. Alors justement, leur orientation Death’n roll depuis Wolverine Blues est vraiment sympa mais j’ai l’impression que ce fut la mode en Suède à l’époque. Regarde Grave, ils font fait exactement pareil. Alors oui ça claque, mais malheureusement, j’ai l’impression que les chansons sont vite interchangeables. Et vu qu’ils ont joué pas mal de temps, je me suis cassé avant la fin (et ai donc loupé Left Hand Path arrrrrgh). Ah oui, d’ailleurs faut plus dire Entombed, mais Entombed AD apparemment. Pas compris le principe (c’est comme Ghost BC quoi), m’enfin…Du coup je sais vraiment pas trop quoi en dire, si ce n’est que leur son était vraiment comme sur album, d’une puissance monumentale, mais qu’à la fin, l’appel du houblon l’a emporté. Bah oui parce qu’après ça, ça ne rigole plus du tout.

    En effet, il est presque 21h quand Blasphemy arrive sur scène. Les gars ont fait la bringue la veille avec les festivaliers d’après ceux présents du vendredi, et j’ai eu la chance de pouvoir parler un peu au groupe dans l’après-midi. Les mecs existent depuis 30 ans quoi ! C’est utra culte dans le war metal, c’est limite aussi culte que Sarcofago pour moi, et les mecs sont pèpères au merchandising ! Mais bon, on est pas là pour faire sa tapette de groupie. A ce point-là de la soirée, j’avoue tituber déjà pas mal, mais je n’oublierai pas leur putain de show ! On m’avait dit que le son était bordélique en concert (un peu comme Blackdeath à Lille) mais ce ne fut absolument pas le cas ! En fait, ça m’a un peu fait le même effet que Revenge l’année dernière : un rendu ultra brutal, chose parfaite pour leur Black/Death chaotique. Et les mecs assument tellement leur cliché qu’ils jouent avec leurs lunettes de soleil sur le pif alors qu’il fait déjà noir aha. Je pense d’ailleurs qu’on s’est tous pris une claque en pleine poire, tout le monde est d’accord là-dessus. Après ça, comment tu veux faire mieux ? Et c’est surtout pas Samael qui prouvera le contraire. Franchement j’en avait absolument rien à carrer et je suis resté au camping finir les binouzes avec les potes.

    Par contre, j’avais un peu la flemme, mais j’ai été motivé par un pote pour voir Irkallian Oracle, groupe que j’avais déjà vu mais qui m’avait un peu laissé sur ma faim. Comme ces dernières années, il s’agit en fait d’un groupe d’after party, baignant dans un black/death ritualiste et utilisant pas mal de tam-tam ou des tambourins. Imagine le côté lourd et pesant d’Incantation avec une aura ultra mystique à la Portal sur fond de riffings bien Black. C’est vraiment monstrueux et ça doit être le premier Méan où je finis de voir le dernier groupe ! Ça valait vraiment le coup et c’est pas le chanteur de Walifornian Degeneration qui me dira le contraire tellement on était plein !

    Enfin, on a même réussi à faire after au camping malgré le froid.

    Pour résumer : pour moi une des meilleurs années pour l’ambiance. Une affiche super intéressante, n’en déplaise à certains, et pas mal d’améliorations (surtout la bouffe). Du bon merch aussi (bien que les cds sont pas mal chers quand même). Et surtout absolument que des bonnes personnes avec qui discuter !

A refaire l’année prochaine!

