En voilà une date qu'elle fait
plaisir! Le bistrot de la gare Saint Sauveur propose toujours des événements gratuits et, de temps en temps, des dates metal. Je me
rappelle avoir malheureusement loupé Anaal Nathrakh pour cause de
gastro diarrhéique foudroyante il y a 3 ou 4 ans, mais je me suis
rattrapé en ayant assisté aux dates de Fuck the facts (avec les
incontournables Unsu en première partie) et Twilight of the gods,
Rotting Christ et Negura Bunget. Bref, du beau monde se ramène ici
ce soir encore! Et sur 3 jours s'il-vous-plaît! De quoi satisfaire
les plus boudeurs d'entre vous. Pour ma part, seule la date du
Vendredi m'intéressait, et je m'y suis tenu. Et puis, louper la
friterie avec la belle-famille pour voir Black Bomb A, ça m'aurait
bien fait chier. Pour l'anecdote, ces trois jours de concerts ont été
organisés afin de fêter les 35 ans du Carré des halles, point de
chute de nombre d'amateurs de musiques extrêmes en plein milieu du
quartier des bars lillois. Et tout ça sur 2 scènes, permettant aux
groupes d'enchaîner sans aucun temps mort, dont une en extérieur
et, pour le coup, ils ont eu pas mal de bol vu le temps de chiottes
qu'on s'est tapé cette semaine. Mais Dieu doit aimer le metal car il
a arrêté de dracher une heure avant.
Suite à la circulation lilloise aussi
fluide qu'une coulée de béton en plein été, j'arrive tout juste
pour le premier groupe qui m'est alors totalement inconnu. Il s'agit
d'un certain Astimos, et la mocheté du nom n'a d'égal que la
qualité du concert. Une sorte de Modern Metal qui s'est voulu
extrême en clôturant le show par une chanson tapant pas mal dans le
black/death. Pas du tout mon truc donc, et je file vite me chercher
de quoi me désaltérer.
Misery enchaîne donc sur la scène
principale, proposant un Hardcore des familles faisant passer
Slipknot pour des gros méchants. Car oui, j'ai l'impression
d'entendre une version un peu gay du bazar. Déjà que le Hardcore
n'est pas du tout mon style de prédilection, mais alors là... Trop
de chant clair, trop de riff Nu-Metoooool. Mais bon, c'est pas grave
car je ne venais pas spécialement pour les premières parties. Pas
que je sois allergiques aux découvertes, bien au contraire, mais vu
que c'est gratuit... Rho pis la dégaine cliché du balançage de
nuque en rythme Attack-Attack-Style, c'est tellement magique!
S'ensuit alors Wild, sorte de
death/Thrash sympathique qui est en faite une suite au "défunt"
Wild Karnivor. Ouais, en fait c'est les même gars, mais z'ont changé
le nom du groupe. Dans mes souvenirs, Wild Karnivor proposait quelque
chose de vraiment cool, à base de death limite prog (un saxo sur
scène il me semble me souvenir, mais je peux me tromper). Je dirais
pas que ça casse trois pattes à un cul de jatte, mais c'est le genre de première partie qui se laisse
écouter dans le fond en discutant et en sirotant une tiote
mousse.
Bon, je vais assez vite sur ces trois
premiers groupes parce que j'ai pas vraiment regardé attentivement,
et car la claque de la soirée arrive justement! En effet, il est
20h30 et Leng Tch'e foule les planches de la scène principale. Si tu
connais pas, sache que tu loupes ta vie! Car leur Grind assez
influencé par la période Death/Grind de Napalm Death envoie, mais
d'une puissance! Franchement, ça doit faire un an que j'ai pas fait
une bonne date de Grind, mais là ça m'a foutu un sacré coup de
pied au cul, et comme souvent, je me demande pourquoi je n'en fais pas plus souvent! Un chanteur qui nous gratifie d'une joie immense d'être là et toujours le sourire aux lèvres! Comme à son habitude, le
public en profite pour bouger, mais, comme d'habitude également, pas
mal de jeunot (que tu ne vois jamais à des dates payantes, sauf sur
la prochaine tournée de Kataklysm à 20 euros la place...) qui se
la joue metôl "wesh j'en écoute depuis que j'suis né mais je
connais que Sepultura, Slayer et Napalm Death paskecétrobien".
D'ailleurs ça m'énerve viscéralement de voir ces mêmes mecs
monter sur scène quand le chanteur les invite à chanter. Le
résultat en est assez affligeant, à grands coups de "ohéohéohé".
