samedi 10 septembre 2016

El Cam + Luda @ Le Liverpool (Valenciennes) 09/09/2016


    C’est pas faute d’enchaîner quelque peu les concerts, mais comme j’en ai jamais assez, il faut en plus que le pote m’embusque à l’arrache dans un truc gratuit 2h avant que ça commence. A savoir ici, deux groupes bien de chez nous qui nous proposent, à leur manière, une approche de la lourdeur à faire passer une canicule dans une maison de retraite pour une sinécure. Et c’est donc au Liverpool que ça se passe, un bar bien sympa qui propose, en plus de bonnes bières belges, une scène petite mais suffisante pour la soirée, et une console d'arcade ultra rétro qui permettra à ces deux messieurs m’accompagnant une initiation à des jeux tels que Street Fighter 2 ou Metal Slug X.

    Ayant patienté assez longtemps, le premier groupe se met en place avec 1h30 de plus que ce qui était prévu. La classique dans le Nord mais, comme je l’ai dit dans d’autres LR, ça ne me dérange absolument pas. El Cam pose directement les bonnes bases : un Stoner ultra inspiré par les maîtres dans le genre, Kyuss, en plus Metal cela dit. Pour l'anecdote, le mec qui a fait leur T-shirt n'est autre que CLLK Artwork, le même gars qui a créé la couverture de mon bouquin (tu l'as vu le placement produit!). Bref, les deux uniques membres maîtrisent super bien leur truc et savent où ils veulent aller, et c’est pas le côté totalement instrumental du groupe qui me dérangera. Non, le seul hic, c’est le son de batterie, vraiment trop en avant. Alors ok, dans les bars en général, le son est pas dans les potards non plus, mais au Liverpool, on s’en contrefiche des voisins et le but est peut-être bien de te faire vibrer les tympans jusqu’au saignement. Alors je n’y vois aucun inconvénient, mais le souci, c’est que la guitare était un poil en retrait pour le coup. Mis à part ce petit bémol, ça fait vraiment plaisir de voir un groupe du coin tapant dans ce style et qui s’appelle pas Glowsun, ni ne joue 10 fois par an sur Lille. Et puis imagine-toi qu’il n’y a pas de bassiste alors que les mecs te tapent un Stoner au son ultra louuuuuuuurd. Comme quoi, pas besoin de se casser le cul, parfois la guitare se suffit à elle-même, et c’est vachement cool de voir le rendu live avec uniquement deux mecs sur scène. 

    A 1/3 du concert, les lights s’éteignent et on se retrouve avec un jeu de lumières multicolores et épileptiques. Putain manquait plus que ça et là, le concert, bien que local, te prend au tripes comme jamais. Je sais pas si c’est mon foie qui parle, mais j’en garde un putain de souvenir. Mention spéciale à l’une des toutes dernières chansons ultra énergique qui te fout une patate telle que je me demande pourquoi ce genre de groupe n’est pas programmé au Hellfest. Parce que pour proposer des premiers groupes déjà signés sur un big label ou se taper des reformations moisies (#Mutiilation), ça sait y faire, mais quand il s’agit de soutenir la vraie scène Underground de France, celle qui se sort les doigts du cul et a quand même du bon potentiel on peut toujours attendre. Et heureusement qu’il existe tant de bonnes dates dans le coin ainsi que des groupes qui sont extrêmement agréables pour les cages à miel. Et puis je sais pas, dans le Stoner, y’a ce petit côté Route 66 et Whisky que t’as pas dans les autres sous-genres, avec ces effets wah-wah et les 666 pédales d’effet du gratteux. Bon et puis ce que j’ai énormément apprécié (pour certain ça ne sera qu’un détail), c’est ce côté « on ne se démonte pas » quand le batteur perd ses baguettes à deux reprises aha. Limite si tu fermais les yeux, tu n’y faisais absolument pas gaffe. Bon je vais arrêter là pour El Cam car je pense avoir tout dit. 

    Un très bon groupe de Stoner à soutenir, qui change des énièmes concerts vus 10 000 fois dans le Nord, une patte très Kyuss-Style adaptée à leur sauce (plus de violence par moments), petit bémol pour le son trop fort de batterie, mais un putain de concert de prêt d’une heure ! A ne pas louper la prochaine fois qu’ils passent près de ton bidonville.

    Entre deux, nous aurons eu le temps de rhimbiber notre foie et d'entretenir le cancer broncho-pulmonaire. C'est ultra cool de rencontrer aussi un gars qui était au Throne Fest et fan de Plaga avec qui tu peux parler NSBM sans tomber dans la mentalité salace ni dans celle un peu conne aussi des antifas! Bref, sans transition : il y avait aussi une promo sympa (enfin...qui aurait pu l'être) au bar. 6 bières + 1 T shirt = 18 euros. Seulement voilà, le souci c'est que c'est pour de la Corona. Je n'avais jamais goûté et, sous la pression de Monsieur Je Chronique Chez Horns Up, je me suis retrouvé contraint d'en boire une... Eh bien franchement, j'étais beaucoup plus heureux quand j'en ignorais encore le goût. Vite, une Westmalle pour rattraper le coup et c'est parti pour le second et dernier groupe de la soirée.