    Un immense merci à l'organisation du Méan du coup! Continuez à nous foutre de biens belles mandales dans la tronche, cette année vous avez fait fort! Que ceux qui ne sont pas venus aillent se faire mettre profond et les présents ont bien fait. La blinde de potes croisés par-ci par-là au fur et à mesure de la journée, une véritable orgie de houblon et des souvenirs inoubliables!

samedi 13 août 2016

Summer of Grind @ El Diablo (Lille) 12/08/2016


    Quel beau mois d’Août sérieux ! Je ne parle pas ici du temps (très en dents de scie dans nos contrées nordiques), mais bel et bien de musique. La vraie, celle qui te donne envie d’écluser des litres et des litres de mousse et de déconnecter tes neurones. La semaine dernière la date de Grind au Titans Club fut déjà tellement épique que je n’en attendais pas moins de cet enchaînement scatophile. Pour le coup, on est arrivé que 30 minutes avant le début annoncé des hostilités mais, Lille + Grind = retard. Mais on est habitué et ça me dérange absolument pas. Par contre, c’est plutôt une très mauvaise nouvelle pour ma cirrhose ces habituels retards.

    Après quelques rafraîchissements donc, c’est Essen mein Scheisse qui commence sur fond d’intro drone/noise et dialogues du Grand détournement. Inutile de te préciser que ça part quand même super bien avec de pareilles références. Longtemps j’ai vu le nom du groupe passer et forcément je pensais qu’ils étaient allemands… Mais non, on va bien manger du caca local avec ces lillois avinés et ce chanteur ultra sexy percé aux tétons. Bon par contre, je sais pas si le bandcamp m’avait vendu du rêve à grands coups de sampler débiles, mais j’ai été quand même un poil déçu. En fait les gars savent t’envoyer un gros feeling punk sur fond de grind qui lorgne sur des passages assez powerviolence, mais je pense que le son aurait carrément pu être mieux. Pas forcément besoin d’avoir un truc niquel pour du grind tu me diras, mais là j’ai pas réussi à m’éclater comme devant d’autres groupes à l’humour aussi développé que le cerveau qu’un salafiste tétraplégique. Et puis du coup, je m’attendais à beaucoup plus de sampler. Parce qu’on va pas se mentir, mais les groupes de ce soir (mis à part Unsu) sont pas très Mathcore prog à lunette hein ! Du coup, dans ce genre de trucs, les sampler apportent énormément et, bien qu’il y en ait eu avec Essen mein Scheisse, ça n’était pas assez pour moi. Après je relativise assez en reconnaissant que c’est peut-être un groupe d’ouverture quand même 100 fois mieux que ceux que je me tape à des dates de Black où ça se la joue amoureux du Cornu alors que les membres vivent du RSA chez papa maman qui leur repassent leurs vêtements. Ah oui, dernière chose (que j’ai plutôt apprécié pour le coup) : c’est ce côté répète à l’arrache dans une cave. Je pense vraiment que c’était aussi le but du groupe et justement, moi j’aime bien cette facette assumée (remarque que j’avais faite aussi dans un de mes premiers LR avec Conquerors d’ailleurs).

    Ce soir, il faut savoir qu’il n’y a pas vraiment d’ordre de groupes observé et c’est avec grand plaisir qu’Anal TV enchaîne déjà (avant que mon cerveau ne s’embrume trop). Je les avais déjà vu une fois (cf un ancien LR aussi), et depuis, j’ai pu bien écouter leur premier jet, tout de même grandiose ! Pour remettre dans le contexte, faut savoir que le groupe utilise énormément de sampler philosophiques tirés de la télé réalité entrecoupés de musiques courtes et intense sur fond de hurlements à deux chanteurs style Gronibard. Mais même si j’apprécie Gronibard, je trouve Anal TV carrément plus fun et cool. Pas de batterie (mais pourquoi s’emmerder ? J’ai l’impression que dès qu’il y a un problème dans un groupe, ça vient du batteur de toutes façons), juste une guitare et deux chanteurs déguisés en gonzesse. Vraiment un look magnifique qui donne envie de violer des mémés par la poche d’urine. Mention spéciale à celui en tutu et maquillé comme une princesse. Bon et puis, quand je disais sampler philosophiques, y’a quand même des supers  extraits de Moundir (l’aventurier de Koh Lantah), Michael Vendetta et le classique Ribery. Mais ce que j’avais moins capté la première fois et qui m’a sauté aux yeux ici, c’était le comportement du groupes qui « mime » chaque sampler en fonction de ce qui est dit. Et ça apporte carrément un truc en plus par rapport à d’autres groupes de Goregrind pipi caca. Et puis c’est toujours ENORME de finir sur la chanson Servietsky avec le mec DEGUISE en Servietsky. Une super bonne tranche de rire donc et, tout comme Wallifornian Degeneration, on se retrouve totalement propulsé en plein Obscene Extreme avec son public totalement fou qui fait n’importe quoi. Le pied ! Par contre, c’était hallucinant de voir le monde devant Anal TV. La dernière fois ou le El Diablo était aussi rempli c’était à Dodheimsgard quoi… Et pourtant, ce soir, 3 groupes lillois jouent à domicile, mais c’était vraiment pas aussi rempli sur les autres groupe de la soirée.

