A peine remis de la claque au Liverpool qu’il faut enchaîner
avec cette magnifique affiche du Magasin 4 à Bruxelles. Je t’avoues que ça
faisait une paye que j’y avais pas foutu les pieds (la dernière étant Cult of
Fire en Décembre 2014 ). Par chance, un ami s’est proposé de conduire et ça m’arrange
pas mal (putain de semaine sur Paris….), d’autant plus qu’on ouvre les Affli
triple à l’arrière et, durant la dernière heure, la soirée commence déjà fort…à
17h. Pour une fois, pas trop de bouchons ni de travaux (ouais, parce qu’en Belgique,
t’as autant de travaux sur l’autoroute que de mouches à merde autour de Michael
Vendetta) et on profite d’un Macdo Top Budget arrivé sur place. Malgré tout ça
il n’est que 19h30 et la salle ouvre dans 30 minutes alors on décide de s’arrêter
digérer avec une bonne Jupiler dans un bar/restaurant. Putain on est tombé sur
une sorte d’Afrique délocalisée avec des clips en mode Pascal Obispo noir sur
fond de Frankie Vincent. Avec une carte vieille de 15 ans bourrée de fautes d’orthographes
et dont la moitié des bières sont pas en stock e te vendant la qualité du rade grâce à des termes bidon comme "festival des cannes"... Sans compter qu’on a été reçu comme des colonisateurs. Et après on nous parle de s’ouvrir à d’autre culture.
Lolilel…
M’enfin, il est temps de retourner fouler la fosse du
Magasin 4, salle ô combien chère à mes oreilles pour ces dates magiques
auxquelles j’ai pu assister par le passé. Bizarrement, le lieu me semble plus
petit que dans mes souvenirs, mais je pense qu’ils ont rapproché les grilles
sur les côtés de la salle. Point positif : une sortie pour les fumeurs
proposée à droite dans la salle, ce qui évite de s’entasser devant. Parce que
là, on est loin d’être dans un bar comme là où j'ai été la veille. Ici, c’est une capacité de
300 personnes facile. Par contre, la musique de fond est quand même ultra
forte. Je fais pas mon fragile hein, mais un iota en dessous ça passerait
crème. Et puis la chaleur constante qui me fait me sentir comme un vieux
bédouin en plein accouplement avec sa chamelle sous le soleil du Sahara. Bon,
et puis histoire de bien démarrer la soirée, je me rends compte que je n’ai
plus mon portable… Il s’avérera par la suite qu’il est tombé quelque part dans
la salle et j’attends de leurs news pour le récupérer.
Bref, je m’étends un peu sur le lieu mais passons au réel
intérêt de ce blog (enfin… si intérêt il y a), et c’est à Zardens de commencer.
Je les avais loupés fin Août, ils étaient passés avec Antilife au MPC Apache,
bien bonne petite salle punk, et j’en avais entendu que du bon suite à ça. Bon
malheureusement, je fus loin d’être aussi emballé. Alors je ne sais pas si c’est
à cause du son excessivement fort de la salle ou si c’est le son de la basse mis
bien trop en avant à tel point que la guitare m’a fait l'effet d’un
grésillement dans le fond (une décision de l’ingé son ? Du groupe ?
Quid du Magasin 4 en somme !)… En tout cas, ça m’a un peu laissé de
marbre. Pourtant les mecs ont l’énergie qu’il faut, le chanteur étant vraiment
charismatique (un mix entre les chanteurs de Primordial et Behemoth aujourd’hui
pour le look) avec une voix pas loin de rappeler le mythique Deathcrush (dont
je ne te ferai pas l’affront de citer le groupe…Auquel cas barre-toi tout de
suite de cette page). Et c’est justement ça le très bon point du groupe. C’est
con parce que je ne peux m’empêcher de penser que leur Black laissant poindre une touche
de Death dans le feeling regorge de bonnes idées. Mais quand le son veut pas….
Du coup je me suis senti totalement neutre vis-à-vis de Zardens. Mais j’espère
les revoir sur une affiche avec un meilleur son. Par contre, si c’est de la
décision du groupe cette basse trop en avant, ça risque d’évoluer en rejet total.
Un petit tour aux chiottes pour vidanger et constater que
leur état est toujours en gros mode squat punk, et c’est au tour de Wiegedood de
fouler les planches du Magasin 4. Groupe dont je t’avais déjà parlé ici-même
lors de leur excellent passage au Throne Fest d'ailleurs et que je me réjouissais de
revoir ce soir. Mais j’appréhende légèrement avec la qualité sonore ultra forte
de la salle. La recette est assez simple : le groupe jouera une fois de
plus leur premier album dans l’ordre. Parfait pour le fan que je suis. Et
force est de constater que le son est juste parfait ! Rassuré, je constate
aussi que le volume maximal que l’ingé son nous propose sied parfaitement au
Post-Black de ces Flamands. Imagine un peu l’introspection d’un groupe de
Post-Black à la Regarde les hommes tomber, Déluge ou The Great Old Ones, sans
le côté Postcore tellement à la mode dans ce genre de groupes, avec la violence
d’un groupe de True Black. Ça alterne entre passages survitaminés par un
batteur inhumain sur fond de guitare au riffing mélodique, juste ce qu’il faut
pour te prendre aux tripes (putain le passage lead sur Kwaad Bloed !!!!)
et break plus calmes (j’en veux pour preuve simplement la première chanson et
ses 13 minutes de jouissance auditive totale arrrrrrgh !! Si je pouvais juter des
oreilles, j’aurais inondé la salle).
