C’est pas faute d’enchaîner quelque peu les concerts, mais
comme j’en ai jamais assez, il faut en plus que le pote m’embusque à l’arrache
dans un truc gratuit 2h avant que ça commence. A savoir ici, deux groupes bien
de chez nous qui nous proposent, à leur manière, une approche de la lourdeur à
faire passer une canicule dans une maison de retraite pour une sinécure. Et c’est
donc au Liverpool que ça se passe, un bar bien sympa qui propose, en plus de
bonnes bières belges, une scène petite mais suffisante pour la soirée, et une
console d'arcade ultra rétro qui permettra à ces deux messieurs m’accompagnant
une initiation à des jeux tels que Street Fighter 2 ou Metal Slug X.
Ayant patienté assez longtemps, le premier groupe se met en
place avec 1h30 de plus que ce qui était prévu. La classique dans le Nord mais,
comme je l’ai dit dans d’autres LR, ça ne me dérange absolument pas. El Cam pose
directement les bonnes bases : un Stoner ultra inspiré par les maîtres
dans le genre, Kyuss, en plus Metal cela dit. Pour l'anecdote, le mec qui a fait leur T-shirt n'est autre que CLLK Artwork, le même gars qui a créé la couverture de mon bouquin (tu l'as vu le placement produit!). Bref, les deux uniques membres
maîtrisent super bien leur truc et savent où ils veulent aller, et c’est pas le
côté totalement instrumental du groupe qui me dérangera. Non, le seul hic, c’est
le son de batterie, vraiment trop en avant. Alors ok, dans les bars en général, le son est
pas dans les potards non plus, mais au Liverpool, on s’en contrefiche des
voisins et le but est peut-être bien de te faire vibrer les tympans jusqu’au
saignement. Alors je n’y vois aucun inconvénient, mais le souci, c’est que la
guitare était un poil en retrait pour le coup. Mis à part ce petit bémol, ça
fait vraiment plaisir de voir un groupe du coin tapant dans ce style et qui s’appelle
pas Glowsun, ni ne joue 10 fois par an sur Lille. Et puis imagine-toi qu’il n’y
a pas de bassiste alors que les mecs te tapent un Stoner au son ultra
louuuuuuuurd. Comme quoi, pas besoin de se casser le cul, parfois la guitare se
suffit à elle-même, et c’est vachement cool de voir le rendu live avec
uniquement deux mecs sur scène.
A 1/3 du concert, les lights s’éteignent et on
se retrouve avec un jeu de lumières multicolores et épileptiques. Putain
manquait plus que ça et là, le concert, bien que local, te prend au tripes
comme jamais. Je sais pas si c’est mon foie qui parle, mais j’en garde un
putain de souvenir. Mention spéciale à l’une des toutes dernières chansons
ultra énergique qui te fout une patate telle que je me demande pourquoi ce
genre de groupe n’est pas programmé au Hellfest. Parce que pour proposer
des premiers groupes déjà signés sur un big label ou se taper des reformations
moisies (#Mutiilation), ça sait y faire, mais quand il s’agit de soutenir la
vraie scène Underground de France, celle qui se sort les doigts du cul et a
quand même du bon potentiel on peut toujours attendre. Et heureusement qu’il
existe tant de bonnes dates dans le coin ainsi que des groupes qui sont
extrêmement agréables pour les cages à miel. Et puis je sais pas, dans le Stoner,
y’a ce petit côté Route 66 et Whisky que t’as
pas dans les autres sous-genres, avec ces effets wah-wah et les 666 pédales d’effet
du gratteux. Bon et puis ce que j’ai énormément apprécié (pour certain ça ne
sera qu’un détail), c’est ce côté « on ne se démonte pas » quand le
batteur perd ses baguettes à deux reprises aha. Limite si tu fermais les yeux,
tu n’y faisais absolument pas gaffe. Bon je vais arrêter là pour El Cam car je
pense avoir tout dit.
Un très bon groupe de Stoner à soutenir, qui change des
énièmes concerts vus 10 000 fois dans le Nord, une patte très Kyuss-Style
adaptée à leur sauce (plus de violence par moments), petit bémol pour le son
trop fort de batterie, mais un putain de concert de prêt d’une heure ! A
ne pas louper la prochaine fois qu’ils passent près de ton bidonville.
Entre deux, nous aurons eu le temps de rhimbiber notre foie et d'entretenir le cancer broncho-pulmonaire. C'est ultra cool de rencontrer aussi un gars qui était au Throne Fest et fan de Plaga avec qui tu peux parler NSBM sans tomber dans la mentalité salace ni dans celle un peu conne aussi des antifas! Bref, sans transition : il y avait aussi une promo sympa (enfin...qui aurait pu l'être) au bar. 6 bières + 1 T shirt = 18 euros. Seulement voilà, le souci c'est que c'est pour de la Corona. Je n'avais jamais goûté et, sous la pression de Monsieur Je Chronique Chez Horns Up, je me suis retrouvé contraint d'en boire une... Eh bien franchement, j'étais beaucoup plus heureux quand j'en ignorais encore le goût. Vite, une Westmalle pour rattraper le coup et c'est parti pour le second et dernier groupe de la soirée.
