C’est toujours un véritable plaisir que d’assister à un
concert en Belgique. J’avais vu le flyer de l’event au No Compromise en
Septembre dernier et j’étais plus que motivé à faire les deux heures de route
pour revoir Slaughter Messiah (ainsi que Pox, qui m’avait bien botté au NCMF
justement). Nous voici donc partis direction Liège, prenant au passage ces bons
vieux David et Christine à La Louvière, afin d’assister à la destruction de La
Zone, salle au nom assez évocateur car il s’avérera qu’il s’agit d’un lieu
totalement antifa. Bon, du coup, c’est peut-être pas le bon endroit pour parler
de ma venue au Call of Terror aha. Et d’ailleurs, j’ai trouvé ça assez drôle de
voir des fans au sweat Peste Nègre et Baise ma Hache venir et avoir un tampon « Zone
Antifa » sur la main. Si tu me lis un peu, tu sauras que niveau politique
j’en ai absolument rien à battre (ce qui ne m’empêche pas de sortir des blagues
Godwin, je l’admet) car on a déjà assez à faire avec le public particulier de
la scène. Et justement, j’adore venir en Belgique car, contrairement aux dates
qu’on a dans le Nord, rares sont les branleurs/poseurs/squatteurs/merdeux/faux
misanthropes qui se baladent dans la salle. Disons que j’ai eu l’impression
hier soir d’être entouré de mecs qui ont grandis avec le Metal extrême, jusqu’à en suer du Maiden et pisser du Destruction. Du coup, les choses s’annoncent plutôt
bien.
Un peu de retard, chose rare en Belgique mais qui ne me
dérange absolument pas cela dit, les locaux Neverlight Horizon entament les
hostilités. Car si, dans mon dernier Live Report, je te parlais d’un concert
guerrier, ici c’est à nouveau le cas, mais d’une autre façon. Les assauts sont
remplacés par des armes de destruction massive avec NH. Leur Death Brutal ne
plaira pas forcément à tout le monde, mais perso, sans être un fan de ce style
(privilégiant comme beaucoup les bon vieux Death Old-School, il faut l’avouer),
je me surprends à apprécier. Et je pense que c’est leur côté pas trop technique
tout en ayant le solo placé au bon endroit qui fait mouche chez moi. Et puis
bon, les gars ont roulé leur bosse (formé en 1999 !!) avec trois albums au
compteur. Et tu le sens, les gars sont heureux d’être là et le chanteur (Glen
Benton ??? aha) se marre entre chaque morceau. En fait, ça me fait penser au fruit
incestueux d’une partouze entre les derniers Deicide et Cannibal Corpse qui est
à la frontière du Grind. Bon, finalement le Brutal Death et le Grind sont pas
si loin que ça l’un de l’autre, mais ici, difficile de parler Brutal Death ou
Grindcore, c’est un peu flou mais tellement efficace. Après, vu que c’est pas
mon style de prédilection, ça m’a pas non plus donné envie de me claquer les
noyaux dans le mixeur mais j’ai bien apprécié. Finalement, si les groupes d'aujourd’hui chevaucheront le malin sur leurs rythmiques démoniaques, Neverlight Horizon s’est
occupé de préparer l’offensive en nous déshumanisant totalement.
Repos des esgourdes, entretien du cancer et de ma cirrhose
et c’est reparti pour POX, groupe des Flandres belges que j’avais déjà pu
apprécier au No Compromise de cette année. En général, j’aime pas chroniquer deux
fois la même chose parce que j’ai l’impression que je ne saurai pas quoi dire
de plus, mais finalement, ce ne sera pas le cas ici. Car si le premier concert
m’avait fait plutôt bonne impression, ce soir ce fut tout simplement EXCELLENT.
Les mecs se pointent avec tout le décorum et le bon vieux War Paint dégueulasse
fait à l’arrache. Ils entament leur rituel sur fond d’introduction que n’aurait
pas renié le Folk apocalyptique de Current 93, à savoir un savant mélange
entre apocalypse symphonique et dark ambiant ritualiste. L’ambiance est posée
et tu ne comprends absolument rien car les mecs t’envoient directement de la
riffaille Black/Thrash en puissance à te réveiller arrière-grand-mamie en mode
Evil Dead. A cela vient s’ajouter une voix possédée et rocailleuse comme il
faut. Ah ouais, et je t’ai pas dit mais le son de la salle est juste PARFAIT.
