dimanche 21 août 2016

Metal Méan 2016 @ Méan sur Havelange 20/08/2016


    Bordel je me force parce que je suis vraiment claqué. Mais comme souvent, j’essaye de taper le live report à chaud sinon c’est foutu. Metal Méan 2016 donc, dans cette belle petite bourgade qu’est Méan sur Havelange, ses près, ses fromages, ses vaches, mais surtout ce fest devenu pour moi incontournable depuis 2009.

    Beaucoup ont un peu râlé pour l’affiche, mais ça n’a absolument pas empêché les potes de se bouger. Carrément moins d’affluence malgré tout par rapport aux autres années et c’est bien dommage car ils auront loupé une des meilleures éditions du festival. Si ce n’est pour l’affiche, une ambiance vraiment monstrueuse cette année. Alors faut bien entendu se taper les 2h de route et planter notre tiote baraque pour la nuit et premier choc : matelas troué aaaaargh. Du coup, mon dos me remercie actuellement. .. Une fois l’effort accompli, c’est le début d’un enquillage mémorable de binouzes qui me passeront dans le gosier, mais, contrairement aux autres années, je me serai couché après le derniers groupes et en soit, c’est déjà la vraie victoire.

    Bref, commençons par le commencement : LVTHN se voient la dure tâche d’ouvrir à 13h. Et pour le coup, j’ai l’impression que les groupes seront quasiment tous en avance par rapport à l’heure prévue. En général, le premier groupe du Méan me fout pas plus la trique que ça (sauf Nervosa l’année dernière, mais les atouts du groupe sont indéniables ! Surtout leurs attributs en fait). Alors quand en plus, je vois qu’ils tapent dans toute cette vague d’Orthodox Black Metal, je n’en attends pas grand-chose. Eh bien force est de constater que j’ai vraiment apprécié leur cérémonie, les visages couverts de sang, les cierges et le décorum qui va avec.  Ce qui bute, c’est tout de même ces putain de passages rapides sans forcément forcer sur la double, comme si le batteur se contenter juste de suivre la cadence, mais cadence qui est déjà bien soutenue ! Une vraie tuerie. Je dis pas que je vais tout de suite foncer acheter la disco, mais je pense que c’est un groupe qu’il faudra suivre de près. Une sorte de relève, une alternative à Watain et leur merdique dernière chiasse qu’ils nous ont sortis (à tel point que la seule chanson de bien est, pour moi, la balade avec du chant féminin….Ouais….A ce point-là) et un groupe qui a compris qu’il suffit pas de faire gémir sa guitare sur du corde par corde lancinant qui te fout mal au crâne plus qu’autre chose (et accessoirement, pour écouter ce genre de passages, je préfère m’envoyer Darvulia ou Aosoth) pour faire du Black ritualiste. Inspiré donc, sans tomber dans le cliché d’un énième groupe qui s’auto parodie. 

    Vient alors le tour de Reveal et franchement, j’ai du mal à en penser du bien. Les mecs sont en mode total touriste, avec ce chanteur qui est le sosie de Kurt Cobain et le guitariste portant un gris-gris indien ou je n’sait quoi autour du cou. Alors ce côté à l’arrache c’est quand même sympa car tu te retrouves propulsé dans les années 90, à l’époque où Mayhem s’emmerdait pas avec des os humains (si si, c’est bien au Méan en 2010 qu’il y avait eu ce truc là) et Immortal était encore loin de fouler les planches du Wacken. Une époque bénie (paraît-il, perso je suis encore trop jeune pour raisonner comme ça…Hein, tous ces Jean-Michel Metal en mode « c’était mieux avant » mais qui se branlent devant Kataklysm). Bref, musicalement par contre, c’est là que ça pêche un peu. Le gars s’égosille à tel point qu’il en devient rouge comme la vulve d’une star du X après une semaine de tournage. Une manière de chanter qui rappelle justement Watain sur les bords, mais SURTOUT (et putain que ça me soûle, je l’ai déjà dit au Throne Fest), une posture totalement pompée sur Erik Danielsson. Merde quoi, achetez-vous une identité les gars parce que là ça devient grave ! Du coup, j’ai vraiment pas été convaincu. L’impression d’entendre une sorte de sous-Tribulation en somme. Ça mérite peut-être une écoute approfondie sur cd mais je pense que ça ne sera pas pour moi. Je préfère aller me réécouter The Formulas of Death, tellement parfait.