Putain, les gars, suffit pas de gueuler dans un micro pour savoir
faire du Grind... M'enfin, comme je le dis régulièrement, le public
metal est pas mal gerbant. Et puis attends, les mecs veulent surtout
pas descendre de là! Ah non, ils sont contents de se faire
remarquer! A la mode Jean-Michel Kevin quoi! Tiens, c'est drôle, ça
me rappelle mon dernier Live Report...Et je me dis que deux
Jean-Michel sur trois LR c'est assez déprimant...
Bref, grosse grosse claque sur Leng
Tch'e! J'ai beau les avoir déjà vus au Lille Grind Winter Fest à Roubaix en 2010, c'est exactement le genre de trucs que tu peux te taper 10 fois par an, ce sera toujours bien. Un peu comme nos régionaux Unsu en fait éhé.
Le jour commence à baisser, et voilà
qui est parfait pour Pestifer qui démarre leur Black/Death obscur et
violent sous les derniers rayons du soleil. Alors que je mette les
choses au clair : j'adore tous ces groupes au son garage, bien crades
et j'ai tendance à peu apprécier ce qui est trop bien produit,
voire surfait. Cependant, un bon groupe comme Pestifer qui utilise le
trigg à des fins de bonne violence en béton, ça te défouraille les esgourdes! En fait, ça m'a un peu rappelé ce que font les
Nordistes de Bliss of Flesh, dans un registre un peu moins Black cela
dit. Je ne suis pas resté durant tout le concert, ce cher monsieur passablement éméché me bousillant les esgourdes en gueulant Zombie Ritual à chaque chanson.
Le temps de s'en reprendre une et le
public s'agglutine devant la scène. Scène qui, d'ailleurs, s'est
paré d'un décor très Bisounours. Si tu connais pas le groupe teuton,
sache qu'ils adorent deux choses : les gonzesses à poil et le sang.
Surtout le sang en fait. Et surtout les corps démembrés empalés
sur les pieds de micro. Bref, de la subtilité et de la délicatesse
pour leur Death'n Roll. Mais attention, pas celui un peu tarlouze à
la Entombed ou Grave d'aujourd'hui. Non, le vrai, celui qui t'enterres
Six Feet Under et leurs cds de reprises un peu moisies, celui qui te
donne envie de te péter les cervicales à grand coup de "poum-tchak"
et de riffing hard as fuck! En plus de leur décor scénique, les
mecs se ramènent couverts de sang et en armures. Parce que le metôl
tu comprends, c'est quand même un peu la guerre quoi. Et suffit pas
forcément de gueuler dans un micro pendant trente minutes dans sa
chambre chez papa maman, Panjoy Division Marduk en fond sonore pour
se la jouer violent. Du coup, je sais pas si c'est ce côté Hard Rock
ou les armures et le sang, mais ça m'a énormément rappelé Gwar (Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours trouvé quelques
influences Death chez les monstres américains). Je pense que c'est un peu tout ça à la fois. Bon
après, j'ai pas tout maté non plus (en fait, il y a que Leng Tch'e que je me suis envoyé en entier), parce que si c'est quand même super
sympa, le monde me soûle, j'ai envie de m'en reboire une et de
discuter avec les potes, ainsi qu'entretenir mon cancer du poumon. Je
reviendrai quand même sur la fin histoire d'en reprendre une bonne
dose.
Bon et puis, je ne connaissais vraiment
qu'une chanson (Let There Be Blood), qu'ils ont joué au bout d'une
vingtaine de minutes.
Et voilà, c'est déjà fini, comme
d'hab ça passe ultra vite, comme d'hab je râle beaucoup après les
groupes que j'aime pas (mais si vous me lisez sachez que j'suis qu'un gros con de toute façon), comme d'hab le public
m'emmerde (car, comme disait un pote : quand c'est gratuit, ça se
bouge le fion et ça claque 30 balles dans les bières - un peu chère
cela dit, mais bon, on est pas en Belgique – mais dès que du vrai
Underground passe dans la même ville, à 2km à peine de là et
qu'il faut payer 5 balles, y'a plus personnes...) mais heureusement,
j'ai de la chance de connaître de bons gars (et accessoirement une
blonde qui m'accompagne partout et qui me tapera quand elle lira
ceci! Oui moi aussi je t'aime :D ) qui sont pas loin de penser comme
moi.
Prochaine date : le Throne Fest à
Kuurne dans deux semaines. Par contre, le report va piquer : 2 jours - 16
groupes de metal noir qui adorent la Bible et le Coran.