    Bon justement, faut dire aussi que les Unsu qui enchaînent, on les a vus et revus et rererevus depuis 5 ans. Bien qu’ils aient fait une petite pause dernièrement, je t’avouerai que c’est toujours un putain de plaisir de les voir. A ce propos, j’avais été un peu déçu de voir le chanteur Mick passer à la basse pour être remplacer par un autre (l’ancien chanteur de Goryptic si t’as un peu suivi la scène Death/Grind locale des cette dernière décennie). Mais ce soir, putain quel concert énorme ! Si j’avais encore un poil de déception sur le remaniement du line-up, franchement ça s’est ingéré, vomis, réingéré et revomis pour être violé par la bonne conscience de la qualité d'un groupe qui se rapproche plus d’un Blackheads des familles que du goregrind à proprement parler. Avec leurs chanson avoisinant les 1 minute, les mecs t’envoient une méga mandale en pleine tronche, comme un épileptique dans un lave linge rempli de vibromasseurs. Et même si on est dans un tout autre style de Grind que les trois autres groupes présents ce soir, les mecs d’Unsu s’éclatent un max sur scène et c’est une véritable bouffée de fraîcheur dans un milieu où on approche de la saturation de groupes interchangeables. Quand un truc pareil est ultra bien fait, on passe d'un groupe de plus à un groupe de plus a découvrir absolument, et putain ça change tout. Niveaux songs, même si j’ai deux sorties originales, je t’avoue ne pas vraiment avoir fait gaffe si je reconnaissais tel ou tel titre. On s’en masturbe les ovaires avec du papier de verre, car c’est le genre de groupes qui te fout une putain de montée d’adrénaline à taper des nains paraplégiques.

    Après cette immense claque, c’est au tour de Wallifornian Degeneration de monter sur scène (et il est bientôt minuit mine de rien). Troisième fois que je vois ces mecs en 2 mois, si ça c’est pas de l’amour ?!!! Du coup je risque de faire pas mal de répétitions avec mes autres LR où je parle d’eux mais osef non ? Les gars te font un truc genre Anal TV version wallonne donc, là aussi, à grands coups de sampler fun (où je comprends que la moitié tellement l’accent est huileux comme leur frites), dont l’existentielle question sur la présence de Cerise dans la Kriek Bellevue, mais aussi un extrait de notre philosophe à tous : Eddy Malou (E-doubleD-Y-Traitd’union-M-A-L-O-U) !! Et tout comme la semaine dernière, on aura la chance de recevoir des balles de ping pong, des contenants (pas d’acide, mais de lessive cette fois) et le déroulage de rouleaux de PQ histoire de se torcher le cerveau tellement cette date fut  submergée par la débilité assumée et la recherche musicale digne d’une fosse septique plein de bébés flottants à la surface.

    Du coup, je vais avoir du mal à me prendre au sérieux au Metal Méan Samedi prochain putain. Mais bon, c’est pas grave : tant qu’il y a de quoi boire, des potes et de bons groupes, c’est le principal.