Luda, en provenance de Noeux-les-mines. 62 represent !
Et là mon gars, t’auras une toute autre approche de la lourdeur. Car si El Cam
t’écrasait tel un éboulement de roche en fusion sur la gueule, Luda te retourne
le cerveau à grand coup de Postcore influencé Sludge assez violent mais d’une
lourdeur vraiment éprouvante. Et ce n’est en rien négatif. Imagine un peu la
patte Neurosis pour ce côté dichotomique « passages atmosphériques/gros
bulldozer dans la gueule » sur fond de feeling très Post-Metal finalement.
En fait, ça me fait aussi pas mal penser à tous ces groupes hype en ce moment
dans la scène Post-Black Metal comme Regarde les hommes tomber ou Wiegedood,
mais sans toutes ces fioritures Black Metal en fait.
Faut dire aussi que dans la scène,
c’est un peu la mode de se la jouer Post-Black/Postcore/Screamo à
lunettes. Mais si le public et les «
journalistes spécialisés » se la jouent branlette intellectuelle quand il s’agit
de ces groupes (Metallianus ?), j’avoue être totalement sous le charme de
ce genre de truc. Et ce n’est pas Luda qui réussira à réfuter mon avis
là-dessus. Putain mais regarde-moi ces trois gratteux (notification de mes
recherches internet, en fait il s’agirait plutôt de deux guitares et de deux
basses !!!) et ce chanteur possédé à la dégaine purement Rock. Il m’a pas
mal fait pensé au chanteur de Noise Emission Control pour son attitude d’ailleurs
et, dans ce genre de trucs, c’est vrai que ça passe crème. Le truc cool aussi
(qui rejoint ce que je disais plus haut d’ailleurs), c’est tous ces passages en
chants clairs qui transcendent le Postcore de Luda, pour le faire s’élever
ultra high high high. Perso, je me suis carrément retrouvé en plein maelstrom
apocalyptique durant un instant, occultant totalement Valenciennes et sa
populace de BC BG. Mention spéciale aussi au batteur avec son putain de tatoo
de bélier. Comme quoi, pas besoin de jouer du Black Orthodoxe mes couilles pour
être intègre. Et puis aucun membre du groupe au cheveux longs, ce qui prouve qu’il
n’y a pas besoin de se la jouer hardos pour envoyer du très très lourd. Et
putain, je me rends compte qu’en fait, c’est ultra fat d’avoir un groupe d’une
telle qualité à Noeux-les-mines quoi ! Vraiment la bonne surprise de ce
soir.
Bon, par contre (ah oui, tu m’avais pas encore vu râler jusque là, et
pourtant….), y’a toujours un mec ou deux qui n’est franchement pas à sa place
dans un concert. Alors quand c’est juste une histoire de look, ça me dérange
pas, ça me fait même plaiz de voir un gars en mode costard-cravate qui vient à
un concert de Marduk. Mais quand le comportement suit pas du tout avec la
démarches d’un groupe en concert, d’autant plus quand c’est pas, mais alors PAS
DU TOUT assumé comme les deux gars dont je vais te parler, ça ne peut que me
hérisser les poils de cul. En gros, je sais pas d’où ils sortaient, mais t’avais
deux sortes de mini punk à la fin du concert, venus nous faire une sorte de
pogo en mode punkachien mais alors ultra gentillet. De une, ça ne suivait pas
du tout avec la musique surdimensionnelle de Luda, et de deux, mais vu la
dégaine des mecs, faut assumer un peu et pas le faire en mode « on est
tout gentil ». Perso, ça m’a fait cet effet, comme si un fan de Hardcore
poussait son voisin en s’excusant parce qu’il lui à frôlé le bras. Je sais pas,
y’a un moment il faut un peu s’assumer et arrêter d’être là parce qu’il y a de
la lumière et que c’est gratuit…
Enfin bref, du coup je suis super content d’être venu ce
soir-là, soutenir deux groupes locaux qui méritent une place de choix au sein
de la scène actuelle. Ca fait plaiz de voir deux pareilles conceptions de la
lourdeur.
Merci à la salle et leurs magnifiques bière, merci à
Monsieur Doomovich pour l'invitation à l’arrache, merci à El Cam et Luda qui m’ont
impressionné ce soir, et merci à l’orga (si orga il y avait aha).
Prochaine date, eh ben aujourd’hui même, car Wiegedood
passent sur Bruxelles en compagnie de Zardens et Mutilation Rites.
Ah oui je t’avais pas précisé, mais entre-temps j’avais été
ramener mon cul au dernier moment le Samedi au Fall of Summer. Grosse claque,
super cadre, super découvertes (Goblin quoi !!! Et Skepticism !!!),
mais honnêtement, j’avais une flemme monstrueuse de taper un live report. Donc
osef, c’est mon blog, si j’ai aucune envie de me bouger j’écris pas pis c’est tout.
Au plaisir d’en croiser certain aux prochaines dates. Restez intègres, only live is real !
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