Bordel je me force parce que je suis vraiment claqué. Mais
comme souvent, j’essaye de taper le live report à chaud sinon c’est foutu. Metal Méan 2016 donc, dans cette belle petite
bourgade qu’est Méan sur Havelange, ses près, ses fromages, ses vaches, mais
surtout ce fest devenu pour moi incontournable depuis 2009.
Beaucoup ont un peu râlé pour l’affiche, mais ça n’a
absolument pas empêché les potes de se bouger. Carrément moins d’affluence
malgré tout par rapport aux autres années et c’est bien dommage car ils auront
loupé une des meilleures éditions du festival. Si ce n’est pour l’affiche, une
ambiance vraiment monstrueuse cette année. Alors faut bien entendu se taper les
2h de route et planter notre tiote baraque pour la nuit et premier choc :
matelas troué aaaaargh. Du coup, mon dos me remercie actuellement. .. Une fois
l’effort accompli, c’est le début d’un enquillage mémorable de binouzes qui me
passeront dans le gosier, mais, contrairement aux autres années, je me serai
couché après le derniers groupes et en soit, c’est déjà la vraie victoire.
Bref, commençons par le commencement : LVTHN se voient
la dure tâche d’ouvrir à 13h. Et pour le coup, j’ai l’impression que les
groupes seront quasiment tous en avance par rapport à l’heure prévue. En
général, le premier groupe du Méan me fout pas plus la trique que ça (sauf
Nervosa l’année dernière, mais les atouts du groupe sont indéniables !
Surtout leurs attributs en fait). Alors quand en plus, je vois qu’ils tapent dans
toute cette vague d’Orthodox Black Metal, je n’en attends pas grand-chose. Eh
bien force est de constater que j’ai vraiment apprécié leur cérémonie, les
visages couverts de sang, les cierges et le décorum qui va avec. Ce qui bute, c’est tout de même ces putain de
passages rapides sans forcément forcer sur la double, comme si le batteur se
contenter juste de suivre la cadence, mais cadence qui est déjà bien soutenue !
Une vraie tuerie. Je dis pas que je vais tout de suite foncer acheter la disco,
mais je pense que c’est un groupe qu’il faudra suivre de près. Une sorte de
relève, une alternative à Watain et leur merdique dernière chiasse qu’ils nous
ont sortis (à tel point que la seule chanson de bien est, pour moi, la balade
avec du chant féminin….Ouais….A ce point-là) et un groupe qui a compris qu’il
suffit pas de faire gémir sa guitare sur du corde par corde lancinant qui te
fout mal au crâne plus qu’autre chose (et accessoirement, pour écouter ce genre de passages, je
préfère m’envoyer Darvulia ou Aosoth) pour faire du Black ritualiste. Inspiré donc, sans tomber dans le cliché
d’un énième groupe qui s’auto parodie.
Vient alors le tour de Reveal et franchement, j’ai du mal à
en penser du bien. Les mecs sont en mode total touriste, avec ce chanteur qui
est le sosie de Kurt Cobain et le guitariste portant un gris-gris indien ou je
n’sait quoi autour du cou. Alors ce côté à l’arrache c’est quand même sympa car
tu te retrouves propulsé dans les années 90, à l’époque où Mayhem s’emmerdait
pas avec des os humains (si si, c’est bien au Méan en 2010 qu’il y avait eu ce
truc là) et Immortal était encore loin de fouler les planches du Wacken. Une
époque bénie (paraît-il, perso je suis encore trop jeune pour raisonner comme
ça…Hein, tous ces Jean-Michel Metal en mode « c’était mieux avant »
mais qui se branlent devant Kataklysm). Bref, musicalement par contre, c’est là
que ça pêche un peu. Le gars s’égosille à tel point qu’il en devient rouge
comme la vulve d’une star du X après une semaine de tournage. Une manière de
chanter qui rappelle justement Watain sur les bords, mais SURTOUT (et putain
que ça me soûle, je l’ai déjà dit au Throne Fest), une posture totalement
pompée sur Erik Danielsson. Merde quoi, achetez-vous une identité les gars
parce que là ça devient grave ! Du coup, j’ai vraiment pas été convaincu.
L’impression d’entendre une sorte de sous-Tribulation en somme. Ça mérite
peut-être une écoute approfondie sur cd mais je pense que ça ne sera pas pour
moi. Je préfère aller me réécouter The Formulas of Death, tellement parfait.