En général, dans une cave, on peut être assez étonné, mais pour le coup,
aucune mauvaise surprise ce soir. Plus le concert avance et plus je me rend
compte que j’ai totalement fabulé au NCMF car j’avais trouvé qu’il y avait
plusieurs parties dissonantes. Mais alors là, je devais déjà être bien entamé
parce que autant ces parties n’existent pas dans POX, autant les mecs savent te
balancer pas mal de riffs totalement sortis de A Blaze in the Northern Sky. Non
mais sérieux les gars ont tout compris, alternant ces passages avec des
Poum-Tchak ultra efficaces de Black/Thrash qui te donnent juste envie de te démolir
les cervicales. Y’a pas : chez moi ça marche du feu de Satan ce genre de
truc !!! Et puis à nouveau, un chanteur très heureux d’être là et franchement,
je les ai trouvés encore plus à l’aise sur scène qu’au NCMF. Les gars aux
manches occupent l’espace comme il faut et le batteur est ultra fluide et
arrive à ne jamais garder la même façon de jouer plus de 15 secondes. Et le
point d’honneur qui me fait totalement mouiller le falzar, c’est ce putain de
feeling rock’n roll, limite punk qui achève de me convaincre. Comme quoi, les
origines… Bref, arrête immédiatement de me lire et fonce te jeter sur leur deux
mini galettes, ou sur youtube, ou sur bandcamp mais écoute ce qu’ils font !!!
Mine de rien le retard se prolonge et c’est plus tard que
prévu que Slaughter Messiah monte sur scène. Si tu veux, là je m’envoie le
dernier EP : Morbid Re-Incantations dans les cages à miel et laisse-moi te
faire une petite parenthèse pour te dire que c’est juste une pure tuerie.
La prod s’est vraiment améliorée et le son, juste parfait ! (Après, j’ai
pas encore écouté Putrid Invokation). Bref, le groupe monte sur scène, emmené
par un Lord Sabathan toujours à fond. Les mecs ont mis en place le décorum
idéal : cierges et grosses torches qui nous enivreront d’essence, crâne et
corpse paint satanique as fuck. Bref, je pense que tu les as déjà vu par-ci
par-là, sinon remédies-y vite. C’est simple, les mecs arrivent sur Swamp of
Torment de Putrid Invokation justement (faudra sérieusement que je me le
procure !) et là, t’as exactement tout compris. Férocité, violence et agressivité seront les maîtres mots de ce rituel satanique sur fond de
Black/Thrash à la Belge. C’est-à-dire comme un vieux Enthroned des familles (forcément, on ne peut pas ne pas en parler), sauf que ce serait un Enthroned cultivé sous OGM pour en faire éclore une version bâtarde ultra violente. J’ai jamais vu
le vieux Enthroned en live mais j’ai du mal à imaginer que ça puisse être plus
violent et plus perfectible que Slaughter Messiah. Ça doit bien faire la 4ème
fois que je les vois et j’ai l’impression (quoiqu’en dise le guitariste) que
chaque concert enterre le précèdent, tout en me demandant sérieusement comment est-il possible que le prochain concert soit mieux que ça??? Bref, après la
première offensive, pas de temps mort, car le groupe annonce « We are….Slaughter
Messiah !!!! » et là, tu sais que tu vas prendre cher, car c’est
forcément avec la chanson éponyme que le groupe enchaîne. Tu ramasses
ta gueule à terre, mais interdiction de se reposer, car les gars ne te laisse
aucune trêve possible. En effet, la « testostéronée » Black Speed
Terror jouée en troisième morceau poursuit l’assaut lancé avec horreur par un
groupe au sommet de sa forme… Je me retrouve à gueuler le refrain et de subtils passages tels que HAAAAAIL SAAAATAAAAN!!! ou BURN YOUR FUCKIN CROSS!!!! Sérieux, je m’attendais à un
enchaînement comme ça en rappel, mais pas dès le début aha. Mais ce n’est pas
un mal quand je vois la suite du set. Outch !!! Les gars t’ont sortis un
nouvel EP (qui d’ailleurs tourne depuis tout à l’heure en boucle) et te le
présentent déjà ce soir. Une sorte d’avant-première avant la release party en
fait. Mais c’est quoi ces morceaux sérieux ??? Tu te reprends une grosse
mandale en pleine tronche comme pas possible. Et le mieux dans tout ça, c’est que, alors que je ne l'avais as encore écouté hier soir, je me surprends à scander les titres des
chansons, comme Blasphemous exhumation et le déjà culte Bells of Damnation !