    Un grand merci à l’organisation du coup, à la salle (super sélection de bières au cas où je ne l’aurai pas précisé : Anosteke en pression putain !!! Mais aussi un large choix de bières bouteilles pour un prix abordable (du moins pour le secteur lillois) où tu peux retrouver de la Bush, de la Kasteel  ou de la Trappe putain de Quadruple !!!). Bref, je m’égare mais merci surtout aux groupes (super première exportation pour WD en dehors de leurs contrées houblonnées), pour un prix vraiment sympa (le choix entre 2, 4 ou 6 balles) et aussi au public qui s’est déplacé ! Même si on revoit les même têtes, c’est quand même un public largement plus intéressant qu’aux dates de black metooool sur Lille.

samedi 6 août 2016

Death/Grind Party I @ Titans Club (Lens(Be)) 05/08/2016



    Bon j’avoue, je devais me taper Cattle Decapitation le lendemain de ce concert. Et puis bon, j’ai réécouté le groupe… Vraiment déçu : dans mes souvenirs c’était aussi brutal qu’un tractopelle lancé sur Bagdad. Alors qu'en réécoutant les skeud, ça m'a plutôt donné l'impression d'écouter un groupe assez surfait qui te balance un truc correct, mais qui casse pas trois pattes à un manchot. Du coup, sans hésitation, il subsistait cette date de Grind (dans 3 styles différents d’après l’event), où Balance of Terror devait se produire. Kaotoxin avait pas mal fait tourner le truc et, sans avoir jamais écouté, il faut dire que Nico sait nous dégoter de bon petits groupes comme ça. Malheureusement les mecs ont dû annuler parce qu’un des membres s’est brisé je n’sais plus quoi. Et c’est avec plaisir que je vois les Wallifornian Degeneration les remplacer !

    On débute donc les hostilités avec le curieux Krig, vendus comme du Grind psychédélique. En fait, le côté « psyché » du truc n’existe pas. Il s’agit juste de plusieurs passages tribaux frénétiques soutenus par un tam-tam épileptique. J’ai trouvé l’idée vraiment sympa, dans une scène où l’innovation est loin d’être le souci premier des groupes. Pour le coup, niveau musical, je me suis surpris à aimer et à comprendre pourquoi l’event nous parlait de 3 Grind différents. Et finalement, Krig, c’est un peu une triplette incestueuse où 3 sous-genres se tapent une orgie pour le moins curieuse : une base pas loin d’un Brutal Death des familles, entrecoupée de plusieurs passages purement Grind (un peu à la Nasum, Blockheads et consorts… Bref, le genre de truc purement viscéral qui te donne envie d’aller taper des mamans) et…surprise (car je suis un poil allergique à cette scène), des gros break Deathcore. Et pour le coup, j’ai vraiment aimé le mélange un peu WTF du truc. Je me suis un peu lassé sur la fin malgré tout. En même temps, comme je l’ai déjà mentionné dans plusieurs LR de ce blog, je me rends compte qu’avec le temps, si je connais pas un morceau, j’ai tendance à regarder en m'enlisant dans un mutisme corporel digne d’une huître paraplégique. Bon ici, j’irai pas jusqu’à cet extrême non plus, parce qu’ils ont bien envoyé du pâté les gaillards. Avec ce bassiste tout droit sorti d’un gorope de folk (je parle de la dégaine hein), un batteur assez survitaminé, un guitariste … bah un guitariste de Grind quoi aha, et un chanteur bestial au possible qui m’a un peu rappelé celui de Leng’Tche (et je dis pas ça pour la couleur de peau, n’est-ce pas ?). Non je sais pas, c’est son côté baraqué et sa façon de chanter aussi.
Une putain de bonne mise en bouche en somme.