Bon, du coup on retourne au campement, on évite les cadavres
humains (dont un magnifique Monsieur endormi près de notre tente en pleine
séance de dédicace épidermique par ses amis) et on essaye de faire abstraction
des branleurs avec leur tipi runique qui écoutent Rammstein… Franchement, ce
qui était super cette année par contre, c’est qu’en plus d’avoir pu voir tous
les groupes, j’ai l’impression qu’on a passé autant de temps au camping à rire
comme des cons que sur le fest devant les groupes. Et pour moi, c’est ça aussi qui fait
le force d’un festival. Malgré quelques Jean-Kevin Bourré ou Jean-Michel Hellfest
qui se baladaient par-ci par-là, on aura pas trop eu à se plaindre du public. Petit
truc cool aussi au niveau de la bouffe : vraiment plus de choix que les
autres années j’ai l’impression (j’adore la paëlla), et des burgers qui
dégueulent d’oignons !
Soit, c’est quand même Sigh qui démarre (après au moins 1h30
de squattage de camping), l’occasion d’accueillir aussi des amis qui arrivent
enfin (dur de taffer le matin !) même si du coup, on loupe 1/3 du concert,
mais vu ce que j’en entendais de loin, je n’ai rien loupé, les meilleurs chansons
étaient réservées pour la fin. J’avais vu pas mal de photos du groupe sur
scène, quelque chose d’assez perché : une chanteuse avec des ailes d’anges
ou couverte de sang jouant du Saxophone, un chanteur en cape avec sa canne de
dandy britannique et un guitariste tout droit sorti de The Grudge… Beh oui,
cherche pas, c’est le Japon ! Alors pour ma relation avec ce groupe, j’aime
énormément quand ils y vont à fond sur le côté symphonique (Hangman’s Hymns et
sa réinterprétation génialissime du requiem de Mozart), délaissant un peu leurs
expérimentations perchée (Imaginary Soundscape…dur à écouter). Et c’est aussi
pour ça que j’ai énormément apprécié la deuxième partie du show. Déjà parce qu’ils
ont sortis pas mal de chansons de l’album cité précédemment, mais aussi de
Scenes from Hell (bien que j’aurai adoré entendre L’art de mourir et qu'ils ne l'aient pas joué). Et puis faut admettre que la chanteuse, bien
que ne portant pas ses ailes d’ange ce jour-là, était affublée d’un corset mettant
en valeur ce qu’il faut où il faut éhé. Madame d’ailleurs, se ramenant en plein
milieu du concert avec une coupe enflammée remplie de sang qu’elle se versera à
deux reprises sur le visage (jusque dans le corset éhéhé), faisant bien
attention de ne pas éteindre la flamme. Un exercice dangereux et risqué mais
franchement agréable à voir sur scène. Disons qu’ils font vraiment un show
particulier. Mais à côté, Rammstein peuvent aller se rhabiller avec leurs
effets pyrotechnique car Dr Mikannibal (oui, c’est bien son pseudo) apporte
vraiment quelque chose en plus au groupe. Puis, je pensais que seul le mec
chantait mais non, elle occupe pas mal de parties vocales tout au long du
concert. Pour un groupe qui ne m’avait jamais attiré en concert, je me suis
tout de même pris une belle petite claque. Par contre, j’émettrai tout de même
un petit bémol pour le son de samplers que l’on entendait vraiment pas assez.
Bon du coup, la terre commence déjà bien à tourner mine de
rien et l’enchaînement risque de faire mal car ce n’est pas moins que les
Finlandais de Demilich qui démarrent en pleine après-midi. Si tu connais pas ce
groupe mythique des années 90, fonce écouter Nespithe, leur unique album de
1993 et écoute-moi cette voiiiiiiix ! Putain mais mis à part de l’écho, il
n’y a absolument aucun effet dessus et le mec te sort des raclements gutturaux
de malade ! Et du coup, leur reformation me faisait de l’œil depuis un
certain temps. Seulement voilà, quand on mise pas mal sur quelque chose d’aussi
particulier qu’une pareille voix, bah 25 ans après….faut pas se louper. Et
malheureusement, le mec à plus du tout la même voix. Alors ok, ça envoyait
quand même du lourd avec leur death technique et pesant qui te retourne le
cerveau, mais j’attendais tellement de la voix que je n’ai pu m’empêcher d’être
excessivement déçu. En tout cas, les mecs ont pris de la bouteille, ça se sent,
ils régurgitent leur Death de manière pro, mais je ne peux m’empêcher de penser
que ce sont des opportunistes qui surfent sur la vague des reformations.
Dommage…
Mais du coup, il y a du lourd qui enchaîne, car ce ne sont
pas moins que les Thrasheurs américains de Vektor qui ont eu l’honneur de jouer
un des plus longs concerts de la journée sur cette scène. Pas moins d’une heure
de tabassage en règle, ultra carré, ultra rapide (sérieux mais même Kill’em All
c’est pas aussi rapide j’ai l’impression) avec un son mooooooooooooonstrueux !