Bref, si t’as aucune idée de ce dont je parle, il est CAPITAL de te
mettre à écouter du Post-Black. J’aurai aimé être surpris par une nouvelle
chanson (le second album sort en février), mais malheureusement on se
contentera du premier opus en entier. Ce qui est tout de même magnifique en
soit. Et puis regarde ce chanteur vivant le truc comme jamais, à se démolir les
cordes vocales pour nous assaillir de hurlements viscéraux, éraillés et
crachant jusqu’à en vomir. Et puis cette dernière chanson avec ce « Bearer
of Scythe Come » scandé tel un hymne à la douleur, juste avant le final de
l’album et la voix qui nous parle en une sorte de dialecte russe sur fond de
guitares mélodiques. AAAAAAAARGH mais moi je me relève pas après un truc
pareil!! Un mix parfait entre l’introspection, la violence, la mélodie et l’élévation.
Bien que ce terme soit devenu un lieu commun dans la scène car utilisé par
beaucoup de petits branleurs qui ont découvert Metallica à 18 ans, je ne peux m’empêcher
de dire que ça m’a totalement transcendé. Du coup c’est sans y réfléchir à deux
fois que je me rue sur leur stand pour acheter la version vynil de De Doden Hebben Het Goed. D’ailleurs, c’est très
plaisant de voir la ruée du public vers le stand juste après le concert. Comme quoi, il y
avait pas photo : ils ont plus que convaincus !
Du coup, dur de se remettre de la claque Wiegedood, il est
nécessaire de prendre l’air. Mais à peine le temps de respirer toute la
nicotine de mon tube à cancer que Mutilation Rites entame déjà leur set. Putain
du calme, faut un peu de répit pour mes oreilles les gars ! Du coup je t’avouerais
que j’ai quand même laissé passer 1/3 du concert avant de rentrer voir un peu
le truc. Pour l’anecdote, sur l’event, on te vend ça comme du Black/Doom/Crust.
Alors je comprends pourquoi il y a autant de punks dans la salle. Mais du vrai
punk attention, pas de la petite tapette qui se la joue en mode veste de clodo
mais va bouffer chez Macdo. Par contre, je ne comprends pas le côté crust du groupe.
Ou alors c’est parce que je suis assez peu friand de ce genre de scène. Cela dit,
Mutilation Rites, c’est un peu une sorte de Deah/Black ultra lourd avec des
putain de passages Black/Thrash et un feeling punk vraiment pas dégueu. J’ai
quand même mis un temps avant de rentrer dans le concert mais putain que c’était
cool ! Pas non plus mon concert de l’année, mais une surprise
pareille, ça ne peut que me réjouir. Le son du Magasin 4 toujours aussi fort,
mais curieusement, depuis le groupe précédent, ça ne me dérange absolument pas
et tu ne peux que te sentir sombrer dans ce marécage poisseux et dégueulasse
qui t’aspire comme la bouche d’une salariée du bois de Boulogne. Non mais
sérieux, cette crasse c’est assez inhumain. J’ai l’impression d’entendre du
Necrowretch en mode keupon avec la lourdeur d’un Immolation. Et puis l’alternance
des deux voix est tout bonnement parfaitement bien dosée. Une très bonne
découverte donc, qui mérite que je creuse un peu la discographie de ces New
Yorkais.
En résumé : de l’attente pour Zardens qui devra me convaincre
une autre fois, une jouissance totale pour Wiegedood, une découverte
monstrueuse pour Mutilation Rites, un son vraiment très fort comme toujours
mais qui passe crème pour ce genre de trucs, un public qui, pour une fois, ne m’a
pas énervé plus que ça (putain une chronique sans râler sur les gens….C’est
unique je crois) et où tu croises autant de keupons que de mecs au backpatch
Baise ma hache ou Peste Noire (et oui, le métissage des cultu…Ah bah non en
fait) et un super moment passé dans une salle comme il nous en manque dans la
Nord.
Merci à l’orga, aux groupes, à la salle (et aussi de m’avoir
retrouvé mon téléphone aha) et aux gens qui ont fait le déplacement pour une
date de tueur !
Prochaine étape…Pas encore décidé mais y’a du Doom la
semaine prochaine à El Diablo…A réfléchir. Sinon le No Compromise Metal Fest
approche à grand pas ! Venez nombreux, il reste des places en vente, il
FAUT soutenir David et Christine plus que jamais les gars ! Ils le
méritent amplement !!!!!
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