    Bon, du coup on retourne au campement, on évite les cadavres humains (dont un magnifique Monsieur endormi près de notre tente en pleine séance de dédicace épidermique par ses amis) et on essaye de faire abstraction des branleurs avec leur tipi runique qui écoutent Rammstein… Franchement, ce qui était super cette année par contre, c’est qu’en plus d’avoir pu voir tous les groupes, j’ai l’impression qu’on a passé autant de temps au camping à rire comme des cons que sur le fest devant les groupes. Et pour moi, c’est ça aussi qui fait le force d’un festival. Malgré quelques Jean-Kevin Bourré ou Jean-Michel Hellfest qui se baladaient par-ci par-là, on aura pas trop eu à se plaindre du public. Petit truc cool aussi au niveau de la bouffe : vraiment plus de choix que les autres années j’ai l’impression (j’adore la paëlla), et des burgers qui dégueulent d’oignons !

    Soit, c’est quand même Sigh qui démarre (après au moins 1h30 de squattage de camping), l’occasion d’accueillir aussi des amis qui arrivent enfin (dur de taffer le matin !) même si du coup, on loupe 1/3 du concert, mais vu ce que j’en entendais de loin, je n’ai rien loupé, les meilleurs chansons étaient réservées pour la fin. J’avais vu pas mal de photos du groupe sur scène, quelque chose d’assez perché : une chanteuse avec des ailes d’anges ou couverte de sang jouant du Saxophone, un chanteur en cape avec sa canne de dandy britannique et un guitariste tout droit sorti de The Grudge… Beh oui, cherche pas, c’est le Japon ! Alors pour ma relation avec ce groupe, j’aime énormément quand ils y vont à fond sur le côté symphonique (Hangman’s Hymns et sa réinterprétation génialissime du requiem de Mozart), délaissant un peu leurs expérimentations perchée (Imaginary Soundscape…dur à écouter). Et c’est aussi pour ça que j’ai énormément apprécié la deuxième partie du show. Déjà parce qu’ils ont sortis pas mal de chansons de l’album cité précédemment, mais aussi de Scenes from Hell (bien que j’aurai adoré entendre L’art de mourir et qu'ils ne l'aient pas joué).  Et puis faut admettre que la chanteuse, bien que ne portant pas ses ailes d’ange ce jour-là, était affublée d’un corset mettant en valeur ce qu’il faut où il faut éhé. Madame d’ailleurs, se ramenant en plein milieu du concert avec une coupe enflammée remplie de sang qu’elle se versera à deux reprises sur le visage (jusque dans le corset éhéhé), faisant bien attention de ne pas éteindre la flamme. Un exercice dangereux et risqué mais franchement agréable à voir sur scène. Disons qu’ils font vraiment un show particulier. Mais à côté, Rammstein peuvent aller se rhabiller avec leurs effets pyrotechnique car Dr Mikannibal (oui, c’est bien son pseudo) apporte vraiment quelque chose en plus au groupe. Puis, je pensais que seul le mec chantait mais non, elle occupe pas mal de parties vocales tout au long du concert. Pour un groupe qui ne m’avait jamais attiré en concert, je me suis tout de même pris une belle petite claque. Par contre, j’émettrai tout de même un petit bémol pour le son de samplers que l’on entendait vraiment pas assez.

    Bon du coup, la terre commence déjà bien à tourner mine de rien et l’enchaînement risque de faire mal car ce n’est pas moins que les Finlandais de Demilich qui démarrent en pleine après-midi. Si tu connais pas ce groupe mythique des années 90, fonce écouter Nespithe, leur unique album de 1993 et écoute-moi cette voiiiiiiix ! Putain mais mis à part de l’écho, il n’y a absolument aucun effet dessus et le mec te sort des raclements gutturaux de malade ! Et du coup, leur reformation me faisait de l’œil depuis un certain temps. Seulement voilà, quand on mise pas mal sur quelque chose d’aussi particulier qu’une pareille voix, bah 25 ans après….faut pas se louper. Et malheureusement, le mec à plus du tout la même voix. Alors ok, ça envoyait quand même du lourd avec leur death technique et pesant qui te retourne le cerveau, mais j’attendais tellement de la voix que je n’ai pu m’empêcher d’être excessivement déçu. En tout cas, les mecs ont pris de la bouteille, ça se sent, ils régurgitent leur Death de manière pro, mais je ne peux m’empêcher de penser que ce sont des opportunistes qui surfent sur la vague des reformations. Dommage…