    Malheureusement, ça se gâte avec le deuxième groupe. Therianthropy, groupe Death Metal du Luxembourg. Et que dire ??? Beh, je me suis emmerdé comme pas possible et j’ai même pas tenu la moitié du set. Et là, tu te dis : « Mais putain quel connard de haterz, même pas foutu de laisser une chance à un petit groupe. Total support à la scène UG. T’es pas metal. »
Beh, en même temps, quand les mecs se contentent de balancer de la riffaille aseptisée ultra chiante, sans aucun feeling, t’as un peu l’impression d’écouter en boucle la même chanson qui, de base, n’est même pas terrible. Imagine la rythmique de Cannibal Corpse, sans ce côté technique et t’auras une petite idée du truc. Très bof pour moi, j’ai l’impression d’avoir fait le tour du groupe en 5 minutes. Alors ouais, j'suis peut-être haterz, mais j'estime qu'au bout d'un certain temps, faut pas se foutre de la gueule du monde. Va faire un tour sur metal-archives et tu verras le nombre de groupes référencés (plus de 110 000) et ça se rajoute tous les jours. Perso, j'ai aucune envie de monter un groupe à cause de ça. On est putain en train de crouler sous la consommation de groupes interchangeables jusqu'à l’écœurement et il devient de plus en plus dure de faire le tri dans toute cette montagne de merdes. Voilà, c'est dit!

    Bon, du coup, la pause rallongée fut riche en émotions, notamment avec la rencontre d’un mec au bar qui me paye une bière sans raison aucune. En mode gros fan de vieux Hard et de Heavy metoooool, le gars a pas pu s’empêcher de pousser la chansonnette sur toutes les chansons qu’ils passaient en fond. Et bordel, une voix à faire se retourner Dio dans sa tombe. Tu vois, c’est exactement le genre de concert où tu tombes sur les vrais, et qu’il suffit pas de se la jouer misanthrope en gueulant satan pour être forcément un true. Bon après, je compare ce qui n’est pas forcément comparable, mais t’auras compris où je veux en venir (sinon cours lire ma chro du Throne Fest).

    J'en profite aussi pour parler un peu de la salle, le Titans Club que je ne connaissais pas du tout. Un bar bien sympa, tout en long, où la scène est pas mal (en tout cas, plus grande que dans les bars/concerts lillois) et les bières pas chères (QUE 2.20€ pour une Jupiler quoi!). Et puis la Carrefour Market pile à côté et une friture de l'autre, le tout sur une place avec un bon petit parking, bref, PARFAIT;

    Il est temps de finir en beauté avec Wallifornian Degeneration, groupe de Charleroi que j’avais déjà eu l’occasion de voir avec Vaginal Penetration of an Amelus with a Musty Carrot il y a deux-trois mois. Du coup je risque de me répéter un peu mais osef ! En gros, tu débranches ton cerveau et tu te crois propulsé à l’Obscene Extreme tellement les mecs t’envoient un Goregrind gamin à l’humour de Gronibard.  La même mandale dans la tronche que la dernière fois en fait et au moins c’est super, car tu sais à quoi t’attendre. Je parle de Gronibard, mais les mecs se rapprochent encore plus d’un Anal TV (ah bah tout de suite, c'est sûr, c'est moins connu) où les samplers de télé réalités sont remplacés par dialogues tout droit de je n’sais quel feuilleton de télévision wallonne. L’accent ne trompe pas en tout cas, tu sais que tu es bel et bien en Belgique ! Et puis enfin, les mecs dans le public se défoulent sans prise de tête, avec cette putain de bouée gonflable sortie de je n’sais où aha. Sans oublier l’incontournable lancé de balles de ping-pong, auxquels se sont rajoutés des bidons d’acide (vide hein…ça me semble logique mais je pense qu’il est préférable de le préciser) et du PQ à foison. Petite congratulation à l’un des deux chanteurs aussi qui s’est affublé d’un magnifique T shirt rose et d’une jupe de grand-mère. En somme, du Grind pipi caca qui fout un bon coup de fouet au moral!


    Putain, sacrée date sympathique. Merci à l'organisateur en tout cas, à la salle (encore une bien bonne découverte pour ma part) ainsi qu'au groupes! 
Et dire que je remets ça Vendredi prochain avec, une fois encore, Wallifornian Degeneration, mais aussi Anal TV justement ! Accompagnés de Unsu et Essen mein Scheisse, un « petit groupe guilleret de grindcore bruitiste minimaliste pour enfants sourds » lillois, d'après leur facebook!