dimanche 11 septembre 2016

Mutilation Rites + Wiegedood + Zardens @ Magasin 4 (Bruxelles) 10/09/2016


    A peine remis de la claque au Liverpool qu’il faut enchaîner avec cette magnifique affiche du Magasin 4 à Bruxelles. Je t’avoues que ça faisait une paye que j’y avais pas foutu les pieds (la dernière étant Cult of Fire en Décembre 2014 ). Par chance, un ami s’est proposé de conduire et ça m’arrange pas mal (putain de semaine sur Paris….), d’autant plus qu’on ouvre les Affli triple à l’arrière et, durant la dernière heure, la soirée commence déjà fort…à 17h. Pour une fois, pas trop de bouchons ni de travaux (ouais, parce qu’en Belgique, t’as autant de travaux sur l’autoroute que de mouches à merde autour de Michael Vendetta) et on profite d’un Macdo Top Budget arrivé sur place. Malgré tout ça il n’est que 19h30 et la salle ouvre dans 30 minutes alors on décide de s’arrêter digérer avec une bonne Jupiler dans un bar/restaurant. Putain on est tombé sur une sorte d’Afrique délocalisée avec des clips en mode Pascal Obispo noir sur fond de Frankie Vincent. Avec une carte vieille de 15 ans bourrée de fautes d’orthographes et dont la moitié des bières sont pas en stock e te vendant la qualité du rade grâce à des termes bidon comme "festival des cannes"... Sans compter qu’on a été reçu comme des colonisateurs. Et après on nous parle de s’ouvrir à d’autre culture. Lolilel…

    M’enfin, il est temps de retourner fouler la fosse du Magasin 4, salle ô combien chère à mes oreilles pour ces dates magiques auxquelles j’ai pu assister par le passé. Bizarrement, le lieu me semble plus petit que dans mes souvenirs, mais je pense qu’ils ont rapproché les grilles sur les côtés de la salle. Point positif : une sortie pour les fumeurs proposée à droite dans la salle, ce qui évite de s’entasser devant. Parce que là, on est loin d’être dans un bar comme là où j'ai été la veille. Ici, c’est une capacité de 300 personnes facile. Par contre, la musique de fond est quand même ultra forte. Je fais pas mon fragile hein, mais un iota en dessous ça passerait crème. Et puis la chaleur constante qui me fait me sentir comme un vieux bédouin en plein accouplement avec sa chamelle sous le soleil du Sahara. Bon, et puis histoire de bien démarrer la soirée, je me rends compte que je n’ai plus mon portable… Il s’avérera par la suite qu’il est tombé quelque part dans la salle et j’attends de leurs news pour le récupérer.

    Bref, je m’étends un peu sur le lieu mais passons au réel intérêt de ce blog (enfin… si intérêt il y a), et c’est à Zardens de commencer. Je les avais loupés fin Août, ils étaient passés avec Antilife au MPC Apache, bien bonne petite salle punk, et j’en avais entendu que du bon suite à ça. Bon malheureusement, je fus loin d’être aussi emballé. Alors je ne sais pas si c’est à cause du son excessivement fort de la salle ou si c’est le son de la basse mis bien trop en avant à tel point que la guitare m’a fait l'effet d’un grésillement dans le fond (une décision de l’ingé son ? Du groupe ? Quid du Magasin 4 en somme !)… En tout cas, ça m’a un peu laissé de marbre. Pourtant les mecs ont l’énergie qu’il faut, le chanteur étant vraiment charismatique (un mix entre les chanteurs de Primordial et Behemoth aujourd’hui pour le look) avec une voix pas loin de rappeler le mythique Deathcrush (dont je ne te ferai pas l’affront de citer le groupe…Auquel cas barre-toi tout de suite de cette page). Et c’est justement ça le très bon point du groupe. C’est con parce que je ne peux m’empêcher de penser que leur Black laissant poindre une touche de Death dans le feeling regorge de bonnes idées. Mais quand le son veut pas…. Du coup je me suis senti totalement neutre vis-à-vis de Zardens. Mais j’espère les revoir sur une affiche avec un meilleur son. Par contre, si c’est de la décision du groupe cette basse trop en avant, ça risque d’évoluer en rejet total.