Alors autant j’aime quand ça thrashe en mode répète, autant un truc aussi perché
et futuriste que Vektor se DEVAIT d’être réglé au millimètre près et là-dessus,
les mecs m’ont pas déçu. D’ailleurs c’est vraiment fun de voir la dégaine de
vieux thrasheurs des mecs, en mode convers’ et jean Slim alors qu’ils te
balancent un Thrash assez moderne et futuriste. Et finalement, même s’ils ont pas joué Black
Future, les morceaux tapaient pas mal dans leur disco et ça c’est cool ! Que
dire de plus sur eux à part qu’ils avaient vraiment un gros son de malade et, contrairement
à Demilich, la voix ne m’a absolument pas déçue alors qu’ici aussi, on est face
à quelque chose de particulier, ultra aiguë, à la limite du Black Metal, et le
mec assure vraiment à ce niveau-là.
Bon c’est pas tout mais la nuque a pris cher quand même et c’est
de loin que je regarderai Entombed. Alors justement, leur orientation Death’n
roll depuis Wolverine Blues est vraiment sympa mais j’ai l’impression que ce
fut la mode en Suède à l’époque. Regarde Grave, ils font fait exactement
pareil. Alors oui ça claque, mais malheureusement, j’ai l’impression que les
chansons sont vite interchangeables. Et vu qu’ils ont joué pas mal de temps, je
me suis cassé avant la fin (et ai donc loupé Left Hand Path arrrrrgh). Ah oui,
d’ailleurs faut plus dire Entombed, mais Entombed AD apparemment. Pas compris le
principe (c’est comme Ghost BC quoi), m’enfin…Du coup je sais vraiment pas trop
quoi en dire, si ce n’est que leur son était vraiment comme sur album, d’une
puissance monumentale, mais qu’à la fin, l’appel du houblon l’a emporté. Bah
oui parce qu’après ça, ça ne rigole plus du tout.
En effet, il est presque 21h quand Blasphemy arrive sur
scène. Les gars ont fait la bringue la veille avec les festivaliers d’après
ceux présents du vendredi, et j’ai eu la chance de pouvoir parler un peu au
groupe dans l’après-midi. Les mecs existent depuis 30 ans quoi ! C’est
utra culte dans le war metal, c’est limite aussi culte que Sarcofago pour moi,
et les mecs sont pèpères au merchandising ! Mais bon, on est pas là pour
faire sa tapette de groupie. A ce point-là de la soirée, j’avoue tituber déjà
pas mal, mais je n’oublierai pas leur putain de show ! On m’avait dit que
le son était bordélique en concert (un peu comme Blackdeath à Lille) mais ce ne
fut absolument pas le cas ! En fait, ça m’a un peu fait le même effet que
Revenge l’année dernière : un rendu ultra brutal, chose parfaite pour leur
Black/Death chaotique. Et les mecs assument tellement leur cliché qu’ils jouent
avec leurs lunettes de soleil sur le pif alors qu’il fait déjà noir aha. Je
pense d’ailleurs qu’on s’est tous pris une claque en pleine poire, tout le
monde est d’accord là-dessus. Après ça, comment tu veux faire mieux ? Et c’est
surtout pas Samael qui prouvera le contraire. Franchement j’en avait absolument
rien à carrer et je suis resté au camping finir les binouzes avec les potes.
Par contre, j’avais un peu la flemme, mais j’ai été motivé
par un pote pour voir Irkallian Oracle, groupe que j’avais déjà vu mais qui m’avait
un peu laissé sur ma faim. Comme ces dernières années, il s’agit en fait d’un
groupe d’after party, baignant dans un black/death ritualiste et utilisant pas
mal de tam-tam ou des tambourins. Imagine le côté lourd et pesant d’Incantation
avec une aura ultra mystique à la Portal sur fond de riffings bien Black. C’est
vraiment monstrueux et ça doit être le premier Méan où je finis de voir le
dernier groupe ! Ça valait vraiment le coup et c’est pas le chanteur de
Walifornian Degeneration qui me dira le contraire tellement on était plein !
Enfin, on a même réussi à faire after au camping malgré le
froid.
Pour résumer : pour moi une des meilleurs années pour l’ambiance.
Une affiche super intéressante, n’en déplaise à certains, et pas mal d’améliorations
(surtout la bouffe). Du bon merch aussi (bien que les cds sont pas mal chers
quand même). Et surtout absolument que des bonnes personnes avec qui discuter !
A refaire l’année prochaine!
Un immense merci à l'organisation du Méan du coup! Continuez à nous foutre de biens belles mandales dans la tronche, cette année vous avez fait fort! Que ceux qui ne sont pas venus aillent se faire mettre profond et les présents ont bien fait. La blinde de potes croisés par-ci par-là au fur et à mesure de la journée, une véritable orgie de houblon et des souvenirs inoubliables!