   Luda, en provenance de Noeux-les-mines. 62 represent ! Et là mon gars, t’auras une toute autre approche de la lourdeur. Car si El Cam t’écrasait tel un éboulement de roche en fusion sur la gueule, Luda te retourne le cerveau à grand coup de Postcore influencé Sludge assez violent mais d’une lourdeur vraiment éprouvante. Et ce n’est en rien négatif. Imagine un peu la patte Neurosis pour ce côté dichotomique « passages atmosphériques/gros bulldozer dans la gueule » sur fond de feeling très Post-Metal finalement. En fait, ça me fait aussi pas mal penser à tous ces groupes hype en ce moment dans la scène Post-Black Metal comme Regarde les hommes tomber ou Wiegedood, mais sans toutes ces fioritures Black Metal en fait. 

    Faut dire aussi que dans la scène, c’est un peu la mode de se la jouer Post-Black/Postcore/Screamo à lunettes.  Mais si le public et les « journalistes spécialisés » se la jouent branlette intellectuelle quand il s’agit de ces groupes (Metallianus ?), j’avoue être totalement sous le charme de ce genre de truc. Et ce n’est pas Luda qui réussira à réfuter mon avis là-dessus. Putain mais regarde-moi ces trois gratteux (notification de mes recherches internet, en fait il s’agirait plutôt de deux guitares et de deux basses !!!) et ce chanteur possédé à la dégaine purement Rock. Il m’a pas mal fait pensé au chanteur de Noise Emission Control pour son attitude d’ailleurs et, dans ce genre de trucs, c’est vrai que ça passe crème. Le truc cool aussi (qui rejoint ce que je disais plus haut d’ailleurs), c’est tous ces passages en chants clairs qui transcendent le Postcore de Luda, pour le faire s’élever ultra high high high. Perso, je me suis carrément retrouvé en plein maelstrom apocalyptique durant un instant, occultant totalement Valenciennes et sa populace de BC BG. Mention spéciale aussi au batteur avec son putain de tatoo de bélier. Comme quoi, pas besoin de jouer du Black Orthodoxe mes couilles pour être intègre. Et puis aucun membre du groupe au cheveux longs, ce qui prouve qu’il n’y a pas besoin de se la jouer hardos pour envoyer du très très lourd. Et putain, je me rends compte qu’en fait, c’est ultra fat d’avoir un groupe d’une telle qualité à Noeux-les-mines quoi ! Vraiment la bonne surprise de ce soir. 

    Bon, par contre (ah oui, tu m’avais pas encore vu râler jusque là, et pourtant….), y’a toujours un mec ou deux qui n’est franchement pas à sa place dans un concert. Alors quand c’est juste une histoire de look, ça me dérange pas, ça me fait même plaiz de voir un gars en mode costard-cravate qui vient à un concert de Marduk. Mais quand le comportement suit pas du tout avec la démarches d’un groupe en concert, d’autant plus quand c’est pas, mais alors PAS DU TOUT assumé comme les deux gars dont je vais te parler, ça ne peut que me hérisser les poils de cul. En gros, je sais pas d’où ils sortaient, mais t’avais deux sortes de mini punk à la fin du concert, venus nous faire une sorte de pogo en mode punkachien mais alors ultra gentillet. De une, ça ne suivait pas du tout avec la musique surdimensionnelle de Luda, et de deux, mais vu la dégaine des mecs, faut assumer un peu et pas le faire en mode « on est tout gentil ». Perso, ça m’a fait cet effet, comme si un fan de Hardcore poussait son voisin en s’excusant parce qu’il lui à frôlé le bras. Je sais pas, y’a un moment il faut un peu s’assumer et arrêter d’être là parce qu’il y a de la lumière et que c’est gratuit…

    Enfin bref, du coup je suis super content d’être venu ce soir-là, soutenir deux groupes locaux qui méritent une place de choix au sein de la scène actuelle. Ca fait plaiz de voir deux pareilles conceptions de la lourdeur.

    Merci à la salle et leurs magnifiques bière, merci à Monsieur Doomovich pour l'invitation à l’arrache, merci à El Cam et Luda qui m’ont impressionné ce soir, et merci à l’orga (si orga il y avait aha).


    Prochaine date, eh ben aujourd’hui même, car Wiegedood passent sur Bruxelles en compagnie de Zardens et Mutilation Rites.

    Ah oui je t’avais pas précisé, mais entre-temps j’avais été ramener mon cul au dernier moment le Samedi au Fall of Summer. Grosse claque, super cadre, super découvertes (Goblin quoi !!! Et Skepticism !!!), mais honnêtement, j’avais une flemme monstrueuse de taper un live report. Donc osef, c’est mon blog, si j’ai aucune envie de me bouger j’écris pas pis c’est tout.

    Au plaisir d’en croiser certain aux prochaines dates. Restez intègres, only live is real !

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