    Un petit tour aux chiottes pour vidanger et constater que leur état est toujours en gros mode squat punk, et c’est au tour de Wiegedood de fouler les planches du Magasin 4. Groupe dont je t’avais déjà parlé ici-même lors de leur excellent passage au Throne Fest d'ailleurs et que je me réjouissais de revoir ce soir. Mais j’appréhende légèrement avec la qualité sonore ultra forte de la salle. La recette est assez simple : le groupe jouera une fois de plus leur premier album dans l’ordre. Parfait pour le fan que je suis. Et force est de constater que le son est juste parfait ! Rassuré, je constate aussi que le volume maximal que l’ingé son nous propose sied parfaitement au Post-Black de ces Flamands. Imagine un peu l’introspection d’un groupe de Post-Black à la Regarde les hommes tomber, Déluge ou The Great Old Ones, sans le côté Postcore tellement à la mode dans ce genre de groupes, avec la violence d’un groupe de True Black. Ça alterne entre passages survitaminés par un batteur inhumain sur fond de guitare au riffing mélodique, juste ce qu’il faut pour te prendre aux tripes (putain le passage lead sur Kwaad Bloed !!!!) et break plus calmes (j’en veux pour preuve simplement la première chanson et ses 13 minutes de jouissance auditive totale arrrrrrgh !! Si je pouvais juter des oreilles, j’aurais inondé la salle).  Bref, si t’as aucune idée de ce dont je parle, il est CAPITAL de te mettre à écouter du Post-Black. J’aurai aimé être surpris par une nouvelle chanson (le second album sort en février), mais malheureusement on se contentera du premier opus en entier. Ce qui est tout de même magnifique en soit. Et puis regarde ce chanteur vivant le truc comme jamais, à se démolir les cordes vocales pour nous assaillir de hurlements viscéraux, éraillés et crachant jusqu’à en vomir. Et puis cette dernière chanson avec ce « Bearer of Scythe Come » scandé tel un hymne à la douleur, juste avant le final de l’album et la voix qui nous parle en une sorte de dialecte russe sur fond de guitares mélodiques. AAAAAAAARGH mais moi je me relève pas après un truc pareil!! Un mix parfait entre l’introspection, la violence, la mélodie et l’élévation. Bien que ce terme soit devenu un lieu commun dans la scène car utilisé par beaucoup de petits branleurs qui ont découvert Metallica à 18 ans, je ne peux m’empêcher de dire que ça m’a totalement transcendé. Du coup c’est sans y réfléchir à deux fois que je me rue sur leur stand pour acheter la version vynil de De Doden  Hebben Het Goed. D’ailleurs, c’est très plaisant de voir la ruée du public vers le stand juste après le concert. Comme quoi, il y avait pas photo : ils ont plus que convaincus !

    Du coup, dur de se remettre de la claque Wiegedood, il est nécessaire de prendre l’air. Mais à peine le temps de respirer toute la nicotine de mon tube à cancer que Mutilation Rites entame déjà leur set. Putain du calme, faut un peu de répit pour mes oreilles les gars ! Du coup je t’avouerais que j’ai quand même laissé passer 1/3 du concert avant de rentrer voir un peu le truc. Pour l’anecdote, sur l’event, on te vend ça comme du Black/Doom/Crust. Alors je comprends pourquoi il y a autant de punks dans la salle. Mais du vrai punk attention, pas de la petite tapette qui se la joue en mode veste de clodo mais va bouffer chez Macdo. Par contre, je ne comprends pas le côté crust du groupe. Ou alors c’est parce que je suis assez peu friand de ce genre de scène. Cela dit, Mutilation Rites, c’est un peu une sorte de Deah/Black ultra lourd avec des putain de passages Black/Thrash et un feeling punk vraiment pas dégueu. J’ai quand même mis un temps avant de rentrer dans le concert mais putain que c’était cool ! Pas non plus mon concert de l’année, mais une surprise pareille, ça ne peut que me réjouir. Le son du Magasin 4 toujours aussi fort, mais curieusement, depuis le groupe précédent, ça ne me dérange absolument pas et tu ne peux que te sentir sombrer dans ce marécage poisseux et dégueulasse qui t’aspire comme la bouche d’une salariée du bois de Boulogne. Non mais sérieux, cette crasse c’est assez inhumain. J’ai l’impression d’entendre du Necrowretch en mode keupon avec la lourdeur d’un Immolation. Et puis l’alternance des deux voix est tout bonnement parfaitement bien dosée. Une très bonne découverte donc, qui mérite que je creuse un peu la discographie de ces New Yorkais.

    En résumé : de l’attente pour Zardens qui devra me convaincre une autre fois, une jouissance totale pour Wiegedood, une découverte monstrueuse pour Mutilation Rites, un son vraiment très fort comme toujours mais qui passe crème pour ce genre de trucs, un public qui, pour une fois, ne m’a pas énervé plus que ça (putain une chronique sans râler sur les gens….C’est unique je crois) et où tu croises autant de keupons que de mecs au backpatch Baise ma hache ou Peste Noire (et oui, le métissage des cultu…Ah bah non en fait) et un super moment passé dans une salle comme il nous en manque dans la Nord.

    Merci à l’orga, aux groupes, à la salle (et aussi de m’avoir retrouvé mon téléphone aha) et aux gens qui ont fait le déplacement pour une date de tueur !


    Prochaine étape…Pas encore décidé mais y’a du Doom la semaine prochaine à El Diablo…A réfléchir. Sinon le No Compromise Metal Fest approche à grand pas ! Venez nombreux, il reste des places en vente, il FAUT soutenir David et Christine plus que jamais les gars ! Ils le méritent amplement !!!!!

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