dimanche 13 novembre 2016

Lunaris French Tour @ Le Midland (Lille) 12/11/2016


    Un mois sans Live Report. Et pourtant j’en ai fait du concert encore bien épique, à savoir une date de Hard et Heavy à Douai voyant Vulcain côtoyer ADX en tête d’affiche, et également Krisiun accompagné de Dark Funeral au Métaphone à Oignies. Alors c’est pas que je me suis emmerdé totalement (bien que Krisiun et Dark Fufu c’était pas excellent non plus), mais je me rend compte que je ne vois absolument AUCUN putain d’intérêt à chroniquer des concerts avec pareilles affiches. Trop connu, j’aurai absolument rien de spécial à dire, et si j’ai démarré ce blog, c’est aussi pour pouvoir parler en priorité des petites dates organisées par des assos qui se bougent le cul pour promouvoir l’underground de la scène extrême. Enchaînement aussi fluide que mon foie devient fluorescent, parlons de Ondes Noires ce soir, cette association basée initialement sur Lille mais qui a ouvert une antenne à Paris. C’est d’ailleurs avec eux que j’ai pu faire mon premier LR (souviens-toi : Psychonaut 4, Hypothermia et Antilife en Avril), et ce soir, nous aurons la chance de partir en guerre aux côtés de la Pologne.

    Autant le dire tout de suite, je n’attendais rien de spécial pour cette date, ayant déjà vu les deux groupes principaux de l’affiche et n’en ayant pas spécialement retiré grand chose à l'époque. Bien heureusement, les choses auront été différentes ce soir.

    Mais commençons par la déclaration de guerre, début des hostilité que j’aurais loupé malgré toute ma bonne volonté…  Car si la route vers Lille est en général casse-couille, ça n’aura rien été par rapport à ce Samedi 12 Novembre. Bordel, tu fous le combo travaux et accident à une heure de moyenne affluence sur l'échangeur A1/A25 et les gens sont plus foutus de conduire. Sans compter ces raclures qui attendent bien le dernier moment pour se rabattre, histoire de doubler tout le monde. Et après ça vient nous parler de respecter les gens…Perso, après 9 semaines passées sur Paris, le respect pour ceux que je ne connais pas, je me torche avec. Mais là est un autre débat. 
Tout ça pour dire qu’on se pointe enfin au Midland pour prendre nos entrées, et Beleriand termine le premier assaut dévastateur. Mais quand je te dis qu’ils terminent, j’arrive vraiment sur le dernier des cadavres agonisant sous une couche de napalm et l’assaut des bombes. Bref, tu l’auras compris, j’ai entendu 30 secondes et les mecs annoncent The Negation. Un peu dégoûté du coup, car vu le peu de monde dehors en train de fumer, le groupe a eu l’air de satisfaire l’assemblée venue assister au carnage.

    C’est donc dans la houblon que je me rabattrais, tout en attendant la fureur des français de The Negation, groupe de Black Metal parisien qui regroupe en son sein des membres de Moonreich et Azziard, pour ne citer que les plus connus. Alors autant Azziard m’avait laissé un arrière-goût défaitiste récemment, autant The Negation m’ont vraiment captivé. Bon faut savoir que les influences des autres groupes dont font partie les membres ont forcément un impact sur The Negation, à savoir un petit break par-ci par-là qui te rappelle l’ambiance véhiculée par les autres projets. En tout cas, une chose est sûre, tu ne seras pas en reste de tabassages en règle. Mais justement, là où certains groupes se contentent de taper à 280bpm dans un style qui se répète à l’infini, eh bien parfois tu tombes sur des mecs qui ont de la bouteilles et qui appliquent la recette idéale et te font passer un putain de bon moment. Parce que si le batteur s’esquinte à démolir ses fûts, comme un boucher atteint de Parkinson s’évertuant à attendrir sa viande, une belle part est laissée au break qui fait mouche, avec la mélodie purement Black à la norvégienne, celle enseignée par Mayhem et consorts. Ajoute à ça quelques passages dissonants comme il faut, sans trop en abuser, et tu obtiens la qualité à la Française du Black Metal. Et en fait, j’ai l’impression que tous ces passages (martelage de batterie, dissonances, mélodie qui fait mouche) s’équilibrent de manière adéquate. Alors après, l’offensive française fut somme toute classique, mais quand une pareille BlitzKrieg se déroule de manière aussi bien codifiée, on ne peut qu’applaudir le carnage laissé derrière le groupe. Rajoute à ça l’introduction et les interludes entre chaque chanson super ambiancées, avec le bruit des chaînes (présentes aussi sur scène d’ailleurs), comme si tu attendais juste que le Napalm te brûle le visage, et t’as une ambiance de mort juste géniale.  Petit bémol (mais c’est plus un problème assez inhérent au Midland malheureusement…), c’est l’équilibre des sons. J’ai eu la fâcheuse impression que les guitares étaient bien trop en retrait, au profit d’une batterie bien trop forte. En théorie, c’est le genre de truc qui peut facilement me gâcher un concert, mais ici, j’ai plus eu l’impression que c’était un détail et qu’il suffisait de s’y faire pour oublier ce souci. Et quoi de mieux que ce final, introduit par un discours du Général De Gaulle, et le groupe brandissant un drapeau Gaulois? "La fin de l'espoir est le commencement de la mort".