    Mais du coup, il y a du lourd qui enchaîne, car ce ne sont pas moins que les Thrasheurs américains de Vektor qui ont eu l’honneur de jouer un des plus longs concerts de la journée sur cette scène. Pas moins d’une heure de tabassage en règle, ultra carré, ultra rapide (sérieux mais même Kill’em All c’est pas aussi rapide j’ai l’impression) avec un son mooooooooooooonstrueux ! Alors autant j’aime quand ça thrashe en mode répète, autant un truc aussi perché et futuriste que Vektor se DEVAIT d’être réglé au millimètre près et là-dessus, les mecs m’ont pas déçu. D’ailleurs c’est vraiment fun de voir la dégaine de vieux thrasheurs des mecs, en mode convers’ et jean Slim alors qu’ils te balancent un Thrash assez moderne et futuriste.  Et finalement, même s’ils ont pas joué Black Future, les morceaux tapaient pas mal dans leur disco et ça c’est cool ! Que dire de plus sur eux à part qu’ils avaient vraiment un gros son de malade et, contrairement à Demilich, la voix ne m’a absolument pas déçue alors qu’ici aussi, on est face à quelque chose de particulier, ultra aiguë, à la limite du Black Metal, et le mec assure vraiment à ce niveau-là. 

    Bon c’est pas tout mais la nuque a pris cher quand même et c’est de loin que je regarderai Entombed. Alors justement, leur orientation Death’n roll depuis Wolverine Blues est vraiment sympa mais j’ai l’impression que ce fut la mode en Suède à l’époque. Regarde Grave, ils font fait exactement pareil. Alors oui ça claque, mais malheureusement, j’ai l’impression que les chansons sont vite interchangeables. Et vu qu’ils ont joué pas mal de temps, je me suis cassé avant la fin (et ai donc loupé Left Hand Path arrrrrgh). Ah oui, d’ailleurs faut plus dire Entombed, mais Entombed AD apparemment. Pas compris le principe (c’est comme Ghost BC quoi), m’enfin…Du coup je sais vraiment pas trop quoi en dire, si ce n’est que leur son était vraiment comme sur album, d’une puissance monumentale, mais qu’à la fin, l’appel du houblon l’a emporté. Bah oui parce qu’après ça, ça ne rigole plus du tout.

    En effet, il est presque 21h quand Blasphemy arrive sur scène. Les gars ont fait la bringue la veille avec les festivaliers d’après ceux présents du vendredi, et j’ai eu la chance de pouvoir parler un peu au groupe dans l’après-midi. Les mecs existent depuis 30 ans quoi ! C’est utra culte dans le war metal, c’est limite aussi culte que Sarcofago pour moi, et les mecs sont pèpères au merchandising ! Mais bon, on est pas là pour faire sa tapette de groupie. A ce point-là de la soirée, j’avoue tituber déjà pas mal, mais je n’oublierai pas leur putain de show ! On m’avait dit que le son était bordélique en concert (un peu comme Blackdeath à Lille) mais ce ne fut absolument pas le cas ! En fait, ça m’a un peu fait le même effet que Revenge l’année dernière : un rendu ultra brutal, chose parfaite pour leur Black/Death chaotique. Et les mecs assument tellement leur cliché qu’ils jouent avec leurs lunettes de soleil sur le pif alors qu’il fait déjà noir aha. Je pense d’ailleurs qu’on s’est tous pris une claque en pleine poire, tout le monde est d’accord là-dessus. Après ça, comment tu veux faire mieux ? Et c’est surtout pas Samael qui prouvera le contraire. Franchement j’en avait absolument rien à carrer et je suis resté au camping finir les binouzes avec les potes.

    Par contre, j’avais un peu la flemme, mais j’ai été motivé par un pote pour voir Irkallian Oracle, groupe que j’avais déjà vu mais qui m’avait un peu laissé sur ma faim. Comme ces dernières années, il s’agit en fait d’un groupe d’after party, baignant dans un black/death ritualiste et utilisant pas mal de tam-tam ou des tambourins. Imagine le côté lourd et pesant d’Incantation avec une aura ultra mystique à la Portal sur fond de riffings bien Black. C’est vraiment monstrueux et ça doit être le premier Méan où je finis de voir le dernier groupe ! Ça valait vraiment le coup et c’est pas le chanteur de Walifornian Degeneration qui me dira le contraire tellement on était plein !

    Enfin, on a même réussi à faire after au camping malgré le froid.

    Pour résumer : pour moi une des meilleurs années pour l’ambiance. Une affiche super intéressante, n’en déplaise à certains, et pas mal d’améliorations (surtout la bouffe). Du bon merch aussi (bien que les cds sont pas mal chers quand même). Et surtout absolument que des bonnes personnes avec qui discuter !

A refaire l’année prochaine!

    Un immense merci à l'organisation du Méan du coup! Continuez à nous foutre de biens belles mandales dans la tronche, cette année vous avez fait fort! Que ceux qui ne sont pas venus aillent se faire mettre profond et les présents ont bien fait. La blinde de potes croisés par-ci par-là au fur et à mesure de la journée, une véritable orgie de houblon et des souvenirs inoubliables!

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