Tu vois, j’ai pas pour habitude de détailler les setlist dans mes Live Report,
d’une parce que je refuse de me la jouer intello critique, et de deux parce que
ça me ferait chier de pas profiter du concert juste parce que je me prendrai
pour un journaliste (n’est-ce pas Metallchiasse ?) . Bref, tout ça
pour dire que je m’étonne moi-même de réussir à ressortir tous ces titres, mais
c’est que ce fut tout simplement une victoire mémorable pour le groupe qui a su
me foutre une vraie tarte dans la gueule à grand coup de rythmique
Black/Thrash, soutenus par des riffs tous plus dévastateurs les uns que les
autres et transcendés par la voix tellement unique de Lord Sabathan, à tel
point que t’as l’impression que c’est le micro qui va lâcher avant ses cordes
vocales aha. Et puis ces tellement classiques mais efficaces envolées aiguës si
typique du vieux Thrash. Moi ça me subjugue totalement. Et attends, car je ne t’ai
pas encore parlé de ce final monumental. Sa majesté empoigne une coupe qu’il
porte à ses lèvres et tu te doutes que ça va pas être de la limonade. En effet,
le Lord nous crache à la gueule une bonne rasade de sang, ce qui me valut d’être
aspergé comme il faut. Mais je me dis que des filles un tant soit peu maquillées (comme la grande Alexia à tout hasard ! ) doivent regretter la position en
première ligne pour assister à la Blitzkrieg dévastatrice, mais ce sera de
courte durée car le groupe n’a pas fait ça pour rien. Non, il s’agit surtout de
rendre hommage aux racines du Black Metal au travers d’une reprise (présente
sur leur dernier EP) de Bathory : Die in Fire !!! PUTAIN MAIS QUELLE
SURPRISE !!!! Ce qui vaudra au public de bouger ENFIN, car si jusqu’à
présent la nuque prenait chère, j’étais un poil déçu de voir que personne ne se
bousculait autour de moi. Pourtant, à leur dernier concert au NC After Party, j’avais
juste pris cher comme pas possible, mais pas ce soir, jusqu’à cette reprise où
tout le monde s’est mit à scander le mythique DIE IN FIRE !!!!!!
et qui vaudra également à ce bon vieux Alex Martinez de prendre le micro pour
hurler le refrain culte de chez culte.
Pour résumer, imagine simplement une armée de démons
catcheurs te fonçant dessus, armés de tridents et de lances enflammées pour t’embrocher
par là où je pense, te maintenant en vie et te démolissant pour l’éternité en
gueulant 666 et Hail Satan à tout va, jusqu’à ce que ta tête explose, piétinée
par les sabots d’une horde de cornus démoniaques… AAAAAAAAAAAAAARGH je m’emballe
mais BORDEL de Satan !!!! Le meilleur groupe de Black Metal belge existe,
il n’est pas mort dans des élucubrations proto-sataniques et ritualistes, non
il s’appelle désormais Slaughter Messiah et est guidé avec brio dans sa quête
satanique par Lord Sabathan, Iron Bitch Desecrator, Exhumator et le monstrueux
et impressionant Johy Berry.
Du coup, comment tu veux passer après un assaut pareil ???
Sérieux, si je portais un minimum d’intérêt à Hellish Crossfire ce soir, je n’aurai pas eu le courage de rester plus de deux chansons (surtout que vu le retard,
les HC ont du enchaîner 5 minutes après Slaughter Messiah). Alors pour le coup,
je vais pas pouvoir t’en dire grand-chose, mis à part que les gars t’envoient
un Thrash ultra carré mais vraiment dans une veine à l’ancienne, celle où le
Thrash posait les bases du Black/Thrash. Et je ne sais pas si c’est l’alcool ou
mes oreilles mais j’ai eu l’impression que le son avait monté d’un cran pour
leur concert. Mais franchement, vu la qualité de la salle et son insonorisation
lorsque tu remontes au Rez-de-Chaussée, je doute que le bourgmestre de Liège
nous fasse une Aubry. Beh ouais, le malheur de la France…Lille et ses salles
qui ferment les unes derrière les autres, mais là est un autre débat….
En résumé, un concert énorme, avec des groupes sélectionné
avec passion et qui étaient tous heureux d’être ici ce soir. Et d’ailleurs je
me demande si l’organisatrice s’est démerdée toute seule pour mettre en place
cette date ? Parce que sincèrement, elle à l’air assez jeune et franchement,
avoir été à la tête de ce projet ainsi, chapeau la miss ! Du moins, je
suppose qu’elle a occupé une grande place derrière cette date vu qu’elle postais presque tous les
jour dans l’évènement.
Bref, un immense merci aux groupes et à leur investissement
sur la scène pour cette date, au public pour la plupart qui me redonne un peu
foi en ce qu’est le metal aujourd’hui et surtout à l’orga The Nameless Squad qui
a su faire vivre l’Underground et les vrais groupes hier soir sur scène !
Prochaine étape : le Doom Wood à Sambreville. Ce qui
sera dans la continuité de la date (pas de Live Report, pas eu le temps) de
Cauchemar mardi dernier au Pit’s à Courtrai.
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