    Une fois sorti de sous les chenilles du char The Negation, me voici les oreilles fumantes du bruit des balles et le nez envahi par l’odeur des fumigènes létaux, m’en grillant une pour me remettre de mes émotions. Car les choses ne sont pas fini et il est temps de se faire envahir par la Pologne.

    Loin de la branlette païenne à hippie-pouf du groupe russe, nous parlons ici du Arkona du pays préféré du Führer. Et inutile de te dire que les choses sont très différentes. Ici, point de flutiaux de tapettes, ni de tambourin invitant à la nuit du solstice d’hiver. Non, ici, le paganisme est indivisible du satanisme, celui tapi dans l’obscurité. J’avais déjà pu les voir au Throne Fest en 2014 mais je ne m’étais pas attardé, car j’estimais que le groupe faisait un peu tâche sur l’affiche. Disons que ça manquait de pêche pour une date où la violence prédominait. Mais ce soir, peut-être est-ce le lieu intimiste ou mon appréciation des choses qui change, mais j’ai pris une bien belle claque. En fait, je me demande comment j’ai pu trouver que ça tapait pas assez au Throne Fest, car l’envahisseur sait marteler quand il faut et où il faut. Le seul truc qui pourrait en déranger certain, c’est ce côté Negura Bunget old school, sans toutes les fioritures et les instruments traditionnels qu’ils te foutent derrière. Va écouter Chaos.Ice.Fire et vient me dire que tu ne vois pas une ressemblance avec des albums comme Zirnindu-Sa ou ‘N Crugu Bradului des roumains susnommés. Du coup, la part belle est faite aux ambiances qui te prennent aux tripes, mais tout en restant bien violent et franchement, le mélange passe super bien. J’en veut pour preuve cette première chanson où l’orgue résonne, chantant l’éloge funèbre des cadavres laissés derrière The Negation, avant de balancer une nuée de bombes sur le public encore debout, prêt à affronter une nouvelle guerre sans merci à coup de blast, de hurlements éraillés et de riffing (une fois encore ici) mélodique sans tomber dans l’auto-parodie. Du coup, ça te prend aux tripes comme il faut et le concert défile ultra vite. Ce qui est bien c’est que c’est le genre de truc qui peut aussi bien plaire au fan de Black Lambda qu’à celui qui recherche des choses plus pointues et même les chansons plus lancinantes passent niquel, accompagnées par du String Ensemble pour seul son de synthé. Malheureusement, le groupe aura perdu un temps fou à cause d’une corde pété (il me semble) en fin de concert mais nous auront droit à un assaut final retournant et violent, où tu sais que la mort t’entoure et que tu n’auras absolument aucun échappatoire.

    C’est donc démoli que je ressors du Midland, le cerveau encore enfumé de gaz moutarde, les muscles endoloris par l’effort de guerre et le mental renforcé par les atrocités de la violence. Un conflit auquel je ne pensais pas vraiment participer et qui, finalement, m’aura envoyé en première ligne.

    Mais la vraie victoire revient sans aucun doute à Ondes Noires, qui, une fois de plus, aura su créer une bien belle affiche (20 ans d'existence et 6 albums pour Arkona, rien que ça), le tout en partenariat avec Kaotoxin. Merci aux groupes également pour leur investissement et la volonté d’en découdre. Et le public…eh bien, tu connais mon avis sur le public Black Metal français donc je ne vois pas l’intérêt de m’étaler dessus encore une fois.

    La semaine prochaine, Hellish Crossfire, Slaughter Messiah, POX… A Liège en Belgique. Une autre affiche, une autre vision de la guerre.

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